[Chapitre 10]

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Quand mes yeux croisent ceux de cet inconnu face à moi, mon cœur se met à battre anormalement vite. Lui aussi s'est levé, et je me rend compte qu'il est beaucoup plus grand que moi. Je me retourne et prend mes jambes à mon coup comme une petite fille qui vient de voir une grosse araignée.
À supposer que nous soyons désormais trois dans ce magasin, je peux me permettre de hurler le nom de mon meilleur ami.

"- ENZO !!!!!"

Je l'entend me répondre d'une voix faible, mais je n'arrive malheureusement pas à déterminer d'où elle provient.

Les battements anormaux de mon cœur résonnent avec une grande puissance dans ma tête, mais je perçois aussi des pas précipités autour de moi. Je décide de courir pour rejoindre l'entrée principale mais je ne trouve absolument rien. Mis à part la lumière de quelques néons du magasin qui oscille de temps à autre, la salle est entièrement plongée dans la pénombre.

Je slalome à travers les rayons pendant quelques secondes qui me paraissent être des heures, jusqu'à enfin apercevoir une faible lueur blanche que je m'empresse de suivre comme si ma vie en dépendait.

Je laisse échapper un soupir de soulagement lorsque j'arrive enfin dans une ruelle extérieure. Je m'arrête de courir le temps de reprendre mon souffle et jette un coup d'œil par là d'où je suis sortie mais il n'y a pas âme qui vive.

J'attend debout comme ça pendant deux longues minutes, mais rien ne bouge. Je décide alors de partir et de reprendre la ruelle par laquelle nous étions arrivés. De toute façon, Enzo n'est pas si loin que ça, et il finira bien par me retrouver.

Comme je ne peux plus me fier au soleil, je regarde ma montre que j'avais pris au préalable sur ma table de chevet qui indique 22h30. Je ne pensais pas que notre petite expédition avait duré si longtemps. Je rejoins la grande avenue à présent déserte pour rejoindre mon appartement. C'est finalement là-bas que je me sens le mieux, et il m'a seulement suffit quelques heures pour m'en rendre compte, alors que je sais que je ne pourrais pas y rester indéfiniment.

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Je ne sais pas où je suis. J'ai beau regarder de tout les côtés, je suis sûre et certaine de n'être jamais venue ici. Je me trouve dans une grande salle plongée dans la pénombre, et j'aperçois au loin une lueure blanche de la taille d'un ballon de basket. J'essaie de me diriger vers elle mais mes jambes ne répondent pas. Je tend alors le bras, mais plus je l'avance, plus la lumière s'éloigne. Je le tend de plus en plus, mais alors qu'elle a totalement disparu, je remarque deux hommes habillés en noir de la tête au pied en train de me fixer. Je m'approche et le regarde de plus près.
Le premier est blond, mais doit avoir seulement un ou deux ans de plus que moi, tandis que l'autre fait une tête de plus que moi, et me regarde avec un regard plus que noir. Ce qui me choque le plus chez lui, c'est qu'il porte une cicatrice qui part du coin de sa bouche et qui remonte jusqu'à son œil.
Soudainement, le deuxième homme sort un couteau de sa poche que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent, et il s'approche de moi, laissant l'autre en retrait. Il m'attrape par l'épaule et fais jouer sa lame sur mon cou, menaçant de me l'enfoncer dans la gorge chaque secondes.
Je suis comme prétifiée. Je n'ai jamais ressentit une telle sensation d'effroi, mais j'ai comme une sensation de déjà vu. Je ne bouge pas de peur de me faire empaler, quand il retire soudain son son couteau dans ma gorge.
Je crie.

Je me réveille en sursaut, ma couverture relevée jusqu'aux genoux. Essoufflée, le cœur ratant un battement sur deux, j'aspire plusieurs grandes goulées d'air avant de retrouver un rythme cardiaque à peu près normal.

Je me suis installée dans le salon de l'appartement pour pouvoir être prête à intercepter le moindre appel téléphonique, mais je pense désormais attendre en vain, car les seuls bruits que j'ai entendu jusqu'à maintenant se trouvent être mes pas que j'essaie de rendre presque inaudibles et la fine pluie qui a commencé à tomber dès que je suis rentrée.

Je me lève du canapé où je m'étais affalée une heure plus tôt et je prend la direction de la salle de bain. Une fois à l'intérieur, j'ouvre le robinet qui fait un bruit d'enfer comparé au silence que je viens de subir, et m'en verse sur le visage pour me rafraîchir.

C'est alors que j'entends un bruit qui je pense provenait de l'entrée, comme une clé qu'on enfoncerai dans une serrure qui ne veut pas s'ouvrir, puis ceux d'une porte qu'on essaie de forcer.

Je me dresse sur le qui-vive et éteins rapidement toutes les lumières de la maison en faisant le moins de bruit possible, j'attrape la raquette de tennis de mon frère et vais me cacher derrière le canapé, guettant le moindre son qui pourrait attirer mon attention. Il ne me faut attendre que quelques secondes pour entendre la porte d'entrée lâcher et s'écrouler sur le parquet dans un fracas épouvantable, faisant résonner les murs et le plafond.

Étant dans la pénombre totale, et ne pouvant voir à qui j'ai affaire, je me relève et me plaque contre le mur du salon, la raquette levée au niveau de mes yeux prête à frapper. J'entends des pas qui se rapprochent, des pas que leur propriétaire n'essaie même pas de masquer, pensant sans doute qu'il est seul.

C'est alors que j'aperçois sa silhouette dans la pénombre environnante. Elle est assez grande, environ vingt bons centimètres de plus que moi, et elle est assez costaude. Je devine rapidement à sa façon de marcher que c'est un homme, un homme que j'ai l'impression d'avoir déjà vu quelque part.

Mais je n'ai pas le temps de me poser plus de questions qu'il se rapproche de ma position, et par réflexe je recule, et fais tomber au sol la magnifique statue en forme d'élégantes que ma mère avait ramené d'un voyage en Asie, ce qui le fait s'arrêter instantanément.

"- Qui est là ?" demande une voix grave.

Je frissonne de tout mon corps et le vois se rapprocher encore, et plus il approche, plus les secondes me paraissent s'allonger. Je prend une grande inspiration pour me donner du courage, et dès qu'il passe l'angle du mur où je me trouve, je ne me pose plus de question, je sors de ma cachette en hurlant et je frappe aussi fort que mon corps me le permet à cet instant présent.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 06, 2018 ⏰

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