[Chapitre 9]

20 4 3
                                    

Arrivée en bas des escaliers, Enzo me précédant, je sortais lentement et me retournais face à l'immeuble. Je fermais les yeux quelques secondes, en essayant de ne plus penser à rien. C'était comme si je disais adieu à ma maison, bien que j'espère revenir un jour en compagnie de mon frère et de ma mère. Alors je ne pense pas à lui dire adieu, mais seulement :

« Au revoir ».

Je me retournais et aperçu mon ami qui s'était déjà avancé dans la rue. Je courrais un peu pour le rattraper.

Il semblait savoir exactement là où il devait se rendre, ce qui n'était malheureusement pas mon cas.

"- On va où du coup ?"

"- Il faut qu'on se rende dans certains magasins pour prendre de vivres, de quoi tenir plusieurs semaines, puis on ira s'enfermer chez moi, vu que ma maison est assez grande, et on fera quelques expéditions pour essayer de trouver le plus de gens possible. On essayera de faire tout ça jusqu'à ce que les autorités réussissent à calmer tout le monde."

Je hochais simplement la tête, espérant au fond de moi réussir à retrouver des amis parmis le chaos qui se mettait en place.

Non empruntons donc une petite ruelle pour couper entre les grandes avenues. Mais au moment où nous débouchons sur la 5ème avenue, nous assistons tout les deux à une scène plutôt effrayante.

Malgré la faible luminosité, j'aperçois des centaines de gens crier et courir dans tout les sens, d'autres dévalisent une boutique de vêtements pendant d'autres encore essaient de voler des voitures.

C'est le véritable chaos. L'anarchie totale.

Au loin, j'aperçois difficilement des voitures en marche, qui se dirigent vers nous et qui semblent ratisser tout sur leur passage.

À moins que ce ne soit pas de simples voitures.

Mais plutôt de gros tank.

À peine l'ais-je aperçu qu'Enzo me tire en arrière dans une petite ruelle.

Il court en me tirant par la main et je manque de déraper sur des déchets qui n'ont rien à faire là. Nous traversons au pas de course une autre rue beaucoup plus grande et pénétrons dans une supérette.

Mon coéquipier marché d'un pas assuré et sait exactement là où il va, alors que moi, je le suis à l'aveuglette.

À l'intérieur, il y a très peu de luminosité, seul mais je peux apercevoir les rayons encore pleins de nourriture. Observant les alentours, je remarque que la salle est vide, et seul les bruits de nos pas résonnent.

Nous attrapons chacun deux petites bouteilles d'eau, et alors qu'il se dirige vers le rayon librairie, je me tourne vers celui des ustensiles. Des dizaines de fourchettes, cuillères et couteaux sont alignés du plus grand au plus petit, et j'attrape le plus petit, le retire de son minuscule fourreau et fait passer délicatement les doigts sur la lame tranchante. J'aime bien cette sensation, de savoir que ce que je tiens entre mes mains pourraient avoir de graves conséquences pour quelqu'un d'autre. Je la range alors dans la poche de mon pantalon et pousse un grand soupir.

Mais alors que je me dis qu'il faut que j'arrête de m'égarer, un bruit de fait entendre dans le rayon d'en face, celui contenant de petits pistolets à air comprimé. Je tourne instinctivement la tête et m'approche pour voir ce qu'Enzo trafique. Il est accroupis et ne cesse de remplir ses poches de plombs, qui doivent sûrement rentrer dans un de ces pistolets. Pour en être sûre, m'approche doucement de lui et lui lance à voix basse :

"- Qu'est-ce que tu fais ?"

Il se relève d'un coup et me tourne le dos. J'ai comme l'impression qu'il est beaucoup plus grand qu'il y a quelques minutes.

Mon cœur se met à battre de plus en plus fort lorsque mon cerveau émis une autre hypothèse que celle que mon meilleur ami aurait grandit de vingt centimètres en dix minutes.

Je fais alors un pas en arrière lorsque la personne devant moi de retourne, me regarde droit dans les yeux, et que je constate activement que ce n'est effectivement pas Enzo qui se trouve devant moi.

The SundeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant