Wolfstar&Cie

Still loving you

Terreur. Colère. Souffrance. Douleur. Tout ces sentiments que Remus n'avait jamais cessé de ressentir depuis qu'il avait été mordu. Depuis longtemps il s'était fait à l'idée que ces émotions si désagréables l'accompagnerait jusqu'à la fin de sa vie et qu'il ne s'en déférait jamais. Il pensait avoir tout vécu en matière de souffrance, que ce soit physique ou mentale. Les nombreuses cicatrices qui parcouraient son corps pourtant si jeune témoignait des nombreuses blessures qu'il avait déjà reçu, et le fait que ses parents ne puissent plus le regarder dans les yeux, et encore moins le toucher montrait également que la douleur, Remus connaissait. Il pensait l'avoir expérimentée sous toutes ses formes, et à vrai dire, le jeune homme n'avait plus vraiment peur de souffrir.

Mais c'était avant ce jour là. Une pleine lune normale, la même souffrance, les mêmes envies meurtrières, le même appel du sang, les mêmes animaux autour de lui, un rat, un cerf et un ch... Mais attendez, qui est cet homme ?

Et tout avait basculé.

Remus s'était réveillé à l'infirmerie en proie à une telle panique que Madame PomFresh avait dû lui administrer un sédatif. Il était à nouveau sorti du sommeil quelques heures plus tard. La nuit était déjà là et il était beaucoup plus calme qu'auparavant. Les souvenirs de la pleine lune lui revinrent finalement dans leur intégralité après de longues heures de réflexion. Et lorsque le jour se leva, Remus eu deux certitudes.

Il n'avait pas tué Severus Snape, sinon il aurait déjà été expédié directement dans une cellule d'Azkaban.

Remus aurait pu tourner la page et se réjouir de n'avoir blessé personne, mais il savait que si il l'avait fait, il se serait voilé la face. Car comment ce faisait-il que Snape soit parvenu à pénétrer dans la Cabane Hurlante ? Comment avait-il fait pour trouver l'entrée du passage secret alors qu'en cinq ans il n'avait jamais été découvert ?

Il n'y avait qu'une seule explication. Un complice. Peter peut-être ? Non, Peter avait toujours été lui même terrifié par les métamorphoses de son meilleur ami, il n'aurait jamais exposé quelqu'un d'autre à la même peur, il était bien trop gentil pour cela. James alors ? Non, il avait toujours eu conscience du danger que représentait Remus à la pleine lune et avait toujours pris la situation très au sérieux au contraire de la plupart des autres choses.

Remus avait pensé à tout le monde imaginable, il avait même pensé à Dumbledore sous l'Imperium de Snape révélant le terrible secret du Griffondor. Parce que Snape était toujours le méchant de l'histoire pas vrai ?

Mais à la fin, Remus ne pût plus se cacher la vérité. Il savait. Il savait mais il ne pouvait l'accepter. Et pourtant, c'était bel et bien Sirius Black qui avait conduit son pire ennemi à la merci de son meilleur ami transformé en fauve. Mais peut être avait-il une raison ? Peut être Sirius avait sombré dans la haine, peut être avait-il appris que Snape avait été adopté par ses propres parents et qu'il avait voulu se venger, peut être qu'il souhaitait simplement la mort de son pire ennemi ? Mais la vérité était beaucoup plus cruelle. Remus savait que Sirius n'avait pas sombré dans la haine et que l'idée que les Black ait adopté Severus était parfaitement ridicule et complètement insensée.

Sirius avait juste voulu faire une blague.

Il avait sûrement trouvé l'idée que Severus Snape mouille son pantalon de peur tellement hilarante qu'il n'avait pas pût résister. Et quoi de mieux que d'utiliser son monstre de meilleur ami pour cela ?

Et Remus avait pleuré en silence, tandis qu'une nouvelle forme de souffrance s'insinuait en lui. La trahison. La culpabilité. Et son coeur brisé.

Remus savait que c'était Sirius qui avait failli provoquer sa perte. Mais il savait aussi qu'il aimait ce garçon de tout son coeur. Il restait amoureux de lui malgré tout et cela le faisait plus souffrir que n'importe quoi.

Le jeune homme attendit que Madame PomFresh se réveille et lui donne l'autorisation de retourner au dortoir. Mais la vérité était qu'il ne voulait pas y retourner. Il ne voulait pas voir Sirius .

Des éclats de voix se firent entendre à la porte.

-"Je ne suis pas sûre...vous voir...Black.

-S'il vous plaît... lui parler...urgent!"

Puis le silence. Et des bruits de pas qui s'approchaient du lit.

-"Salut Rem' , comment tu te...

-Va-t-en.

-Remus écoute je...

-Va-t-en Sirius. S'il te plaît.

-Non, pas avant de m'être excusé...

-Mais tu ne comprends pas ? Tu ne comprends pas que je ne veux pas que tu t excuse ? Je ne veux pas t'entendre dire que tu es désolé, je ne veux pas t'entendre dire que tu regrette et que plus jamais tu ne recommencera ! Tu sais pourquoi Sirius ? Tu sais pourquoi ? Parce que je sais que je te pardonnerai. Je sais que je t'excuserai tout parce que la vérité est que je serai incapable de refuser tes excuses, j'en serai incapable, tu entends Sirius ? Mais aujourd'hui je ne peux pas. J'ai failli tuer un homme Sirius. Par ta faute. Est ce que tu as pensé une seule seconde à ce qui aurait pu m'arriver si j'avais mordu Snape ? Est ce que tu as pensé une seule seconde à comment je me serait senti ? Bien sûr que non. Bien sûr que tu n'y a pas pensé, toi tout ce que tu voulais, c'était t'en payer une bonne tranche parce que c'est sûr que voir Snivellus se faire déchiqueter c'est hilarant ! Je ne peux pas te pardonner, tu comprends ? Alors s'il te plaît, pour la dernière fois va-t-en. "

Pendant tout son monologue, Remus n'avait pas regarder Sirius une seule fois dans les yeux. Il avait fixé le plafond de l'infirmerie tandis que les larmes dévalaient ses joues.

-"Remus...s'il te plaît... Je ne veux pas te perdre...

-Non Sirius. Arrête. Tu n'as pas le droit de pleurer, va-t-en.

-Je suis désolé, tellement désolé..."

Remus tourna lentement la tête. Sirius s'était laissé tomber aux pieds du lit. Les larmes coulaient sur ses joues pâles.

Et Remus ne le supporta pas. C'était plus fort que lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher.

-"D'accord Sirius, d'accord. Je te pardonne. Mais va-t-en. "

Sirius ne dit rien. Il se releva lentement et fit volte-face avant de sortir enfin de l'infirmerie, laissant Remus seul avec sa douleur, ses larmes et son amour.