[Chapitre 3]

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À peine sortie de la maison pour me rendre au collège, j'ignore mon frère qui est monté à l'étage et qui me fait de grands signes du haut de la fenêtre en enfonçant les écouteurs dans mes oreilles.
Je traverse la cinquième avenue et me rend de l'autre côté de la ville.

Avant de traverser le grand portail de fer qui se dresse devant moi, je prend une grande inspiration, comme si ma vie en dépendait, bien que ce ne soit pas le cas.

En arrivant devant la porte de ma salle de classe, je retrouve mes potes de toujours : Enzo, Anna, et Théo.
Ces trois-là sont en train de discuter lorsque j'arrive à leur hauteur, et s'interrompent pour me faire la bise, puis ils repartent dans leur grand délire.

Anna s'exclame bruyamment, trop bruyamment pour moi de bon matin :

"- Enzo t'es qu'un idiot ! Tout le monde le sais !"

Théo renchérit :

"- Mais oui ! Elle a raison !"

Enzo essaie de se défendre sous les regards de ses deux amis :

"- Mais si je vous dit que ce n'est pas ça !"

En ayant marre de tout leur bruit, et aussi un peu curieuse de savoir ce qu'il leur arrive, je décide d'intervenir :

"- Mais qu'es-ce-qu'il ce passe, à la fin ?

- C'est Enzo ! Il dit pain au chocolat alors que la majorité dit chocolatine !" m'informe Anna.

Je désespère. Ce sont de vrais enfants de cinq ans.
Je décide de trancher une bonne fois pour toutes :

"- On va dire que c'est les deux expressions comme ça tout le monde est content !"

Ils n'ont pas le temps de répliquer que la professeure d'Histoire-Géographie nous intime d'entrer en classe.
On s'assoit tout les quatre au dernier rang comme à notre habitude, moi à l'opposé de la porte.
La prof commence son cours, que je n'écoute qu'à moitié. Théo qui est à côté de moi à dût s'en rendre compte vu qu'il me demande :

"- Apolline, tu es sûre que ça va ?"

Comme un automatisme, je hochement la tête, mais mes pensées retombent toujours au même endroit : mon cauchemar.

Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis traumatisée, ce qui n'est justement pas le cas, mais on peut dire que ça m'a fait quand même un choc. Je repense à la douleur que j'ai ressenti l'orque ce couteau s'est enfoncé dans ma gorge, à cette douleur qui parraîssait si réelle.
Alors je ferme les yeux, essayant de m'imaginer un bon moment que j'ai passé, avec mon frère, mes amis...

Mais alors que je réussissais enfin à me détendre, l'impossible se produisit. Cet impossible que je redoutais tant.

On toqua à la porte, je n'ouvris pas les yeux pour regarder qui c'était.

Mais, à l'entente de mon nom, je fis bien obligée d'ouvrir les yeux, mais ce que je vis me terrifia encore plus.

C'était bien eux.

The SundeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant