Derrière les nuages ...

5. La rencontre

-Soyez les bienvenus. Qui ai-je l'honneur d'accueillir ce soir ?

Nous entrons dans la hutte. Je reste bien proche de ma mère comme elle me l'avait conseillé. Vu de dehors, la hutte paraissait bien plus petite que de l'intérieur. C'est une femme dans la fleur de l'âge qui était venu à notre rencontre.

Elle était vêtue comme les femmes que j'étudiais en histoire: à la période du moyen âge. Je ne dis rien de peur de révéler des informations compromettantes.
C'est ma mère qui rompit le silence.

-Bonjour nous venons solliciter votre aide pour soigner cet homme.

Tout en parlant, elle désignait le gars que je portais.
Je ne me sentais pas à l'aise, l'atmosphère de cette maison était étouffante. L'odeur de l'encens enfumait la pièce et m'indisposait. J'avais hâte de partir.

-Ah oui, excusez moi je ne l'avais pas senti.

Senti ? Cette expression est plus qu'étrange...

-Donc, repris ma mère, pouvez vous faire quelque chose pour le soulager ?

-Si je peux ? Mais bien sur que je peux ! Savez vous qui vous avez en face de vous ?

Honnêtement non... Heureusement que je n'ai pas dis ça tout haut.

-Oui, bien sûr Sérafina.

-Ahhhh bien, bien, vous connaissez mon nom... Je ne me souviens pourtant pas vous avoir croisé... Je sais ! Quelqu'un a du vous parler de moi. Je suis teeeeeelllllement célèbre !

Ouh je n'aime pas du tout les vantardes moi. Mais bon, je laisse ma mère gérer, comme d'hab.

-En effet, c'est mon ancien conjoint qui m'avait parlé de vos.... talents.

Je crois qu'elle a eu du mal à prononcer ce dernier mot...

-Bon assez de bavardages, passons au cas de ce jeune homme si je peux l'appeler ainsi. Non pas que cette discussion me déplaise, bien au contraire, mais il a visiblement besoin de soins urgents.

-Bien sûr, bien sûr, procédons. Je vous laisse faire car mes connaissances en la matière sont assez limitées, si je puis dire. Où souhaitez vous euh... agir ?

Agir ? Ça fait deux fois qu'elle s'exprime d'une très curieuse façon. Je meurs d'envie de transmettre cette constatation mais je réussi à tenir ma langue. Mais bon, Maman a l'air de savoir ce qu'elle fait, autant la laisser gérer cette affaire.

-Le salon de thé fera l'affaire. Suivez moi.

Nous entrons dans une partie de la hutte séparée du reste par ce qui semblait être un rideau (j'appris plus tard que c'était une véritable peau de bête).
Un énorme canapé était installé en plein milieu de la pièce. Cet endroit de la hutte était beaucoup plus attrayant à mon goût que l'ensemble que j'avais pu voir jusque là.
L'ambiance y était plus chaude et le soleil teintait ce lieu d'une douce lumière.
Sérafina me fis signe de poser l'homme sur le canapé.

-Je vous conseille de reculer et de vous protéger les yeux. Surtout toi.

Elle plongea ses iris dans les miens et sans que je sache pourquoi je su qu'il fallait que je lui obéisse. Je pris donc le masque qu'elle me tendait.

-Je crois pouvoir affirmer que vous n'en avez pas besoin.

Ma mère ocha la tête pour le confirmer.

-Pourquoi en aurais-je besoin mais pas ma mère ?

La guérisseuse intercepta le regard chargé d'avertissement de ma mère.

-Tu l'apprendras bien assez tôt mon enfant.

Notre hôte approcha ses mains de notre protégé. Je mis le masque à ce moment là mais malgré cette protection, une éclatante lumière blanche parvint à atteindre ma rétine.

-Tu peux enlever ton masque maintenant, me dit Maman.

Lorsque je leva les yeux vers notre sauveuse, je n'en cru pas mes yeux....