O.S Stranger Things / Riverdale

belle - mileven

C'était un mardi, si je me rappelle bien. Lucas, Dustin, Eleven et moi, nous devions nous rendre au collège, pour accéder au club audiovisuel qui en fait n'avait d'utilité que pour nous. Nous étions censés être chez nous, et considéré comme atteints psychologiquement de la mort de Will à laquelle nous ne pouvions pas nous résoudre, surtout après l'avoir entendu la veille dans mon vieux talkie-walkie. Au début, les garçons ne me croyaient pas, et je me rendis  compte bien plus tard qu'ils avaient leurs raisons. Pour en revenir aux faits, je me souviens que nous nous étions tous rejoins dans le sous-sol de ma maison, là où El' avait trouvé refuge à l'insu de mes parents. Tous réunis autour d'elle, qui s'était assise dans sa petite cabane, comme à son habitude, nous avions regardé silencieusement le sang couler de son nez tandis qu'elle s'efforçait de trouver la bonne fréquence. Elle l'avait fait, avec cette désinvolture qui lui était propre, et nous avait tendu l'objet émettant une respiration irrégulière et paniquée. Ce signal avait déclenché chez moi une peur immense. Will était encore en vie quelque part près de nous, et était en danger. Les garçons me trouvaient ridicule, se moquaient. Malgré tout, nous nous étions rendus au collège. Avant, nous avions pris milles et unes précautions, à commencer par maquiller, et enfiler une perruque à Eleven, qui aurait pu attirer l'attention à cause de sa coupe assez... atypique. Dustin, que ma sœur Nancy avait toujours impressionné, s'était immédiatement rué vers sa chambre, bravant les interdits pour y récupérer du maquillage, espérant seulement qu'elle ne le remarque pas par la suite. Il était et reste encore aujourd'hui de ceux que n'ont pas froid aux yeux. Lucas, quant à lui, avait préféré rester en retrait, et chercher seul dans les déguisements et vieux vêtements de ma sœur, entassés au grenier, pour finalement revenir quelques minutes plus tard avec une robe rose pâle à col blanc, semblable à une celle d'une poupée. Quant à moi, je m'étais occupé de trouver une perruque encore en état. La seule que j'avais pu dénicher était blonde platine, et bien qu'elle ne  correspondait absolument pas à Eleven, elle la portait à merveille. Je lui avais brossé minutieusement les cheveux, pour qu'ils paraissent les plus naturels possible, et lui avait même appliqué du maquillage, chose que je n'avais jamais fait auparavant. J'avais rosi ses joues, et couvert ses cernes avec la trouvaille de Dustin. Le souvenir de cette après-midi me restera à jamais, c'est certain, car nous n'avions pas arrêté de rire, comme si cette action nous permettait d'éloigner la peur qui tordait nos entrailles. Avant de partir en direction du collège sur nos vélos, Eleven était passée devant le grand miroir, dans le sas d'entrée, et y était restée de nombreuses minutes. Je l'avais rejoins et lui avait souri, tandis qu'elle avait chuchoté : "Belle ?" Alors je lui avais répondu à mon tour : "Très belle." parce qu'elle l'était.