13. La pluie de novembre

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LIAM.

Je marchais dans les rues désertes de Londres, le temps menaçait d'inonder la rue en pleurant sur elle. Mon esprit était pourtant entièrement tourné vers le lieu que je devais visiter et non sur la météo. Les personnes allaient et venaient de différents endroits.

Parfois, je me demandais comment les personnes pouvaient être un seul jour sans leur conjoint, leurs enfants ou leur famille pour aller travailler. C'était évident qu'il fallait consacrer du temps à cela mais, quelquefois, je pensais que cela nous enlevait des moments précieux avec nos proches. Jusqu'à ce que tu ne saches plus rien d'eux.

En passant par une rue, je me rendis compte que j'étais devant un centre funéraire. Un frisson glissa le long de ma colonne vertébrale et je m'en allai rapidement de cet endroit, pressant le pas.

Harry et Louis avaient insisté pour que je ne sorte pas, ils disaient que je pouvais tomber malade mais, au point où j'en étais, cela n'avait plus d'importance pour moi. Niall m'avait même forcé à rester au lit il y a quelques semaines pour que je ne quitte pas ma chambre. Toute ma famille était préoccupée pour moi. Cependant, mon esprit ne me laissait pas voir autre chose que lui.

En arrivant dans ce lieu où tous pleuraient et venaient visiter des proches, je courus presque là où se trouvait mon cher amour, mon homme aux cheveux bruns et aux yeux miel, celui pour qui je me serais tué en échange d'un petit rien de sa part. Mon précieux petit-ami, Zayn.

Je me rappelais avoir connu le métis dans une bibliothèque. Nous avions tenté d'attraper le même livre, au même moment. Rien qu'en croisant ses yeux et en observant ce magnifique sourire, j'avais su qu'il devait devenir mien. J'avais donc fait la cour à ce beau brun pendant des semaines, des mois entiers, et, ce ne fut qu'après tant de temps qu'il finit par accepter de sortir avec moi.

Quand je regardais ces yeux ambre, je pouvais un amour réservé. Quand je le serrais dans mes bras, ne savait-il pas que je ressentais la même chose ? Quand je le caressais, je le faisais avec le toucher le plus délicat existant sur cette terre, seulement pour ne pas risquer de le briser. Et, maintenant qu'il était là, face à lui, il se rappelait la raison de son si grand amour.

Maman disait que j'allais tomber malade, mes amis que je devrais aller chez un docteur mais, nous deux savions que ce n'était pas cela. Je n'étais pas malade, seulement amoureux.

- Bonjour, mon ange, susurrai-je afin de n'être entendu que de lui. J'ai un peu tardé à venir mais, tu sais comment sont les garçons, ils ne me laissent pas vraiment sortir. Je m'attends sans cesse à ce que tu reviennes à la maison et les gronde pour me traiter comme un malade mental, ris-je tristement. Tu sais, tu me manques toutes les nuits...

Je caressai sa main.

- Je t'imagine sans arrêt sur le seuil de chez moi, te jetant dans mes bras pour me couvrir de baisers, comme tu le faisais toujours. Tu te souviens ?

Il ne me répondit pas, ce qui arrivait systématiquement après ses huit mois sans réponse de sa part. Les bipements des machines étaient les seuls sons qui remplissaient le silence de la chambre.

- Tes parents ont parlé avec le médecin de la possibilité de te débrancher.

Ma voix s'éteignit à cause du nœud dans ma gorge.

- Ils di-...disent qu'il n'y a plus rien qu'ils puissent encore faire.

Mes yeux commencèrent à s'embuer de larmes.

- Ils affirment que le mieux à faire est de te laisser t'en aller, mais, amour, je ne veux pas te voir partir. Pas seul...

Le métis resta silencieux, sa peau pâle et froide contre la paume de ma main, ses yeux fermés sur son visage angélique mais stoïque. Il n'était pas le jeune homme que j'avais rencontré à cette époque. Zayn avait toujours été un garçon plein de vie et d'amour à offrir. Cependant, quand le docteur lui avait diagnostiqué un cancer en phase terminale, tous s'était écroulé. Nous étions presque tous les deux morts avec cette annonce. Ils avaient dû le brancher à des machines pour le retenir en vie bien qu'ils nous avaient également prévenu qu'un jour, il finirait par ne plus se réveiller, qu'il ne serait plus ici. Pourtant, je savais qu'il était encore avec moi, ici.

Ziam {O.S}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant