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" Laissons à la belle jeunesse ses folâtres emportements."
-Voltaire

Un flash lumineux m'avait éblouit tandis que sous mes pieds , la terre tremblait face à la violence de l'éclair. La pluie s'écroulait à sa suite sur mon corps , le malmènait, le griffait , le transperçait , le faisait rougir sous ses dures caresses. Je courais à en perdre le souffle , slalomant dans les rues dépourvus d'âmes à la recherche d'un endroit où je pourrais observé toute la haine du monde . J'érrais seul et trempé dans les ruelles, le bruit de mes chaussures boueuses s'écrasant dans les flaques d'eau étant totalement masqué par la pluie et ses éclairs bleutés. Je passais devant les magasins fermés pour inondations ou tout simplement parce que les employés restaient cloitrés chez eux . Avaient-ils peur de se prendre la foudre sur la tête? Ou simplement craignaient-ils la maladie? Cette charogne qui les rongeraient pendant plusieurs jours voir plusieurs semaines . Moi je n'avais pas peur , elle pouvait même me tuer si elle le voulait . Les poubelles étaient éventrés sur le sol , leurs déchets courraient les rues, s'accrochant dans les branches des quelques derniers arbres debout .
Après quelques minutes de course éffréné j'étais enfin arriver à mon but : le port . Cette grande avancée de béton qui se lançait sur la mer , se battant au corps à corps avec cette dernière. Les vagues étaient déchaînées, elles se brisaient contre les barreaux métalliques des barrières. Grimpaient sur eux , comme si elles voulaient les décrochés , les arrachés . Un son presque mélodieux sortait des tiges de métales , comme une réponse directe à l'océan . Comme s'ils en redemander encore et encore.
Les vagues étaient si hautes ce soir-là , je jurerais même que certaines d'entre elles me dépassaient d'une trentaine de centimètres . Et pourtant , j'étais perché à plusieurs mètres de la mer . Mes mains cherchaient désespérément une accroche sur les barreaux mouillés alors que le vent tentait de m'emporté avec lui .

"Gabriel!"

Ta voix résonnait comme un écho dans ma tête, elle s'écrasait contre les parois de mon crâne , augmentant le mal qui me rongeait déjà.

"Alors comme ça monsieur vient admirer le paysage sans moi ?"

Tu avais ris suite à cette phrase , sortant un pull déjà humide de ton sac à dos et me le donnant par la suite. Après , tu avais pris ma main et m'avait tirer jusqu'au bout du port , au plus éloigné de la terre . Le vent face à nous nous obligeait à avancé tête baissée et yeux mi-clos.

"Attend moi ! Isaïa !"

Tu courrais devant moi , tellement vite, et pour aucune raison apparente , j'ai eu peur que tu disparaisse d'un seul coup . Qu'un monstre sorti des profondeurs de l'océan t'attrape et te dévore . C'était peut-être stupide , mais cette simple idée m'avait pousser à courir encore plus vite et à te rattraper . Arrivés au bout du ponton , main dans la main , nous avons hurlés comme des fous . Contre la mer , contre la vie, contre toutes ces choses qui voulaient nous séparés.

"Tu ne nous fait pas peur !
- Tu ne peux rien faire contre nous !
-Déchaîne-toi autant que tu veux salope , tu ne nous aura jamais ! "

Nous étions probablement fous , nous avions lancé un défie a la vie . Et nous allions perdre .

Sous Les Astres [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant