Chapitre 2// Froid

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" The wires got the best of him-all that he invested in goeas straight to hell."

Wires - The neighborhood

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Point de vue de Reyna

Froid. Quand je reprends conscience, ma première pensée est froid.

Mes yeux s'ouvrent en un éclaire et ma deuxième pensée est aveuglant. C'est tellement aveuglant que je dois refermer les yeux pendant un instant, ignorant les tâches multicolores qui dansaient derrière mes paupières. Pendant que je lutte pour m'habituer à l'éclairage, mon esprit rejoue les événements de la nuit dernière; la quasi-collision avec un soldat mutilé, l'aura envoûtante de danger qui m'engouffrait, la sensation d'être ligotée et jetée à l'arrière de mon propre véhicule. Certains moments sont flous, mais je vois le tableau- peut importe où je me trouve, je suis foutue.

Avec hésitation, j'ouvre mes yeux quelques secondes plus tard et observe autour de moi. Je vois que je suis dans une cellule, une grande fenêtre barrée juste à ma droite. Je suis allongée sur une dalle bétonnée qui dépasse du mur sans couverture ni oreiller, et à part la dalle, ma cellule est complètement vide. Une odeur infect de moisi flotte dans l'air, mais je n'arrive pas à décerner d'où elle vient. Je remarque quelques bruits venant du couloir;  je peux juste discerner le son de grattement, de gémissement et de pas lourds. Tout les signes que je suis dans un très, très mauvais endroit.

Mais la la chose qui attire vraiment mon attention est le reflet de métal de l'autre côté du couloir.

Mon ravisseur se tient sur le mur opposé de ma cellule, me surveillant avec un revolver tenu lâchement contre son torse. Il ne porte pas de masque, et son visage est caché par quelques mèches de cheveux. Ses yeux sont plus bleus que se que dans mes souvenirs, et sa mâchoire est si prononcée qu'elle peut couper du verre. Mais sa beauté ne fait pas disparaitre la douleur de mon ventre, où il m'a frappé.

Son regard est en d'une manière où d'une autre plus fracturé que la nuit dernière, et il semble encore plus distant que la première fois où mes yeux se sont posés sur lui. Je ne comprends pas comment quelqu'un aussi près de moi peut avoir l'air aussi loin, mais son esprit devait être sur une autre planète avec l'expression absent dans ses yeux.

Il semble aussi souffrir, sa lèvre inférieure retroussée formant une légère grimace qui pourrait être dur à remarquer si tu n'es pas aussi douée à discerner les émotions grâce aux expressions faciales. Je me demande comment il peut avoir l'air si vaincu alors qu'il a si facilement accompli sa tâche de me capturer.

Je secoue la tête, brisant mon train de pensée. Je vais pour  m'assoir mais laisse immédiatement un hurlement quand mon estomac cris de douleur. Mon ravisseur s'avance rapidement, s'approchant la porte de ma cellule, et si je ne me trompe pas, un éclair d'inquiétude traverse ses yeux avant s'assombrir à nouveau. Je me rallonge, la respiration saccadée, et rencontre son regard.

"Qui es-tu?" je croasse, ma gorge si sèche qu'elle se referme sur elle-même. Il paraît surpris par ma question pendant un moment, mais ne répond pas, prenant à la place un trousseau de clefs et ouvre la porte de ma cellule. Elle s'ouvre avec un long grincement et il entre, s'arrêtant à quelques centimètres de moi. Mon cœur menace de sortir de ma cage thoracique à cause de sa proximité.

Captured // Le Soldat De L'Hiver [TRADUCTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant