III. Haine, pitié, flashback

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Est-ce que j'ai bien entendu? Il s'est...Excusé? Comment dois-je le prendre, une preuve de courage? Ou c'est juste pour se libérer d'un poids, histoire qu'il monte au ciel l'âme reposée. C'est pathétique. Sa façon de le déclarer, même le lieu est inapproprié. C'est pathétique, et c'est dans ces conditions là que je dois accepter ses excuses? On dirait tout simplement un enfant qui s'excuse parce que ses parents l'ont forcé à le faire. Lorsque l'on s'excuse, j'estime que ses excuses doivent être sincères, sinon les excuses ne vaillent même pas leur attention. Je soupire et je fronce les sourcils. Il s'excuse? Il croit vraiment que je vais me faire avoir? Mais je mentirai si je disais que ce n'est pas ce que j'attendais de sa part. Mais dire un léger "pardon", ne va rien arranger. Je lui lance un regard haineux. Plein de rage.

-Te faire pardonner avec un simple "pardon" ne suffira pas à réparer ce que tu as brisé.

Je me lève du lit en m'avançant vers lui, un regard menaçant plaqué au visage, tandis que lui, il recule.

-Ecoute moi, Takagi. Ecoute moi bien, parce que ce sera la dernière fois que tu vas entendre ma voix envers toi, tu as compris? Tu m'as fait subir de choses atroces, dans le passé. Tu auras beau te tenir à genoux, tu auras beau pleurer, clamer ta peine, jamais, tu m'entends, jamais je ne te pardonnerai. Jamais. Maintenant, j'espère que les choses ont été mis au clair. Et que tu me laisseras en paix, parce que, tu commences réellement à me faire chier, tu vois? Donc, à partir de maintenant je ne te connais pas, tu ne me connais pas. On ne s'est jamais connus, nous sommes de parfaits inconnus. Ai-je bien été clair? Maintenant sors de cette chambre.

Je recule et soupire. Je veux retourner dans mon lit alors je tourne le talon. Mon cœur est léger mais à la fois lourd. C'est horrible comme sensation. Cela faisait longtemps, est-ce de la colère? J'ai dit tout ce que j'avais sur le cœur, ce que j'ai toujours rêvé de dire, si je le revoyais. Je souffle un bon coup, je l'ai fait. Je m'assois sur mon lit et il s'avance. Il n'a toujours pas compris!?

-Mais sors merde!!

Il s'arrête, environ à deux mètres du lit. Il sert les poings. Mais pourquoi? Le scénario ne devrait pas se dérouler de cette façon. C'est moi qui doit être énervé, pas lui. Alors pourquoi semble t-il souffrir? Pourquoi il souffre? Il n'a pas le droit. Il ne peut pas, il n'y a aucune raison à cette "souffrance". Alors pourquoi, maintenant, il se met à chialer comme un gamin? Pourquoi? Il n'a pas le droit. Celui qui souffre, c'est moi, seulement moi. C'est le tyran, je suis le souffre douleur. Alors pourquoi les rôles ont été inversé!?

-J'ai été bête... Dans le passé... Je regrette, vraiment...

Quelles belles paroles, elles m'ont atteint, au plus profond de mon trou du cul.

-Ce n'était pas contre toi que je le faisais... J'avais des problèmes familiaux... Vraiment, crois moi Fubuki...

-Si je n'en ai pas envie, que se passera t-il?

Je soupire. Des problèmes familiaux... J'en ai rien à faire, je ne suis pas son punching-ball il n'avait qu'à réfléchir avant de faire n'importe quoi. Il est vraiment imbécile à ce point? Devant sa stupidité j'ai presque envie de rire par pitié. Pathétique... Je soupire.

-Je t'aimais, Fubuki.

-Wouah, Arselicker le suceur, quel surnom adorable. Tu tabasses souvent les gens que tu aimes?

-Crois moi je t'en prie...

-J'en ai franchement pas envie. Quel motif stupide... Tu avais des problèmes familiaux? Qu'est-ce que j'en ai à foutre? J'avais des problèmes au collège par ta faute. J'ai pris quelqu'un au pif et je l'ai tabassé tous les jours? Non. Tes arguments sont nuls à chier, abandonne.

-J'étais gay... Mon père me battait à cause de ça... Le fait que tu m'ais dit un "je t'aime" comme ça... Cela m'a perturbé... Je... Désolé...

-Ooooh, pauvre chou. J'avais une centaine de collégiens qui me battaient parce que je l'ai sorti, ce fameux "je t'aime". Cela m'a perturbé, j'en garde encore des séquelles insignifiantes aujourd'hui.

-Fubuki! Comprends moi!

-Je n'en ai pas envie. Casse toi de l'infirmerie, maintenant.

Il m'irrite. Je commence vraiment à en avoir marre d'entendre ses plaintes incessantes. Il va la fermer un jour? Ou c'est en option? Je soupire. Je le vois serrer les poings et j'arque un sourcil. Oh le pauvre, il va se mettre de nouveau à pleurer? Qu'il souffre. Finalement, tant mieux si les rôles ont été inversés. Je suis au dessus de lui, je le fais souffrir. Je me sens bien. On peut parler d'ironie, mais c'est surtout le karma qui est en train de frapper. Qu'il subisse toute la douleur que j'ai subi. Crève, aux Enfers, je te maudis. Maintenant et à jamais. Ma haine se perpétuera jusqu'à la fin des temps.

-J'ai attendu ce jour avec impatience... Le jour où je pourrais te revoir, Fubuki...

-Il est arrivé, et maintenant je te dis de bien aller te faire foutre, cordialement.

-Fubuki... Je suis si désolé... Tu sais, je m'en suis tellement voulu lorsque tu es parti du collège, j'ai souvent tenté de... mourir...

-Pourquoi t'es encore là? Tristesse. Maintenant, casse toi de cette pièce, j'en ai déjà assez entendu.

-... Je reviendrai te voir, pour m'excuser encore une fois...

Il me fait pitié, il mériterait des claques. Je serre les dents et lui lance un regard froid. Il est con ou c'est moi? On dirait un chien qui essaye de se faire pardonner. Voilà tient, je vais l'appeler "Ouaf-ouaf". Ça lui va à merveille! Je roule des yeux. Il commence à m'énerver.

-Mais enfin, quand est-ce que tu comprendras qu'un stupide "désolé" ne suffira à te faire pardonner!? Tu es bouché ou quoi!? Maintenant, sors!

Je fronce les sourcils et il s'en va sans dire un mot. C'est ça, exécute, Ouaf-ouaf. Je pousse un énorme soupir et je me couche. Je regarde l'heure, ah, l'heure de sport va bientôt finir. Je ferme les yeux. L'être humain est vraiment stupide. Il s'excuse comme si "désolé" était une formule magique. C'est débile. Je me redresse pour remettre mes chaussettes ainsi que mes chaussures. Il m'exaspère, j'espère vraiment qu'il a compris, ou je vais finir par commettre un meurtre... Je soupire et je sors de l'infirmerie. Je le haïssais à un point inimaginable, si il continue comme ça, ma haine atteindra bientôt le Nirvana. En sortant de l'infirmerie, je croise un groupe de mecs qui me regarde en ricanant. Qu'est-ce qu'il y a de drôle? Le fait que je me suis pris une balle de volley et que je me suis évanoui comme un petit fragile? Quels immatures. Je pousse un nouveau soupir et je marche vers la salle de classe pour me changer et me mettre en uniforme. Il n'y a encore personne, tant mieux. Je vais pouvoir me changer tranquillement, dans un magnifique silence.

Enfin, la fin des cours est arrivée. La chose que j'attendais le plus est là. Ça me rassure de voir que tout à une fin, surtout ça. Je vais pouvoir rentrer chez moi, et dormir. Cette chose qui m'est si précieuse, mon moment à moi... Je commence à marcher, pour rentrer chez moi. Je m'arrête à un parc pour m'assoir sur une balançoire. Je suis crevé... Cette journée était horriblement ennuyante, surtout avec l'autre clébard... Je soupire et regarde le ciel. Pourquoi il a fallu qu'il revienne dans ma vie, comme ça? Je vivais bien sans lui, je vivais tranquillement. J'entends des rires au loin, ce qui trouble ma tranquillité. Je soupire et regarde la source du bruit. Ah, le groupe de gars que j'ai croisé dans les couloirs du lycée quand je sortais de l'infirmerie, la bande d'immatures. Je soupire et décide de partir, j'ai pas envie de les entendre, je serais plus tranquille chez moi. Je me lève de la balançoire et prend mon sac.

-Hey toi.

Je m'arrête de marcher. Il va pas se mettre à me parler quand même? Je soupire et continue de marcher en l'ignorant. En plus, c'est celui qui à la gueule d'un trisomique qui vient me parler... Je ne suis pas du tout intéressé. L'un qui a l'air d'être une bonne tête à claques me prend par l'épaule. Assez violemment. Aller c'est parti... La racaille bien vulgaire monte sur scène.

-Ne nous ignore pas, enfoiré!

-Vous êtes inintéressants. Je ne vois pas en quoi je devrais répondre.

Je me retourne vers eux, le visage neutre. Ils commencent à tous sourire, un sourire narquois. Qu'est-ce qu'ils me veulent? Je soupire et leur lance un regard noir.

-Si vous rigolez parce que je me suis pris une balle de volley dans la gueule, vous êtes vraiment im-

-Mais noooon mec! On rit pour quelque chose de bien plus intéressant...

Ils rient et j'arque un sourcil. De quoi ils parlent encore? Il resserre sa prise sur mon épaule et je le regarde méfiant.

-Ne sois pas autant sur la défensive, hein, mon petit pédé? Ou devrai-je dire, Arselicker le suceur?~

-Que!? M'écriai-je en écarquillant les yeux.

Heart is breakableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant