Chapitre 2

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Je me trouvais sur mon lit en train de jouer avec mon téléphone lorsque j'entendis une voiture se garer dans l'allée. Il ne pouvait s'agir que de mon frère. Je descendis donc lui dire bonjour et nous nous mîmes à table peu de temps après. Le repas se déroula bien et nous parlâmes de tout et de rien. Dans le genre famille nous étions plutôt proche. Au moment d'aller chercher le dessert ma mère se mit à cogiter violemment. Elle sentait la rose, comme d'habitude, mais la différence en cet instant était qu'elle avait quelque chose d'un peu plus piquante. Une émotion pouvait peut-être modifier l'odeur d'une personne ? A moins que quelque chose d'autre soit à l'origine de ce changement ? Il me semblait que son odeur était différente depuis quelque temps. Elle posa le flanc maison et se lança enfin, passant d'un pied à l'autre visiblement stressée :

- Les enfants j'ai une chose importante à vous annoncer. Il y a quelques jours, je me sentais terriblement faible et par prévention je me suis rendue chez le médecin. Il m'a fait passer des examens. J'ai reçu les résultats et il s'avère que... je suis enceinte.

QUOI ? Je rêvais ou elle venait de dire qu'elle était enceinte ? Nos regards étaient rivés sur elle. Un long silence tomba sur la pièce. Je comprenais mieux ce petit changement d'odeur. Était-ce seulement vraiment lié ? La question n'était pas là. Une peur monta en moi. Avions-nous vraiment la place pour accueillir un enfant ? Nous étions grand et nous pouvions nous passer de nos parents mais ce nouveau-né demanderait tout de même beaucoup de temps. J'étais persuadé que nous me mettrons à contribution... J'allais en un rien de temps me retrouver à faire du baby-sitting. Je n'avais aucune envie de perdre mon temps libre. Sa venue changerait tout ! Je me levai brusquement de table renversant ma chaise. Ma colère grimpa en flèche et un long frisson brûlant parcourut ma peau.

- Tu es enceinte ? Mais c'est quoi ton problème !? Tu as déjà trois enfants ça ne te suffit pas ? Et puis vous avez quarante-trois et quarante-six ans, vous n'avez plus l'âge pour ça ! Sans parler du fait qu'on aura tous plus de dix-huit ans d'écart avec lui. C'est vraiment n'importe quoi ! Protestai-je.

Je me laissai emporter par mes émotions et je criais sur ma mère. Chose que je n'avais pas refait depuis longtemps. Elle avait refusé que je sorte avec mes amis et je m'étais emporté. Cette fois-là elle avait été tellement énervée que j'avais décidé de ne plus braver sa colère. Enfin jusqu'à aujourd'hui. Il y avait peu de chance que cela finisse bien...

- Ne me parle pas sur ce ton, Amélia ! Tu n'as aucun droit sur ma vie ou celle de ton père. Il me semble que nous en faisons ce qu'il nous plaît. Tu fais preuve de puérilité et d'un manque de considération. Je suis déçue de ton comportement et de ta réaction, me répondit-elle froidement.

Elle me lança un regard noir. Je serai si fort mes poings que mes ongles s'enfonçaient dans mes paumes. Le frisson qui me brûlait la peau augmenta au point que j'avais l'impression que mon corps s'embrasait.

- Je n'ai peut-être aucun droit sur ta vie mais c'est également ton cas. Et cette situation nous affectera tous !

- Amélia Elizabeth Shadow ! Je t'interdis de parler à ta mère de cette façon, la défendit mon père de sa grosse voix.

Il était rare que mon père nous dispute. Si bien que son intervention ne me faisait ni chaud ni froid.

- Calme toi Amélia, c'est une très bonne nouvelle, tenta de tempérer Hélèna.

- Non mais c'est... c'est vraiment ridicule !

Les points toujours serrés, je sentis ma rage monter le long de ma gorge. Un grognement tenta de se frayer un chemin vers la sortie. Mon frère, qui n'était pas intervenu, se leva de table à son tour pour se planter devant moi.

Amélia Shadow : Hurlement NocturneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant