Chapitre 4

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Ce garçon était incompréhensible. Il me parlait. Il ne me parlait plus. Je lui sauvais la vie. Il refusait de sauver la mienne. Il s'ouvrait à moi. Il se fermait aussitôt. J'aurais pu m'enfuir et le laisser sur le sol quand il était touché dans la maison d'Evelyne. J'ai eu pitié de lui et je l'ai aidé. Je l'ai emmené chez son ami comme il me l'avait demandé.

Je m'attendais à un minimum de reconnaissance, mais il n'en fut rien. Je réfléchissais depuis une bonne vingtaine de minutes assise sur le sol de cette pièce. Les quelques mots que nous avions échangés tout à l'heure, je les considérais comme notre première conversation. J'étais convaincue, j'avais vu pendant quelques secondes de la bonté dans le regard d'Alex. Il était près à tout me raconter, mais il s'est repris car il a estimé que je lui avais mal parlé. Je le connaissais très peu, mais j'avais la forte impression qu'il essayait de se prouver quelque chose. En effet, il suffisait que je lui réponde pour l'énerver. J'en déduisais qu'il se comportait comme cela car il ne voulait rien me laisser entrevoir de sa personnalité.

Quand nous sommes arrivés, son ami semblait heureux de le voir. Il avait des amis, il y avait donc bien des gens qui le connaissaient vraiment. Son ami n'avait même pas paru choqué de me voir en sa compagnie. Alex disait peut-être vrai, il était au courant de tout et cela ne semblait pas le choquer. Il était peut-être comme lui.

Trois coups retentirent à la porte.

Je ne réagis pas, qui que se soit il n'allait pas attendre mon autorisation pour entrer dans la pièce. Cependant quelques secondes passèrent et la porte ne s'ouvrait toujours pas. Trois autres coups se firent entendre.

-Entre, dis-je doucement.

A ma surprise ce n'était pas Alex, mais son ami qui entra dans la pièce.

-Romy c'est bien ça ?

-C'est ça, répondis-je en ne quittant pas mes mains des yeux.

Je me méfiais de lui, il n'avait pas l'air aussi froid qu'Alex.

-Alex est allé chercher des pizzas, ça te dirait de venir avec moi dans le salon ? Au lieu de rester toute seule dans cette pièce.

-Je ne sais pas, ça risque de ne pas trop plaire à Alex de me voir assise avec toi.

-On l'emmerde Alex, c'est moi qui te le propose, il n'aura rien à dire, dit-il en rigolant.

Il me tendit la main, je m'en saisi en souriant pour me lever.

-Assis-toi devant la télé je t'en prie.

Ça faisait cinq jours que je n'avais pas vu un seul écran, moi qui était tellement habituée à passer la journée sur mon téléphone ou sur Netflix. J'appréciais donc particulièrement de pouvoir m'asseoir quelques minutes devant cette télévision.

Le jeune homme s'assit sur le fauteuil en face de moi et s'ouvrit une canette de bière.

-Tu en veux une ?

-Ça me ferait vraiment plaisir.

Il alla m'en chercher une et me la tendit.

Il regarda quelques minutes l'écran avec moi, puis il se décida à parler.

-Je ne me suis pas présenté, je m'appelle Maxime, mais appelle moi Max. Je ne pense pas qu'Alex m'ait présenté.

-Effectivement...

-Tu sais ce n'est pas un mauvais gars.

-Si tu es vraiment au courant des circonstances qui font que je me retrouve ici aujourd'hui, je ne peux pas comprendre comment tu peux dire ça.

Syndrome StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant