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"Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main, et fais-moi des serments que tu rompras demain."
-Paul Verlaine ; Poèmes saturniens, Lassitude

La flamme de ton briquet tremblait près de la cigarette coincée entre tes lèvres charnues . Tes yeux bruns me regardaient avec une profonde intensité, créant de multiples sensations de bien-être dans l'entièreté de mon corps . Je t'avais chercher pendant plusieurs jours dans le lycée, passant dans les moindres recoins et je t'avais finalement trouvé dans l'endroit le plus évident pour une personne comme toi: le toit de l'établissement.  Tu y grimpais chaque jour entre midi et treize heures trente pour y fumée ta clope et réfléchir à toutes ces choses dont tu ne me parlais pas . Tu avais tout d'abord était surpris en me voyant pour la première fois monter sur ce toit et m'asseoir près de toi sans un mot . Le regard encore dans le vide tu avais tendu ta cigarette vers moi et je l'avais prise volontiers . Nous n'avions pas échangés de mot les premiers jours et d'ailleurs nous n'en avions pas forcément besoin . Mais un jour , sous une pluie battante et tout deux abrités sous une espèce de poutre métallique , nous avions exploser de rire au même moment comme si vous étions d'une certaine façon connectés. Comme si nous étions liés par l'idiotie de la scène. Depuis ce jour , nous avions pour coutume de nous retrouvés au sommet du monde pour déblatérer sur tout les sujets existants . Si l'un de nous ne venez pas il se faisait automatiquement rappeler à l'ordre par l'autre et se sentait terriblement coupable . Du haut de notre perchoir nous jugions le monde sans remords , insultant ces couples mignons se bécotants discrètement ou non derrière un arbre et ces connasses à la recherche de viande fraîche traquant avec désespoir les quelques mecs qui passaient sous leur yeux. Nous étions au courant de chaque tromperie , de chaque écart, de chaque histoire croustillante .  Nous étions deux Dieux discrets , cachés du regard de tous .

Ce lieu fut l'endroit symbolique de notre relation , là ou tout s'est réellement construit .  Ensembles nous avions battit une amitié aussi solide que Rome , aussi belle que le ciel et aussi crédible qu'un éléphant sur des patins à glace. Car oui , nous crevions d'amour l'un pour l'autre mais les mots ne voulaient pas sortir de nos bouches. C'était pourtant si visible , si fort , si grand. Nous n'osions tout simplement pas , et puis qui pourrait nous le reprocher ? Nous étions deux gars , homosexuels qui plus est dans les années soixante-dix . Il nous suffirait de nous tenir la main dans la rue pour nous prendre une vague de haine dans la gueule, pour être tabasser au détour d'une ruelle , et peut-être même tuer en plein milieu d'un quartier. 

Mais toi , en cet endroit caché du reste du monde et ce jour-là , tu as posé tes lèvres sur les miennes alors que le stresse d'un examen m'engouffrait dans la folie . Tes lèvres si belles et si sucrés qui se mouvaient aux miennes avec une délicatesse sorti de nul part, m'aurait presque fait oublié jusqu'à mon nom. J'étais sur un nuage à dix milles lieux de la Terre , un nuage de douceur , une véritable barbe-à-papa qui me rendait de plus en plus accro à la moindre bouchée  . Et bon sang , ce simple baisé avait éveillé en moi des parties de mon corps que je ne soupçonnais pas . Un million d'ange ailés s'étaient mit à volés à l'intérieur de mon ventre et mon cœur allait explosé. Tu avais allumé mon corps comme tu l'aurais fais avec le bout d'une cigarette .Était-ce ça l'amour? Ressentais-tu les mêmes sensations que moi ? Et, sentais-tu mon cœur battre à la chamade sous tes timides doigts ? Je l'espère, car il battait pour toi .

"Gab?Il vaudrait mieux que tu retourne en cours sinon tu vas vraiment le louper ton contrôle."

C'est ce que tu m'avais chuchoter après avoir mis fin à notre premier contact d'amoureux et j'avais, avec regret , dû quitter notre toit, non sans un regard en arrière vers toi.

Sous Les Astres [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant