Pensées apocalyptiques (Requiem)

Les filles

  «C'est toujours le même style de fille dont tu tombes amoureux, tu sais, le style de fille qui t'rend malheureux», Orelsan

      Je suis un garçon, j'approche gravement les 20 ans, et comment vous dire à quel point j'ai merdé avec les filles? 

     Pour les filles on fait des trucs débiles, on passe des heures dans la salle de bain pour ressembler à tout sauf à soi-même, on fait des kilomètres en bus, à pied, en avion, on peut tout plaquer, même ce qu'on a de plus cher. On soulève les limites et on les emmène très loin, jusqu'à ce qu'elles nous rattrapent, elles et la réalité, ces putes. On essaye d'être impressionnant, de sortir du lot, donc on massacre nos cheveux par exemple, regardez les miens. Difficile d'être soi quand on se déteste.

     Vous m'avez retiré le peu de confiance en moi que j'avais, j'ai perdu le peu que j'avais. Vous avez anéanti tous mes espoirs, je vous ai détesté toute mon adolescence. Pourquoi les gentils garçons sont-ils attirés par les connasses? Vous avez un tel pouvoir, vous faîtes même pleurer de prétendus insensibles.

     Pour les filles, je suis à l'aise au point d'être ridicule, trembler et devenir blanc. Avoir un numéro c'est tout un art, se battre pour avoir un rencart, c'est donc ça la "séduction"? J'envie les hommes qui n'ont pas besoin d'une préparation militaire pour préparer ne serait-ce qu'un appel téléphonique. Mais je suis encore un garçon, sensible et timide, faible à rire parce vous souriez, gêné du moindre regard.

     Vos mains délicates, les miennes hésitantes. Vos cœurs blancs, mon âme sombre. Vos bouches sublimes, la mienne qui déraille. Vos gestes doux, les miens délinquants. Vos lèvres soignées, les miennes gercées. Votre regard perçant, le mien écrasé. C'est tellement impressionnant une paire de seins.

     Mais je vous remercie d'exister, je vous remercie de pouvoir apprécier toutes les choses que vous nous apportez au quotidien. Je n'oublie jamais que derrière chaque roi il y a une reine. 

     Et pour vous, c'est pareil?

dorian