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Melek était épuisée. Elle était heureuse d'avoir passée la nuit avec Wilhelm. C'était la première fois qu'ils passaient deux nuits de suite ensemble et la jeune femme prenait goût à dormir avec Wilhelm. Mais elle avait mal dormi et pressentait que la journée allait être longue et difficile.

Melek s'était occupée du petit-déjeuner comme à son habitude, et quand elle voulut s'en aller à la laverie comme Sabine le lui avait demandé un peu plus tôt, celle-ci l'arrêta :

« Qu'est-ce que tu as fait ?

— De quoi tu parles ? »

Melek prit peur. Sabine l'avait-elle vu avec Wilhelm ? Qu'allait-elle faire de cette information ? La dénoncer ? La couvrir ? Elle resta figée, serrant les dents, en attendant que Sabine continue.

« Mademoiselle von Klauenberg t'a demandée pour l'accompagner dans ses achats. »

Melek soupira. Ce n'était que ça.

« Et pourquoi est-ce si grave ? s'enquit-elle, curieuse de comprendre la panique du comportement de son amie. »

Sabine leva les yeux au ciel et raffermit sa prise autour du bras de Melek. Celle-ci eut une petite grimace de douleur.

« Elena était visiblement contrariée ce matin, et soudainement elle te demande spécifiquement... »

Melek laissa durer le silence.

« Qu'est-ce que tu as fait ? s'inquiéta Sabine.

— Mais rien, je t'assure. »

Sabine observa Melek attentivement, essayant de lire la vérité à travers ce silence. Puis elle hocha la tête pour accepter les dires de Melek. Elle la relâcha, mais une ride d'inquiétude était encore visiblement présente sur son front.

« Elle m'a dit que tu devais être prête pour dix heures. Rainer vous conduira au village. »

Melek s'en alla, sans voir le regard de Sabine qui la suivait. Melek avait forcément fait quelque chose de grave pour qu'Elena la remarque ainsi. Et Sabine redoutait les conséquences de sa sortie avec Mademoiselle von Klauenberg. Sabine passa le reste de la matinée à se morfondre pour Melek.


* * *


À dix heures moins le quart, Melek attendait Elena von Klauenberg dans le hall du château et elle leva les yeux vers les escaliers quand elle entendit des pas en descendre. C'était Elena. Melek se redressa et lui fit la révérence. Si Sabine avait raison et qu'Elena avait un œil contre elle, il fallait qu'elle se tienne à carreau. La future comtesse traversa le hall, faisant claquer ses bottines à talon et s'arrêta devant Melek.

« Avez-vous pensé à prendre des sacs ? »

Melek sortit les plusieurs sacs en tissus qu'elle avait rangé dans son propre sac en bandoulière. Sabine l'avait prévenue et à cet instant, elle la bénit. Elena ne pouvait au moins pas lui reprocher cela. Elle releva la tête – elle en faisait bien une de plus que Melek – et observa Melek de haut. Melek refusa d'affronter ce regard et baissa les yeux, observant ses propres bottes fourrées qui lui faisaient presque honte comparées à celle d'Elena.

Noël au Löwenstein [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant