Recueil du Temps

Dernier Jour

C'est la dernière. La dernière fois que je vois ses barreaux. La dernière fois que je parle à mon compagnon de cellule. La dernière fois que je mange cette bouillie immonde et sans goût. La dernière fois où je vais dans la cour. J'aurai aimer pouvoir avoir une ou deux années de
plus pour pouvoir espéré avoir le droit de faire appel, mais nan, c'est aujourd'hui que tous s'arrête, à 18h45. L'exact jour et heure de ma naissance, le 18 Août 1963.Ouais, on peut faire mieux comme cadeau d'anniversaire pour ces 30 ans... Toi, qui lit ça, tu dois te demander pourquoi je te raconte tous ça et pourquoi je te parle au lieu de demander à voir mes proches, hein. C'est simple, ils sont morts et ceux qui sont encore en vie refusent de me voir en disant que je pourrai très bien les tuer, et m'insulte de "Sauvage".

"Sauvage"... C'est le nom que la presse m'a attribuée lors de l'affaire car les victimes, de la famille ou des amis proches, ont toutes été tuées de manière très gore. Sachant que je peut-être d'un naturel violent, mais c'est très rare, et que les corps, du moins ce qu'il en restait, était couvert de mes empreintes. Ce gars, celui qui à fait ça, est toujours dehors et moi ici, entre ces 4 murs froids au possible. C'est triste pour leur famille, elles ne connaîtront jamais le vrai coupable et elles ce contenteront du gars que tout implique. C'est triste. Mais à part l'appel, j'ai abandonné de plaider mon innocence, et ils ont pris ça comme un aveu. Et l'appel, je l'ai fait parce que je voyais la date de mon exécution s'approcher à grands pas, mais à part une libération miraculeuse avec la trouvaille d'une pièce à conviction qui viendrai à trouver le vrai coupable, j'ai plus rien à espérer.

Il y a 1 heure, un prêtre est venu me voir en me parlant du Grand Barbu. Il me disait qu'il accueillait toujours les brebis égarées. Sauf que là, à ce moment présent, la brebis n'est plus égarée. Elle à été bouffer par le Grand Méchant Loup, la petite brebis. Il me parlait aussi du fait que pour la plupart des cas, les âmes impures, comme la mienne, seraient lavées et nous renaîtront dans un nouveau née. Ouais bah là, je plaint le gosse qui va tombé sur mon âme. enfin, ce ne sont que des superstitions et moi, j'ai toujours été athée. Alors lorsqu'il m'a demandé si je voulais avoir une sorte de communion, j'ai refusé.

Après la sortie du prêtre, le directeur de la prison est venue me parler. Il m'a sorti tout un tas de choses inutiles et à fini par dire qu'il n'a jamais vu de détenu aussi exemplaire que moi. C'est d'une hypocrisie sans fond. Il dit ça comme si je n'étais pas impliqué dans les 3/4 des bastons depuis que je suis ici. Enfin, il n'est pas resté longtemps avec moi, sans doute parce que je le mettais mal à l'aise. D'ici une heure, mon dernier repas va m'être servi, à l'écart des autres prisonniers. Seul, comme dans l'isoloir, avec quelques rayons de Soleil m'éclairant et me tenant compagnies.

Le garde qu'est avec moi, me parle comme si j'étais son ami. Il me pose un tas de questions sur moi, sans doute pour avoir des aveux, ou un truc du style. Il me dit qu'il n'aurai jamais fait ce que ' j'ai ' fait. Ce qu'est triste, c'est que mon garde me juge uniquement sur des choses qu'il a vu à la télé et ce qui à été divulguer du dossier jusqu'à la prison. Après 45 minutes d'intense questions à mon sujet sans aucune réponse de ma part, il se tait, enfin.

Il est 18h40, ils vont pas tarder à venir me chercher pour en finir avec moi. Ça, c'est ma dernière volonté. Je veut que cette note soit montrer au grand public et qu'elle soit publier dans des journaux . Je m'en fous que le monde me traite de menteur en disant que c'est moi qui est tué ces gens. Je voudrai juste que, même après ma mort, quelqu'un trouve qui à fait ce massacre et qu'il paye pour ce qu'il a commis envers ces personnes. Mais pour moi, maintenant, il est déjà trop tard.

Détenu 6307 : Walter Scyther pendu en ce Mercredi 18 Août 2000, après avoir été condamné à mort en 1983, pour 20 meurtres prémédités sur différentes personnes de son entourage.