Victorian Boy ✧ Larry [BoyxBoy]

CHAPITRE XX

"La douleur de la séparation n'est rien à la joie de se revoir."

- Charles Dickens, Nicholas Nickleby

Quatre ans plus tôt, Louis se tenait à la porte de l'écurie à Somerset, regardant Harry réconforter sa jument. Maintenant, Harry était à Warwick en train d'observer Louis faire la même chose.

Louis ne l'avait pas vu entrer. Ses yeux étaient fermés, sa joue reposant sur le museau enneigé de Bertie alors qu'il caressait sa crête. Il était vêtu de façon décontractée dans sa culotte d'équitation et d'une chemise blanche aux manches retroussées.

Un morceau de paille céda sous la botte d'Harry. Louis sursauta et leva la tête.

Les oreilles de Bertie étaient baissées dans une pose détendue et elle flaira la poitrine de Louis, l'incitant à continuer à la caresser. Harry réalisa qu'elle avait maintenant appartenu à Louis plus longtemps qu'elle ne lui avait appartenu. Elle lui faisait confiance et l'adorait. Pourquoi un Duc qui possédait certains des meilleurs chevaux du monde serait-il attaché au petit cheval de trait d'Harry? Cela le rendit perplexe.

"Je suis venu vous dire au revoir." Dit Harry en se rapprochant.

Louis ne répondit pas.

"En fait, je suis venu demander votre pardon."

Toujours pas de réponse.

Harry s'approcha d'eux et gratta l'arrière de l'oreille de Bertie.

L'expression de Louis devint sournoise. "Vous avez oublié comment elle aime ça." Rudement, il retira le gant d'Harry et posa sa main sur l'endroit tendre derrière l'oreille de la jument, exactement comme Harry l'avait fait avec lui quatre ans plus tôt.

Enhardi par le contact du Duc, Harry dit. "Je sais que vous n'avez pas couché avec votre valet."

Louis fut surpris pendant un moment que Harry avait appris la vérité, puis haussa les épaules.

"Pourquoi ne l'avez-vous pas fait?" Demanda Harry.

"Vous savez pourquoi."

Un silence embarrassant tomba entre eux.

Les grands yeux noirs de la jument voyageaient entre les deux ducs.

"Vous êtes bon pour elle." Dit Harry. "Mieux que je ne l'étais. Je l'ai rendue faible, vous l'avez rendue forte, une championne, comme vous l'aviez dit."

Louis résista devant le compliment d'abord, jouant avec sa bride, puis il dit: "Elle est la plus gentille et douce jument que j'ai jamais eu le plaisir de former. Vous lui avez apporté ses qualités parce qu'elles existent en vous."

La poitrine d'Harry gonfla.

Soudain, les cris frénétiques de son valet retentirent à l'extérieur de l'écurie. Il devait partir.

Louis tendit la main et demanda de faire la paix. "Amis?"

Harry la prit vivement. "Amis."

Alors qu'il se retournait pour partir, il dit: "Duc, je me sens plutôt seul à Somerset. Je voudrais avoir quelque chose à espérer. Promettrez-vous de m'écrire?"

Louis cacha un sourire. "Je vous écrirai." Il accepta.

"Je vais vérifier le courrier tous les jours pour votre lettre!"

À l'extérieur, Charles le recueillit comme il le faisait quand Harry était petit et en retard pour le thé. Il jeta un manteau sur ses épaules et ils trottèrent le long de l'herbe vers la calèche alors que son valet le grondait pour avoir retardé leur voyage.