Les idées de Shion

Jeu de balle

Ça fait une semaine que les chevaliers n'ont pas vu Shion. Une semaine qu'il n'est pas sorti du temple d'Athéna. C'est étrange. D'habitude, ils le voient au moins une fois par jours, pour l'entrainement. Le grand Pope aime bien s'assurer que ses chevaliers s'entrainent sérieusement. C'est qu'ils sont un peu distraits parfois. Voyez plutôt rien que cette semaine. Mô passe son temps à faire des va-et-vient entre son temple et ceux d'Aldébaran et Shaka. Bien que depuis quelques temps, ce dernier soit beaucoup occupé avec ses disciples, qu'il ne voulait pas au début, et du coup, il n'a plus beaucoup de temps à consacrer au Bélier qui soupçonne son ami de... comment dire, s'essayer à une nouvelle forme de méditation en duo, surtout depuis qu'Ayor lui a dit avoir entendu des bruits étranges provenant de chez son voisin du dessus. De chez DM, lorsque c'est silencieux, c'est parce que le Cancer n'est pas chez lui et Ayor, comme Saga, préfère ses moments-là. Quand à Kanon, il faudrait d'abord qu'il soit là pour que les bruits bizarres provenant de la quatrième maison le dérangent. Aldébaran descend beaucoup en ville pour... se promener et visiter... les restaurants. Saga et Ayoros sont souvent à la plage, même à cette période de l'année. Aphrodite passe le trois quart de son temps dans sa roseraie et le quart qui reste chez les pépiniéristes d'Athènes. Shura et DM s'échangent des images du dernier album collecteur de la Champion's Ligue. Ayor ne sait pas trop ce que c'est.

- Tu es trop jeune, lui rétorque DM sans le regarder.

Camus donne des cours à Milo. De quoi ? Personne ne sait mais on ne les voit pas beaucoup. Et Dohko... tiens, Dohko n'est pas là. D'ailleurs ça fait un moment que personne ne l'a vu. Quelque chose comme... une semaine. Comme Shion... Aucun commentaire ne sera fait.

Donc, les chevaliers prennent leurs entrainements très, très au sérieux.

Ce matin, c'est donc tout surpris que DM et Shura, installés sur les marches de l'arène à s'échanger des images, voient débarquer leur grand Pope préféré, le sourire aux lèvres.

- Comment allez-vous, mes chéris ? leur demande Shion d'un ton joyeux.

Ton que n'aiment pas du tout les deux chevaliers. Ni même la question d'ailleurs. Et encore moins le « mes chéris » qui concluent la question. C'est mauvais signe. Très mauvais signe même. Et il ne s'est pas écoulé une heure que Shion a déjà rassemblé tous ses chevaliers dans l'arène. Comme il est de bonne humeur aujourd'hui, il propose à ses chevaliers un jeu auquel il a pensé. Il fait tracer quatre grands rectangles côte à côte sur le sol, de même surface. Il répartit ses douze chevaliers en deux équipes : Mô, Ayor, Ayoros, DM, Aphrodite et Milo d'un côté et de l'autre, Aldébaran, Shaka, Shura, Saga, Kanon et Camus. Chacune des équipes devant rester dans l'un des rectangles du milieu et interdiction d'en sortir. Avec une balle, chaque équipe doit toucher les joueurs de l'autre équipe qui doivent alors rejoindre la zone se trouvant derrière l'équipe qui l'a touché. Cet exclu ne peut retourner dans sa zone que s'il touche, avec le ballon, un joueur de l'équipe adverse. L'équipe qui a touché tous les joueurs de l'autre équipe gagne. Et dans ce jeu, interdiction d'utiliser les pouvoirs.

- C'est une balle au prisonnier, en somme, commente Camus.

- Quelque chose à redire, Camus ? demande le grand Pope.

- Non, rien du tout, lui répond le Verseau. Excellente idée. (Puis il continue à voix basse). Les mômes de huit ans y jouent en primaire.

Chacun gagne donc sa zone de jeu après que Camus ait donné quelques détails supplémentaires sur le déroulement du jeu. Et tout le monde a parfaitement compris. Tout le monde a donc au moins huit ans d'âge mental ! C'est presque rassurant.

Le jeu commence. La balle passe d'une zone à l'autre sans toucher personne. La zone est large et les chevaliers ont largement la place de se mouvoir en toute liberté. Shion est déçu. Il s'apprête à interrompre le jeu lorsque qu'une petite voix fluette qu'il connait bien l'interpelle.