Chapitre 28

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A peine la porte de chez moi franchit qu'Hélèna me sauta au cou.

- Je vais bien Léna !

- Oui je sais mais maintenant tu es à la maison.

- Tu es seule ?

- Non maman est dans sa chambre il faut que tu ailles la voir.

- Tu ne lui as pas dit ?

- Monte.

- Hélèna répond ! Tu ne lui as rien dit ?

Elle baissa les yeux vers ses mains et je compris que si elle lui avait tout dis.

- Putain Hélèna !

- Ne m'en veux pas ! Tu voulais que je lui dise quoi ? Tu n'avais qu'à lui dire toi-même !

- Très bien, j'ai compris... je ne te remercie pas.

Je me retournai sans un regard pour elle et me dirigeai vers la chambre de mes parents. J'étais très en colère après Hélèna, elle m'avait promis de ne rien dire et elle n'avait pas tenue sa promesse. Je me sentais trahie et j'en étais profondément blessée. Une fois devant la porte de la chambre de mes parents je frappai timidement et attendis que ma mère m'autorise à entrer. Lorsqu'elle le fit j'ouvris la porte et me glissai dans la pièce. Elle était assise sur son lit, les yeux perdus dans le vague si bien qu'elle ne les leva pas vers moi. Elle s'emblait perdue dans ses pensées, je sentais une profonde tristesse dans son attitude, ses épaules étaient voutées et son corps replié sur lui-même.

- Maman ?

Lorsqu'elle entendit ma voix elle releva brusquement la tête. Ses yeux laissaient échapper des larmes qu'elle ne tenta même pas de dissimuler. Elle se leva pour se précipiter vers moi faisant tomber son téléphone portable au sol.

- Amélia...

- Maman.

C'est à ce moment précis que je m'effondrais, mes larmes se mirent à couler abondamment tandis que mon cerveau me forçait à revivre les dernières heures. Ma mère me prit dans ses bras et m'attira contre elle. Je ne retins pas mes larmes et laissai tous mes sentiments s'exprimer dans d'affreux sanglots bruyants. Elle réussit à nous attirer sur le lit, se plaçant contre la tête de lit je me laissai aller contre ses jambes. Je me retrouvais en position fœtale la tête nichée dans son giron.

- Je suis désolée maman... désolée... parvins-je à dire entre deux sanglots.

- Non chérie tu n'as pas à t'excuser.

- Tu ne sais rien !

- Chut mon cœur, je sais...

- Il a... essayer... n'a pas réussi... je voudrais juste oublier... maman aide moi, hurlais-je presque.

- Je suis là mon amour, je suis là.

Je m'agrippai à son corps à peine plus grand que le mien et reparti de plus belle dans un élan de sanglots déchainés. Elle caressa mes cheveux pour m'apaiser, mon cœur, mon âme et mon corps semblaient ouverts à vif. J'avais l'impression que rien ne pouvait guérir tout ça, j'avais beau me cacher derrière une façade de dénie je ne pourrais jamais oublier ce qu'il venait de se passer tout comme avec John. Rien que de penser à lui une profonde colère et un dégout m'envahit. S'il n'était pas entré dans ma vie rien de tout ça ne serait arrivé. Je parvins à me calmer quelque peu en me disant que je n'aurais jamais rencontré la meute et tous les membres qui m'avaient apporté bien plus. Ma mère me caressait les cheveux tout en me chantant la berceuse que j'aimais tant lorsque j'étais petite. Elle me tint ainsi jusqu'à ce que les larmes cessent de couler. Ses caresses et son odeur me faisaient un bien fou et rien ne pouvait être aussi salvateur que les gestes tendres de ma mère. L'accalmi de mes larmes me permit d'entendre le cœur du bébé battre rapidement mais sereinement. Je me laissai aller à écouter le rythme de ce petit bruit et laissa ma mère chantonner en me caressant toujours les cheveux pendant un bon moment. Je me sentis presque comme de nouveau moi, presque magiquement ce moment avait réussi à chasser mes pensées les plus sombres. Oui bien sûr que je repenserais encore à tout ça, que j'en ferais des cauchemars et surement que je me méfierais comme jamais des hommes mais en cet instant je me sentais vidé. Je posai un baisé sur le tout petit ventre de ma mère à l'intention de mon futur petit frère ou de ma future petite sœur.

Amélia Shadow : Hurlement NocturneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant