O.S Stranger Things / Riverdale

snowman - jancy

On pourra considérer la publication de ce recueil comme votre cadeau de Noël de ma part, de plus il s'agit de mes édits ci-joint. Bonnes fêtes à vous <3
É, :)

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Jonathan Byers dormait à poings fermés, bien enfoncé sous ses draps, par dessus lesquels il avait rajouté un édredon énorme pour se tenir chaud, en ce mois de décembre. Il était vrai que l'hiver avait toujours été difficile à Hawkins. Ce matin-là, semblait en apparence être un matin comme tous les autres : durant les vacances de Noël, il avait pris l'habitude de dormir jusqu'à onze heures du matin, chose qui lui était presque devenue indispensable, compte tenu des événements étranges de l'année passée. Cependant, maintenant que tout était revenu à la normale, Jonathan se surprenait encore à faire quelques cauchemars. Après avoir vu des Demogorgons attaquer les personnes les plus chères, et voir son frère se faire exorciser d'une force inconnue, Joyce, sa mère, pensait qu'il méritait du repos, pensant qu'il avait vu assez d'horreur jusqu'à la fin de ses jours. Comme je le disais, ce matin-là, Jonathan était profondément endormi, et rien au monde n'aurait pu le réveiller. Rien, hormis Will, son petit frère, qui débarqua dans sa chambre soudainement, sautant sur son lit en lui criant de se réveiller.

-"Jonathan! Jon'! Vite! Réveille-toi! Il a neigé!"

En poussant un long soupir, celui-ci émergea lentement de sa longue nuit de sommeil, puis se leva immédiatement, sans prendre le temps d'enfiler un par-dessus. Dans le froid hivernal, il sortit en t-shirt, le bas de son pantalon gris traînant un peu sur le sol, tout comme celui de son frère, s'imbibant d'eau à chacun de leurs pas. Ensemble, ils couraient en direction du "Château Byers" qu'ils avaient pris tant de temps à construire des années auparavant, lorsqu'ils avaient vu leur famille de déchirer. Les deux frères jouèrent toute une matinée à deux, et malgré leur différence d'âge considérable, s'entendaient à merveille. Des cris et des rires s'échappaient de leurs bouches crispées par des sourires heureux, l'écho de leurs voix mélangées se perdant peu à peu dans la forêt qui entourait leur maison. Quand il fut temps de rentrer, ils s'éxécutèrent sans broncher, et aidèrent leur mère à préparer le repas.

-" M'man, est-ce que j'pourrais inviter Mike à la maison après manger ?"

À l'entente de ce prénom, Jonathan ressentit un petit pincement au cœur. Depuis les événements de l'année dernière, qui l'avaient beaucoup rapproché de Nancy, la soeur de Mike, il ne lui avait pratiquement plus reparlé, et avait entendu au lycée que celle-ci était devenue instable psychologiquement, pas au point de la folie, mais plutôt de la dépression. Nancy n'était pas sortie de chez elle depuis quelques mois, et lui ne l'avait pas vue depuis l'enterrement de Barbara, sa meilleure amie, auquel elle était tombée sur le sol, toute son énergie l'ayant quittée. Chaque fois que Jonathan croisait Mike, ou entendait parler des Wheeler, son coeur manquait un battement. C'était irrévocable, il avait toujours autant de sentiments pour elle, mais doutait désormais énormément des siens, bien qu'elle les lui ai montré une fois, lorsque qu'ils cherchaient à renverser le fichu laboratoire de leur ville. Cette nuit était comptée parmi les plus heureuses de sa vie : presque pour la première fois, Jonathan s'était senti spécial, et aimé. Il déglutit difficilement devant le regard attristé de sa mère, qui connaissait toute l'histoire et avait bien deviné ses sentiments depuis le début, tandis que Will émit un petit "désolé" discret. Jonathan secoua la tête rapidement comme pour chasser ces idées de la tête ainsi que faire comprendre à sa mère et son frère que tout allait bien, laissant une tension désormais un peu palpable jusqu'à la fin du repas. Lorsqu'il eut fini de déjeuner, Jonathan regagnit sa chambre en silence, avant de s'y enfermer pour écouter son groupe préféré "The Clash" : il avait toujours préféré être seul de toute façon. Un peu plus tard dans la journée, Jonathan était finalement sorti de sa chambre, et attendait avec son petit frère l'arrivée imminente de son ami Mike, leur mère ayant été invitée au cinéma par le sergent Hopper, le chef de la police d'Hawkins, qui lui avait adopté Eleven, l'étrange fille qui était passée de "tarée" à petite amie de Mike. Lorsque les deux frères entendirent des pneus crisser dans l'allée, ils se levèrent, simultanément, ce qui les fit rire, ils se dirigèrent ensemble vers la porte, anticipant l'arrivée de leur invité. En l'ouvrant, Jonathan eut un mouvement de recul, tandis que Will se précipitait vers Mike. Ce n'était ni Ted Wheeler, ni Karen Wheeler qui était au volant, c'était Nancy. Quand elle le vit à son tour, ses joues se mirent à rosir, et cette fois-ci ce n'était pas dû à  la température, elle en était persuadée.

-"Salut Nance."

À l'entente de son surnom, et surtout de la voix grave et rassurante du jeune Byers, elle sursauta. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'elle pensait le voir éclater dans la seconde. Elle ne s'en rendait compte que seulement maintenant : Jonathan Byers lui avait bel et bien manqué.

-"Salut." avait-elle murmuré en baissant la tête, peut-être un peu honteuse de l'avoir laissé si longtemps, sans lui parler, même après ce qu'il s'était passé entre eux

Elle l'avait abandonné, et était persuadée qu'il lui en voulait. Évidemment ce n'était pas le cas. Pas le moins du monde. Une partie de lui lui chuchotait que ce serait un choix plus logique parce que malgré elle et surtout en essayant de se soigner elle, Nancy l'avait fait souffrir lui. Mais Jonathan ne parvenait pas à lui en vouloir. Il la comprenait sans le faire, l'aimais sans le dire. Après ce petit moment de latence, qui lui avait paru comme une infime seconde, Nancy semblait, elle, avoir attendu des heures durant, debout face à Jonathan. C'est d'ailleurs pourquoi il la fit rentrer chez lui sans hésiter plus longtemps, en lui promettant un bon chocolat-chaud. La préparation ainsi que la dégustation de leurs boissons brûlantes se fit dans le silence, aucun des deux n'osant parler. Puis, en aggripant bien sa tasse fumante des deux mains, Nancy commença d'une voix hésitante :

-"Je suis désolée Jonathan. Profondément désolée. J'aurai du te donner des nouvelles, venir te voir ou..."

Il releva la tête silencieusement, un petit sourire triste aux lèvres et coupa la parole de la jeune Wheeler en lui disant que ce n'était pas important avant de se racler la gorge. La brune, ne sachant que trop bien ce que signifient vraiment ces mots, déposa alors sa main réchauffée sur celle de Jonathan, qui lui lança un regard vague, duquel la jeune fille n'eut aucun mal à distinguer amour et tristesse. Les larmes se montrèrent immédiatement en voyant le regard de celui qu'elle aimait.

-"Je comprendrais que tu m'en veuilles, je..." fit-elle en éclatant en sanglots

-"Je ne t'en veux pas Nancy."

Jonathan Byers avait prononcé cette phrase d'une voix pleine de tendresse. Le cœur de Nancy, qui jusqu'à présent ressemblait plus à un vrai bordel qu'à un muscle, semblait se recouvrir d'une chaleur qui fit sourire la jeune femme, dessinant un sourire à travers ses larmes. Immédiatement, le jeune homme vint la prendre dans ses bras, chose qu'il n'avait pas faite depuis bien trop longtemps. Nancy referma alors ses bras autour du cou de celui qu'elle aimait, pour le sentir encore plus près d'elle, si c'était possible. Elle le sentit sourire contre son cou, et le fit à son tour, ses larmes ayant déjà séché. C'est à ce moment précis, celui où les deux jeunes s'éloignèrent, s'interrogeant sur la suite à donner à cette étreinte qu'arrivèrent Mike et Will, des boules de neige à la main. Les deux enfants commencèrent à courir en direction de Nancy et Jonathan, qui, surpris, ne purent rien faire contre les boules de neige qui atterrirent quelques minutes plus tard dans leur dos. Ensemble, ils se mirent à sourire, puis sortirent disputer cette bataille contre leurs frères respectifs. Lorsque que Nancy tomba dans la neige, après un tour de luge cette après-midi ci, Jonathan l'emmena au Château Byers, construction dont personne au lycée ne connaissait l'existence, sauf Nancy dorénavant, et sous la multitude de jouets enneigés de Will, de dessins ensevelis et de crayons de couleur éparpillés, il l'embrassa.