Si tu m'as vraiment aimé

Chapitre 3

L'arbitre siffla, signalant ainsi le début du match. Ginny s'élança et intercepta le tir d'un Serpentard. Elle se dirigea vers les buts adverses, mais un cognard la força à faire un brusque écart de côté. Elle oublia rapidement les buts et fit des zig-zag un peu partout pour tenter d'y échapper.

Ritchie Coote, un batteur, vint finalement la secourir en lançant un cognard sur un Serpentard. C'était très rare de pouvoir se libérer d'un cognard. Habituellement, les cognards faisaient tomber les joueurs de leur balai et ne les lâchaient jamais jusqu'à temps qu'ils soient tombés.

En jetant un coup d'oeil par-dessus son épaule, la capitaine vit que son attrapeur et une de ses poursuiveuses étaient à terre. L'équipe adverse était encore à 7 joueurs.

«Lorsque nous ne serons plus que trois, je pourrai déclarer forfait», se dit-elle.

Il fallait que leur nombre de joueurs soit inférieur à la moitié de l'équipe adverse.

Soudainement, l'équipe des Gryffondors fut électrocutée. Cela fit tomber Katie Bell de son balai. Il ne restait que quatre Gryffondors sur le terrain.

Ginny vit un cognard foncer droit sur elle. Elle ferma les yeux, sachant que cela allait faire mal, mais à sa grande surprise, elle ne sentit rien. Dean s'était placé devant elle et avait pris le coup.

Ils étaient maintenant trois Gryffondors. Elle pouvait déclarer forfait, son équipe était en sous-nombre.

Elle descendit au sol et signala à l'arbitre sa décision, sous les exclamations des Serpentard qui venaient une fois de plus de gagner le match.

L'équipe de Ginny se rendit aux vestiaires, le moral plus bas que jamais.

-Je voudrais tellement ne pas être obligée de jouer, soupira Katie en se massant l'épaule.

-Ce n'est pas nous qui choisissons. On est obligés de jouer, dit Ginny.

Il y eut un silence. Personne n'était d'humeur à tenir une conversation.

-Tout le monde va bien? s'assura la capitaine.

Ils grommelèrent tous un oui.

La rousse se tourna vers son frère, qui détourna le regard. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait tué son meilleur ami, même si ça n'avait pas été sa faute. Il n'osait plus la regarder.

Alors qu'ils sortaient pour aller à leurs cours, Ginny retint Dean par un bras.

-Je voulais te remercier pour tantôt, pour le cognard. Tu n'as pas trop mal aux côtes? voulut-elle savoir.

-Ça va! dit férocement le jeune homme en se dégageant brusquement, puis en partant.

-Je suis désolé, murmura-t-elle.

Cela fit arrêter net Dean. Il se retourna vivement et, en un clignement d'oeil, il était devant elle. Il l'embrassa doucement, mais Ginny le repoussa.

-Je ne peux pas! s'exclama-t-elle.

-Il ne reviendra pas, enfin! Harry est mort, Ginny, tu comprends?

-Oui, mais je l'aime terriblement, dit-elle avant d'éclater en sanglots.

Dean la serra dans ses bras.

-Je suis là et je serai toujours là. Permets-moi de t'aimer, Ginny. Laisse-moi une place dans ton coeur.

-Je ne sais pas, Dean, je ne sais plus rien. Ces temps sont tellement sombres et je ne...je ne sais plus quoi faire.

-S'il-te-plait, démêle vite tes sentiments. Je ne t'attendrai pas éternellement.

-Je sais.

Dean partit dans le couloir, laissant là une Ginny confuse. Devait-elle s'autoriser à aimer quelqu'un d'autre que son amour perdu?