Chapitre 3

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Ça faisait déjà une dizaine de minutes que j'étais allongé dans mon lit et observait attentivement le monde extérieur par la fenêtre. Aujourd'hui était un nouveau jour, dans une nouvelle ville, un retour à la case départ. Un poids énorme se déposait sur mes épaules, et cette impression d'abandonner ma mère retombait sur moi. Je restais assise quelques minutes dans mon lit, laissant les larmes coulées le long de mes joues, extériorisant la douleur.

Je me ressaisis rapidement puis me leva pour aller me doucher. J'avais encore un peu de temps devant moi, donc ne me pressait pas pour me préparer et avoir l'air présentable. J'avais fait un cauchemar la nuit dernière, qui me faisait encore froid dans le dos. Je secouais la tête en repensant au sentiment que j'avais ressenti en me levant. J'avais rêvé qu'on m'abandonnait encore et encore, sans arrêt, en boucle. Je détestais ce sentiment mais j'y étais si habitué qu'aujourd'hui, je me devais de ne plus jamais m'attacher a quelqu'un et le revivre.

Après m'être lavé, j'enfila un pantalon noir propre et une chemise blanche. Il ne me restait plus qu'à traverser la rue et j'y était. Je sentais lentement la nervosité me gagner, et si je n'étais pas assez bien pour le travail ? C'était certes simplement un boulot de serveuse mais je restais quand-même inquiète et la peur me gagna rapidement au ventre. Plus que quelques minutes avant l'entrevue. Je pris mon courage à deux mains, prit mes clés sur la table et sortit de mon appartement pour me rendre au restaurant d'en face.

Mon cœur tambourinait si fort dans ma poitrine, que je dus m'obliger à arrêter à quelques pas de l'entrée pour me calmer. Cette entrevue était décisive pour moi, et mon futur. Je devais faire de mon mieux pour décrocher ce travail, et me relever. J'en avais assez de pleurer sur mon sort, je devais agir et montrer aux gens qui m'ont abandonné que j'étais forte. Mais ce n'était pas aussi facile à faire qu'à dire. L'envie de partir en courant était si forte mais je me devais de rester la tête haute, pour ma mère.

J'entra donc dans l'édifice, accrochant mon plus réaliste faux sourire et me dirigea vers la caissière. Elle n'était pas beaucoup plus jeune que moi, peut-être 18 ou 19 ans.

-          Que puis-je faire pour vous ? Me demanda-t-elle poliment.

-          Je suis ici pour une entrevue, j'ai rendez-vous d'ici quelques minutes.

-          Je vois, restez ici je reviens rapidement.

Et elle tourna les talons pour aller voir son superviseur, je suppose. Quelques minutes plus tard a peine, un grand brun débarqua presque en furie dans le restaurant pour ensuite se diriger vers la porte a lequel la caissière avait disparue plus tôt. Ses cheveux en bataille probablement dut a une course folle et son souffle nous laissait croire qu'il était probablement en retard. Au moment où il disparut complètement de ma vue, une tête blonde refit apparition devant moi. Je crus faire une crise cardiaque quand elle apparue et grogna légèrement.

-          Vous m'avez fait peur...

Elle me sourit, désolée, puis me fit signe de la suivre. Je la suivis, et elle m'emmena au fond du magasin puis ouvrit une porte, le bureau de son patron je suppose. En ouvrant la porte, je fus frappée par l'odeur qui me rappelait bizarrement ma génitrice. Je dus mordre l'intérieure de ma joue plusieurs fois avant de réussir à calmer une crise de larme imminente et porta finalement attention à la personne devant moi. L'homme qui se tenait devant mes yeux étaient le même qui était entré en furie plus tôt. Sous le choc, j'observais les alentours, a la recherche de quelqu'un d'autre peut-être. Mais non, le jeune homme devait avoir 24 ans, peut-être plus mais il n'était certainement pas le personnage que je m'attendais de voir en arrivant ici.

Je me raclai la gorge avant de faire un pas dans sa direction et de lui tendre mon CV. J'espérais sincèrement qu'il me prenne, je me devais de réussir, pour elle. Il me sourit chaleureusement avant de tendre la main vers moi.

-          Bonjour, je suis désolé pour le retard, j'ai eu un contretemps. Je suis heureux de faire votre rencontre. Je suis Samuel Meyer, le fils du propriétaire. Puisqu'il est en vacance, je m'occupe du restaurant. Je suppose que vous êtes Nora Miller.

Il m'offrit un sourire si resplendissant que je dus presque plisser les yeux pour le voir. J'inspira profondément et pris mon courage à deux mains avant de lui sourire à mon tour. Je devais dégoter ce travail à tout prix. Il me serra la main avant de m'inviter à m'asseoir face à lui. J'étais complètement intimidé, mais je pris les dernières forces qui me restait et leva la tête.

-          Oui, c'est bien moi. Je vous en prie, tutoyez-moi. Je suis plus jeune que vous.

Il hocha la tête et m'incita silencieusement à parler, probablement de la raison de mon intérêt à venir travailler dans son restaurant. Je me raclai la gorge avant d'hocher la tête, pensive.

-          Je ne suis probablement pas là plus qualifier pour ce travail, mais je vous promets de faire mon possible et de ne jamais vous laissez tomber. J'apprends vite et je vis juste en face, je ne serais jamais en retard.

Samuel m'observait attentivement avant de se lever et de venir me rejoindre. Il ne dit rien et laissa un énorme sourire se dessiner sur ses lèvres. Je le regardais curieusement, me demandant s'il se moquait de moi et m'insulta mentalement pour avoir l'air si Imbecile. Au moment où je m'apprêtais à quitter le bureau, le brun hochait la tête et tendit la main vers moi.

-          Tu es prise. Revient demain matin pour signer ton contrat d'embauche et pour commencer ta formation. Je cherchais quelqu'un de déterminer et je l'ai trouvé.

Sous le choc, je l'observais la bouche ouverte puis vint serrer sa main enthousiasme. J'avais finalement réussi. Maman allait être fière de moi, je reprenais enfin ma vie en main. J'allais enfin pouvoir essayer de vivre une vie un minimum normal. Sans attache, seulement moi, mon nouveau travail et mon appartement.  Enfin, j'allais pouvoir essayer d'être heureuse.


Renaissance.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 31, 2019 ⏰

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