CHAPITRE 4

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Je me sens soudainement paralysée, puis vient l'incapacité à respirer. Je me retourne rapidement vers la porte et l'ouvre en grand pour m'enfuir le plus vite possible de ce cauchemar. Rien ne tourne rond ici, et je dois me réveiller pour de bon. Je parcours les longs couloirs de l'université dans lesquels mes pas résonnent. Tout s'emmêle dans ma tête et j'ai la forte impression d'entendre sans arrêt cette fine voix qui m'a plus tôt chamboulée. Je suis pratiquement sûre d'avoir senti cette drôle de présence juste derrière moi, je n'ai pas rêvé, si je en suis pas déjà dans un rêve! Je roule des yeux exaspérée de mon comportement et de mon actuelle façon de penser, j'ai toujours été une personne réfléchie, qui n'a jamais eu de réels soucis, et me voilà désormais coincée dans, en fait je ne sais même pas dans quoi je suis. Une fois la grande porte d'entrée poussée, je peux respirer l'air frais de la fin de journée. Le soleil se couche laissant place à la nuit, sombre et effrayante. Je me dépêche de rentrer chez moi tout en réalisant que rien de ceci n'est normal. Je ne sais pas ce que j'ai fais ni comment j'ai pu atterrir ici mais ce n'est pas l'endroit où je vivais il y a quelques jours de ça. Une fois dans mon petit appartement je tombe lourdement dans mon canapé un peu ancien qui produit un grincheux crissement quand mon corps entre en collision avec ce dernier. Je porte ma main à mon front et me frotte légèrement les yeux, toutes ces découvertes m'ont donné un affreux mal de crâne qui m'empêche de réfléchir correctement. Je roule des yeux, exaspérée de devoir me relever et attrape un médicament dans une armoire non loin de là, que j'avale plus vite que la lumière, en croisant fortement les doigts pour ne plus avoir mal dans les minutes qui suivent. Et dieu merci, la douleur se calme peu de temps après, ce qui me permet de me reposer tranquillement et d'avoir les idées claires. Donc si je récapitule, ces foutues diapos se dévoilent entièrement quand je passe à une nouvelle étape, me révélant un bordel d'énigmes dont je n'en comprend pas un traître sens. Soudainement je repense aux photos de mes proches puis, au sablier, il y aurait-il un rapport? Qu'attendent-ils de moi? Je me redresse en ayant une sorte d'illumination, si j'ai "résolue" la dernière photo, la suivante devrait s'être dévoilée! Je me lève entièrement et me précipite sur mon sac qui est resté dans l'entrée, pour en tirer une autre diapositive. Et j'avais raison, les couleurs se dévoilent devant mes yeux, formants un paysage que je ne peux comprendre à cause de sa qualité, elle est toujours floue. Je commence à comprendre le système, plus je me rapproche de la vérité, plus elles deviennent nettes. Je dois savoir ce qu'elle représente pour mieux comprendre ce qu'il m'arrive! Je la rapproche et me rend compte que ce n'est pas en la rapprochant que j'y verrais mieux, alors je l'éloigne le plus de moi, en la posant au dessus de ma cheminée, puis je me ré-installe sur mon sofa et me concentre pour avoir une meilleure vision de ce qui s'offre à moi. Soudainement je vois plus clair, je peux distinguer la forme d'une maison typique d'un des quartiers pavillonnaires non loin de chez moi, c'est là que je dois me rendre! J'attrape rapidement mon manteau, la photo et mon sac avant de sortir en claquant la porte de chez moi. Après quelques minutes de marche dans une pénombre effrayante, j'arrive enfin dans le quartier où se trouve la fameuse maison qu'il me semble avoir reconnu. Je venais souvent ici, plus jeune avec ma mère pour rendre visite à une famille qui était très proche de la mienne. Mais je n'ai aucun autre souvenir de cette époque là...Je fronce les sourcils en me rendant compte que j'ai l'impression d'avoir déjà vécu des choses ici et que je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, je suis pourtant sûre d'avoir connu quelqu'un qui a marqué ma vie mais je ne sais plus qui... Je continue ma marche lente entre les grandes maisons imposantes désormais vides de toute vie, seuls les lampadaires éclairent cette cité morte. Ma respiration produit de la fumée au contact du froid de la nuit, tandis que j'arrive devant cette maison tout aussi imposantes que les autres, accueillant les visiteurs d'un énorme drapeau Américain.

Je m'empresse de sortir la dernière diapositive à ma disposition et la place face à la maison. Soudainement l'image devient comme par magie tout à fait nette laissant place à la photographie conforme de ce que j'ai en face de moi. Mais que signifie-t-elle? Pourquoi a-t-elle voulue que je me rende ici, que dois-je trouver? Sans plus attendre, je me dirige rapidement vers le palier abrité et ouvre la porte sans grande difficulté. Une fois à l'intérieur, j'allume les lumières et je peu désormais découvrir cet espace de vie gigantesque dans lequel se regroupent la salle à manger et le salon. Tout laisse à penser que c'était une famille qui habitait ici, des jouets sont éparpillés un peu partout au sol et je ne manque pas d'en percuter un, faisant retentir une alarme de camion dans l'espace, me faisant sursauter sur le coup.

-Putain de merde, je souffle en posant ma main sur mon thorax.

Je continue mon chemin en montant les escaliers, je me sens comme attirée par quelque chose se trouvant à l'étage. Mes yeux se posent instinctivement sur une porte entre-ouverte d'où provient un filet de lumière tamisée et je marche sans vraiment m'en rendre compte vers cette dernière. Je la pousse doucement, craignant ce que je vais trouver derrière et soudain une sorte de vison me prend, me paralysant totalement.

Le soleil se couche et je le regarde avec admiration à la fenêtre, les mains posées sur le rebord de celle-ci. La douce brise de fin de journée vient caresser mes cheveux ainsi que ma peau me faisant doucement rigoler. Une voix plus grave vient casser mon instant m'obligeant à me tourner. C'est Aaron, il me sourit gentiment et tend sa main dans ma direction. Je l'attrape sans plus attendre et il m'attire vers lui, me faisant descendre de mon petit tabouret sur lequel j'étais pour être à la hauteur de la fenêtre.

-Viens voir, j'ai eu un nouveau colis de la part de papa! il s'assoit rapidement au sol et attrape une petite boite, soigneusement emballée dans un fin papier, très simple, entouré d'un rubans rouge.

Il s'empresse de le déchirer soigneusement et en sort son cadeau ainsi qu'une lettre qui ne semble pas récente.

Son père est un héro qui combat les méchants dans les autres pays et qui ne rentre pas souvent à la maison. Aaron est comme moi, je n'ai plus de papa non plus.

Il m'adresse un regard attendrit avant d'ouvrir la boite qui contient quelques pierres semblants êtres précieuses.

-Woaw, elles sont trop belles! je m'exclame en me rapprochant plus.

-Oui, elles viennent de là où papa se trouve, je lui avais demandé de m'en envoyer dans ma dernière lettre, il prend un grande respiration avant de reprendre, il l'a fait, il termine un peu triste.

Soudain je me retrouve dans le présent, me tenant dans la chambre, toute chamboulée. J'ai connu ce garçon, ainsi que la famille qui habitait ici, mais pourquoi je ne m'en souvenais pas?

Mes yeux détaillent la pièce jusqu'à se poser sur ces fameuses pierres. Je m'avance rapidement vers ces dernières et en attrape une pour l'examiner. Elles ne semblent pas avoir étés abîmées durant toutes ses années. Dans la transparence de sa couleur bleu, j'y vois un visage, son visage. Je le reconnais directement et un souffle dans ma nuque me fait sursauter. Je me tourne et une paire de mains m'attrape les avants bras. Il est là, devant moi, du-moins durant quelques secondes, avant qu'il ne disparaisse dans un nuage de fumé.

-Aaron!

Alexia//

The DarksideWhere stories live. Discover now