Victorian Boy ✧ Larry [BoyxBoy]

CHAPITRE XVIII

"Alice: Combien de temps dure l'éternité?

Lapin blanc: Parfois, juste une seconde."

- Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles

Cinquante-neuf minutes.

La peur commençait à céder sa place à l'excitation.

Harry était allé à la chambre à coucher de Frédérick après le dîner et le Vicomte lui avait prêté une chemise de nuit garnie de dentelle qu'il avait achetée en France. Elle exposait les clavicules et les genoux et était le vêtement le plus scandaleux qu'Harry avait jamais vu. Il avait catégoriquement refusé de le porter, mais quand le Vicomte avait argumenté que cela permettrait à Louis d'embrasser son cou et ses cuisses, Harry l'avait discrètement glissée sous son bras.

Maintenant dans sa propre chambre à coucher, il appela Charles et s'assit à la vanité. Curieusement, sa bouteille d'eau de rose était au sol près de ses bottes. Il la ramassa et la reposa à côté du miroir, où il découvrit une note. Elle était du Duc.

À bientôt, mon bien-aimé.

♞

William détachait les culottes de Louis. Il était sur le point de prendre le Duc dans sa bouche quand Louis posa une main sur sa tête et l'arrêta.

"Non, je veux vous baiser."

Le valet se leva brusquement et commença à enlever ses vêtements. Il se retourna. Louis se demanda pourquoi il était si modeste quand il s'aperçut que la chemise du garçon était vieille, probablement créée à la main, avec des trous qui avaient été cousus plus d'une fois. Il plia ensuite sa chemise et son pantalon et les déposa sur le chiffonnier de cette manière prudente que les pauvres traitrent tous leurs biens, parce qu'ils avaient si peu.

Louis se déshabilla et jeta ses vêtements au sol.

♞

Quarante-sept minutes.

Charles arriva pour préparer Harry au lit. Au lieu de laisser son valet le laver, Harry attrapa un chiffon dans le bassin et commença à laver minutieusement chaque crevasse, même entre ses orteils.

"Vous allez irriter votre peau!" Charles s'exclama. Il prit un nouveau chiffon, le plongea dans l'eau savonneuse et lava doucement le dos d'Harry.

Quand il eut terminé, il enveloppa le Duc dans une serviette turque qu'il avait réchauffée près du foyer et fouilla la garde-robe pour récupérer sa chemise de nuit. Harry se fraya un chemin jusqu'à la garde-robe et lui tendit la nouvelle chemise qu'il avait reçue de Frédérick.

"Qu'est-ce que... c'est?" Il nettoya ses lunettes avec son mouchoir pour mieux voir.

"Un cadeau du Vicomte Greindl. Vous aimez?"

Il éleva la bougie. "C'est obscène."

"C'est Français!" Harry pépia.

Son valet enleva sa serviette et glissa soigneusement la chemise de nuit sur sa tête. La vue de son jeune maître dans quelque chose de si provocateur le fit rougir.

Il ramassa les vêtements d'Harry sur la chaise et commença à les plier.

"Pensez-vous que je suis beau?" Demanda Harry en ajustant sa chemise de nuit et en se tenant devant le grand miroir doré.

Charles posa une main sur sa hanche. "Vous êtes le garçon le plus beau de toute l'Angleterre!" S'exclama-t-il, offensé par la simple suggestion que Harry pourrait ne pas être beau.