Valises en main je me dirigeais vers ma voiture la tête enfoncée dans les épaules, je ne savais plus si c'était une si bonne idée de partir. J'avais pris la décision de quitté la Floride pour me diriger vers New York, sur un coup de tête. Je devais partir de cet horrible endroit qui me rappelait juste des mauvais souvenirs. Je n'avais pas vraiment envie de prendre l'avion, j'allais donc me taper plusieurs jours de voiture, mais sans importance. Même si m'éloigner d'elle me faisait atrocement mal, je devais le faire.
Maman m'avait laissé un peu d'argent pour survivre quelques temps, du moins jusqu'à mon arrivé dans mon nouveau chez moi. J'avais déjà tout prévu, une fois arrivé a l'appartement, que j'avais réussi à me dégoté non sans difficulté, j'allais immédiatement me trouver un travail. Déjà trois long mois que ma mère m'avait quitté « pour un monde meilleur » et a la simple idée de refaire ma vie loin d'ici me fendait le cœur. Mais je devais le faire, pour mon bien. Me trouver un boulot était ma deuxième étape, ensuite c'était me morfondre. Justement la seule et unique chose que j'arrivais à faire depuis l'accident. J'étais devenue une épave.
Après plusieurs minutes de réflexion, je finis par jeter mes valises dans le coffre puis le referma. Je n'avais pas grand choses à apporter, mise à part mes deux valises de vêtements et les quelques souvenirs reliés à mon ancienne vie, j'avais tout vendu avec la maison.
C'était d'ailleurs grâce aux profits de la vente que j'avais réussi à payer mon nouvel appartement, a New-York. J'avais tout mit mon cachet dans celui-ci pour payer le loyer le plus longtemps possible. Le propriétaire n'allait certainement pas m'embêter pour le payer avant quelques temps. Il ne me restait plus qu'à travailler pour payer le reste de mes dépenses personnelles. J'allais y arriver, si je ne devenais pas folle avant. J'avais réussi à me convaincre que fuir était la meilleure solution pour moi d'oublier, mais je me sentais quand-même lâche de partir.
Je poussais un faible soupire d'agacement face à mon éternel pessimisme avant d'attacher mes cheveux, mais sans succès, puisque j'avais coupé ceux-ci trop court. Voulant un changement radical après la mort de ma mère, j'avais troqué mon interminable chevelure brune contre une coupe courte qui m'arrivait a peine aux épaules.
J'observais longuement le volant de ma voiture et secouais la tête, laissant une larme couler le long de ma joue. J'avais coupé les ponts avec tout le monde le lendemain de l'accident, et personne ne savait que je partais à New York d'ailleurs. Pour moi la seule et unique personne qui m'aimait réellement m'avait quitté trois mois auparavant. De toute façon je n'avais pas envie de me justifier, je n'avais pas de compte à rendre.
Mes anciens « amis »avaient essayer de me faire oublier cette souffrance qui selon eux était seulement éphémère, mais sans grand succès. J'allais devoir me sortir la tête de l'eau seule, encore.
Je soufflais bruyamment avant de partir, ma voiture elle lâchait un grognement puis démarra. Un sourire triste se dessina sur mes lèvres, je fuyais finalement cet endroit pourri qui m'avait rendu si malheureuse. J'allais devoir travailler fort pour ne pas sombrer, j'avais l'habitude de toute façon.
Plusieurs heures de voyage interminable plus tard, je ressentais légèrement la fatigue mais n'avait aucune envie dr m'arrêter. Plus vite je m'éloignais de la Floride, mieux je me portais. Je laissais alors l'air frais s'engouffrer dans ma voiture, la musique qui passait à la radio ne me disait pas grand chose mais le rythme était agréable. Le Soleil se couchait à l'horizon et j'en profita donc pour observer le spectacle. C'était presque trop beau. Je réussi un millième de seconde à oublié l'énorme trou dans ma poitrine. Malheureusement ce court moment fut interrompu rapidement et le trou revint en force, m'obligeant à me concentrer sur la route pour ne pas faire d'accident. Je sentais que le voyage allait être long si je devais me contrôler pour ne pas exploser à tout moment.
Suite à une autre heure de voiture, je finis par me stationner devant un hôtel, il n'était certainement pas un cinq étoile mais fera l'affaire. En plus celui-ci était juste en face d'un bar et j'avais justement besoin de me vider la tête.
Je déposais mon sac sur le lit avant de me diriger vers la salle de bain pour me rafraîchir et d'avoir l'air un minimum présentable. Sans grand succès, j'étais affreuse. Mon teint était encore plus pâle que d'habitude, sans parler de mes cheveux qui étaient dans un désordre inimaginable et des cernes qui descendaient jusqu'au bas de mes joues. Je ressemblais donc à ça pendant trois mois ? Je devais vraiment me prendre en main, un jour. Mais maintenant, je devais aller boire pour oublier.
J'avais pris plusieurs verres et réalisais que peut-être ce n'était pas une si bonne idée de me saouler. J'avais l'impression que le poids sur mes épaules pesait un peu plus à chaque verre, et que le trou dans ma poitrine grossissait à vue d'œil. J'étais sur le point d'exploser quand je décidais finalement de partir, j'avais besoin de m'isoler pour dégriser. Je me dirigeais alors vers ma chambre d'hôtel et m'y engouffrait avant de me jeter sur le lit et de me laisser emportée dans les bras de Morphée.
Je pouvais reconnaître son parfum entre mille. C'était un mélange de cannelle avec une légère touche sucrée qui se mariait parfaitement avec le visage rond et souriant de ma mère. J'ouvris les yeux, perplexe, et la vue, assise sur le coin de mon lit à m'observer avec son regard océanique. J'ai eu la chance d'hérité de ma mère, de ses cheveux chocolat et de son regard bleu transperçant. Ses long cheveux brun étaient attachés en un chignon serré et son sourire resplendissait dans ma chambre miteuse. Elle me manquait tellement. Je me redressais pour mieux l'observer et souriait également. En voyant son expression, elle me détaillait du regard, je savais qu'elle n'allait pas y aller de main morte avec moi.
- Nora Miller, tu m'expliques ce comportement? T'as intérêt à te prendre en main jeune fille, je ne t'ai pas élevé de la sorte. Reprend toi, lève la tête et profite de ce que la vie ta donné. Et n'argumente pas. Je t'aime.
J'hochais simplement la tête et laissais une larme coulée le long de ma joue.
- Je t'aime maman. murmurai-je doucement.
Quelques secondes passèrent et l'image de ma mère s'estompait pour me laisser seule dans ma chambre d'hôtel. La douleur revint avec une force incroyable, m'obligeant à m'allonger à nouveau, le cœur lourd et la tête rempli de regrets.
Pour un monde meilleur.
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Renaissance
RomanceTourmentée par la mort récente de sa mère et l'absence de son père : Nora, renfermée sur elle même, décide de changer complètement d'environnement pour fuir ses problèmes. Elle fait du mieux qu'elle peut pour rester distante et froides face au monde...