[Chapitre 1]

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-"Sofia ! Dépêches-toi tu vas rater ton train !"

Merde. Merde merde merde !

-"Euh... J'arrive !" 

Je sors de la douche et glisse malencontreusement. Foutue salle de bain. Foutue baignoire. Pourquoi tout est toujours trop petit ici? Je me sèche les cheveux rapidement. Enfile une robe d'été, et sors en trombe.                                       

-"Tiens, ton petit déjeuner" explique ma mère en me glissant celui-ci dans la main gauche.

"Et ta valise !" termine t-elle en me la donnant. Je souris, contente qu'elle soit si attentionnée avec moi. Elle soupire, émue, puis à un instant d'arrêt en fronçant les sourcils... Ba quoi? J'ai un truc entre les dents?

"Tes cheveux. Tu ne pouvais pas les sécher un peu mieux avec le séchoir, non?". 

Je baisse les yeux pas très fière.. Elle a raison. Mais bon j'ai plus cinq ans, et pas le temps d'aller dire bonjour à ce bon vieux sèche cheveux aussi petit que la salle de bain. Amandine m'attend dans le taxi.

-"Je dois y aller maman.. Merci pour tout. On se revoit dans 2 semaines !" fis-je en l'embrassant pour couper court à ses réprimandes.

"Ma fille, amuses-toi et profites de cette chance !" dit-elle en me serrant dans les bras

C'est bon ? je peux y aller?

Non, parce que le contact familial n'a jamais été ma tasse de thé depuis que papa est parti.Elle desserre son étreinte et je file enfin vers le taxi avec ma valise et mon déjeuner dans les mains.



-"Alors? Combien tu comptes t'en faire ?" 

-"Amandine... je ne prévois pas ce genre de choses à l'avance !" soupirais-je d'amusement 

-"Même pas un pronostic à me donner?!" dit-elle étonnée

-"Shhtt! Tais toi, le chauffeur va t'entendre!" lui dis-je en faisant les gros yeux

Et ça ne manque pas. L'autre me fait de l'œil depuis tout à l'heure. Vicieux.

Cependant, nous arrivons enfin à la gare. Alléluia.

-"Ça fera 30 mesdemoiselles.." dit-il d'un ton charmeur. Tsss.

Amandine lui glisse l'argent et nous partons en direction de notre train.


J'ai eu la chance, il y a 3 semaines de cela, de gagner le concours que proposait un supermarché:  "une croisière d'1 semaine tout frais payé". Vous pensez, j'ai sauté sur l'occasion mais sans grand espoir de gagner, puisque c'est vraiment des trucs qui n'arrivent pas à des gens comme moi.

Des gens comme moi.. Ouais.. Disons que je suis issue d'une famille plutôt modeste. Ma mère s'est toujours démenée depuis que papa, ou "l'imbuvable" comme je l'appelle, a décidé de mettre les voiles lorsque j'avais 16 ans. Travaillant comme esthéticienne, elle s'est toujours arrangée pour que je ne manque de rien, mais elle m'a aussi beaucoup couvé, et c'est pour cela que ça ne n'a pas toujours été facile de s'émanciper de l'espace familial. 

Du coup, lorsque j'ai gagné cette croisière, j'ai sauté sur l'occasion pour faire un "break familial". Et j'ai directement appelé Amandine, une amie d'enfance, l'une des seules et rares femmes au monde que je supporte. Oui : Je déteste les femmes. Les brunes, les blondes, les rousses, les violettes. Je les vomis toutes.

An incomplete romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant