Chapitre Un ~ On n'échappe pas à son destin

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Proche de la frontière, Zone C
Midi moins le quart

Mon frère et moi, dévalons la pente qui mène aux premiers bâtiments de la Zone C, la Zone Clandestine.

Ivan m'aide à me relever une fois que nous arrivons en bas de celle-ci et me pousse pour avancer sans dire un mot.

Depuis ce fameux message qu'il a déchiré un peu plus tôt, son esprit divague tout le temps. Tout à l'heure, à un croisement de vieux bâtiments en ruine, je me suis arrêtée en plein milieux et ai demandé son aide pour trouver le bon passage. Ivan, toujours tête baissée, c'est contenté de poursuivre son chemin sans rien me dire. Résultat, lorsque nous nous sommes retrouvés au bord d'une falaise, qu'il a failli dévaler par ailleurs, nous avons dû faire demi-tour. Je ne me suis pas alors gêné pour lui poser tout un tas de questions et pour l'engueuler aussi.

Conclusion, soit il me fait la tête, soit il repense encore à ce papier.

Des bruits de pas résonnent alors dans la vieille ville. Je me fige soudainement.

Un frisson glisse le long de mon dos jusqu'à mes orteils. Mes mains deviennent moites, mes yeux se transforment en "caméra" qui scrutent le moindre détail, la moindre chose suspecte.

Ivan passe alors à côté de moi sans faire attention comme depuis tout à l'heure. Je lui retiens le bras et lui donne un coup de coude, ce qui semble le réveil de son somnambulisme.

Sa bouche s'ouvre sûrement pour me demander ce qu'il y a mais je le coupe en posant un doigt sur sa bouche.

_Chuuuut.... Je murmure inquiète.

Son regard inquisiteur me scrute attendant plus de détail. Je me contente juste de lui faire un signe de tête vers les bâtiments et sors mon arme de ma poche.

Il semble capter mon message et sort son arme à son tour. Il la tend devant lui et observe attentivement les environs, je fais de même.

_Je vais voir sur le côté, tu m'attends ici. Ordonne Ivan.

_Non je vais voir de l'autre côté. Dis-je en commençant à partir.

_Non tu restes ici! S'exclame mon jumeau.

_Non j'y vais, t'inquiète pas pour moi! Insistai-je en me tournant pour lui faire un clin d'oeil.

_Fais attention Everly! On se retrouve ici dans 10 minutes et si il y a un problème, tu m'appelles. M'indique t-il.

_Ok, pareil pour toi!

Je lui tourne le dos et me dirige vers une vieille boulangerie en ruine.

Devant la porte d'entrée toute détruite, je pose mon sac au sol et le laisse sur place. L'espace pour pénétrer dans l'ancien magasin est beaucoup trop étroit si je décide de le garder avec moi. Je me faufile entre les débris et parvient à une poutre qui bloque mon passage. Il faut que je l'enlève.

Je range mon arme dans mon pantalon et fais craquer mes doigts avant de la soulever de toutes mes forces. Une fois soulever au maximum, je la cale par dessus un gros caillou sur le côté et passe en dessous délicatement.

Je regarde ma montre et mets en route la lampe. A l'intérieur, il fait noir. Les fenêtres ont été condamnées depuis bien longtemps et seuls quelques souris se promènent dans la pièce. Elle sent le renfermer et l'air devient un peu lourd.

Tout un tas de poussière s'envole lorsque je marche alors vers un cadre en bois.

Soudain, un craquement suspend mon geste. Je tourne sur moi-même et pointe la lampe dans chaque recoin sans rien voir de suspect. Cependant, avant d'avoir terminer mon tour complet des lieux, deux mains viennent se poser sur ma taille et me font valser vers la gauche. Je me prends un comptoir et tombe au sol. Sans que je puisse me retourner, on me soulève une nouvelle fois tandis qu'un mouchoir se pose sur mon nez et ma bouche. Je bouge dans tous les sens sans jamais réussir à me défaire.

DÉTRESSE EXPÉRIMENTALEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant