Si tu m'as vraiment aimé

Chapitre 1

Six mois. Cela faisait six mois que son amour n'était plus là, car Ginny l'avait tué.

Juste d'y penser, la rousse en avait mal au coeur et une douleur irradiait en elle. C'était pire qu'un Doloris. Elle y avait été forcée, elle ne l'avait pas voulue!

Mais ce qui était fait était fait. Elle ne pouvait rien y changer, même si elle l'aurait voulu de tout son être. Elle ne se permettait pas d'avoir d'espoir. Celui qu'elle aimait n'était plus.

Une fois de plus, ses pensées dérivèrent vers cette journée macabre.

C'était une journée normale ou presque. La jeune femme était en sixième année et Harry était parti loin depuis si longtemps déjà, dans le but de tuer Voldemort ou une partie de son âme, elle ne le savait plus. Elle était dans le château lorsque la nouvelle du retour de Harry Potter s'était propagée. Ginny avait accouru, mais ne pouvait que le voir de loin, car tout s'était bousculé très vite. Des mangemorts étaient arrivés en grand nombre, des élèves dont elle-même, emplis d'espoir à l'annonce du retour de l'Élu, s'étaient révoltés, des combats avaient commencés...

Bien vite, elle s'était retrouvé au coeur de la bataille. Elle lançait des sorts ici et là, visant toujours les mangemorts.

Et là, elle vit Harry et Cho Chang, s'embrassant à pleine bouche, au milieu des sorts qui fusaient de toute part. Il l'avait quittée pratiquement un an plus tôt pour détruire des horcruxes et lorsqu'il revenait, il embrassait Cho Chang!

La rage au coeur, elle avait redoublé d'ardeur pour mettre hors d'état de nuire tous ces homme à la solde de Voldemort. Elle tentait de refouler ses larmes pour que sa vision ne soit pas brouillée, mais c'était peine perdue.

Soudain, elle avait trébuchée sur un corps. Un élève de Poufsouffle à qui elle n'avait jamais adressé la parole. Malgré cela, elle avait été peinée pour lui. Peinée pour toutes les morts d'innocents.

Ce moment d'inattention lui avait été fatal, on l'avait désarmée et on l'avait trainée jusqu'aux abords de la forêt. Elle était sûre que sa dernière heure avait sonnée, mais la place, on l'avait lâchée et poussée devant Harry, qui se tenait debout, les bras pendants de chaque côté du corps, la fixant. Il était visiblement désarmé.

Harry? Que faisait-il là, entouré de mangemorts? Elle n'avait pas pu se poser plus de question, la voix de Voldemort, toute proche de ses oreilles, l'avait terrifiée. Il lui avait simplement murmuré:

-Tue-le.

-Quoi? avait-elle hoqueté. Avait-elle bien entendue? Elle devait le tuer?

-Tue Harry Potter! avait crié Bellatrix, folle de joie. Tue-le! Tue-le! Tue-le!

-Non, avait murmuré la jeune femme.

-Tue-le! Si tu ne le tue pas, nous vous tuerons tous les deux.

-Vas-y, Ginny! avait alors dit Harry, prenant la parole depuis la première fois qu'elle était arrivée.

-Jamais je ne pourrai, malgré ce que tu as fait!

Une lueur d'incertitude passa dans les yeux du jeune homme, mais il continua:

-Tue-moi! Sauve-toi Ginny! Sauve-toi, fais-le pour moi!

-MAINTENANT! avait crié Voldemort, à bout de nerfs.

Lentement, la rousse avait levé sa baguette vers celui qu'elle aimait et, visant son torse, avait murmuré des paroles tout en fermant les yeux.

-Si tu m'as vraiment aimé, tu survivras...Avada...Kedavra, dit-elle.

Une masse était tombée sur le sol d'après le son qu'avait entendu la jeune femme, les yeux clos.

Par la suite, on l'avait emmenée de force dans la cour du château et Voldemort avait clamé haut et fort que Harry Potter était mort, que Ginny Weasley l'avait tuée.

Des larmes de rage coulant sur ses joues, Ginny avait affronté du regard tous les élèves la dévisageant.

Et c'est ainsi que le règne de Voldemort avait commencé.

Ginny revint à la réalité lorsqu'une main lui toucha l'épaule. C'était Hermione.

-Ginny! Relève-toi, un professeur arrive! S'il te trouve... allons en cours de combat.

Cela avait eu l'effet d'une bombe sur la jeune femme. Elle s'était redressée rapidement, avait séché ses larmes et était partie vers le cours d'attaque, suivie de Hermione.

Les professeurs étaient des mangemorts, ils étaient craints de tous. Ils pouvaient à tout moment utiliser des Impardonnables sur les élève en guise de châtiment corporel. Un simple coup d'oeil de travers pouvait valoir un Impardonnable. Tous les élèves ayant gradué l'année d'avant avaient été forcés de retourner l'école. Ainsi, tous les septièmes années étaient encore à Poudlard. Cette année était terrifiante, ils vivaient tous dans la peur.