26 - Revaltia

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Je tiens à raconter personnellement la découverte de ce qui se trouvait au-delà du portail, n'en déplaise à Xenthores. C'était tellement émouvant et surprenant à la fois !

Le liquide sombre qui m'enveloppait a enfin fini de me coller à la peau, me libérant ainsi la vue. Mes ailes... Elles étaient redevenues humaines ! Pas trop tôt ! Je me palpai le visage avec joie ; rien n'avait l'air d'avoir changé, j'étais redevenu moi-même. Je remarquai qu'on avançait, Xenthores et moi, dans une dimension bigarrée et nébuleuse. Le cheminement se faisait de manière fluide et sans contact, comme si on avait été propulsés dans l'espace. Devant moi, un être sombre et gigantesque, fait de la même matière que le liquide qui m'avait enveloppé, me fixait avec respect (NOUS fixait avec respect, d'accord, Xenthores, c'est bon ! C'est qu'un oubli ! Relax !).

Son corps en lui-même se perdait dans les abîmes du vide arc-en-ciel où nous nous trouvions. Son bras, par contre, se dirigeait vers moi, et sa main se trouvait pile sous mon corps, comme si j'étais une délicate petite chose qu'il admirait et qu'il faisait léviter au-dessus de sa paume. Je vis que sa main absorbait le fluide noir qui m'avait retransformé. En signe de respect, je pris ma forme de demi-dieu, déployai mes ailes dorsales et m'inclinai, alors que Xenthores afficha honnêtement sa condition de semi-démon en levant ses deux majeurs en direction de l'être d'ombre.

Il nous regarda juste d'un air amusé. Ensuite, il disparut progressivement, nous dévoilant un autre portail qui était derrière lui. Nous foncions en plein sur cette chose irréelle... A travers, on pouvait discerner une prairie en premier plan et une forêt derrière.

Alors que le portail se rapprochait indéniablement, je sentis mon esprit se libérer d'un poids certain... C'était comme si j'avais reçu une contrainte spirituelle dont je n'avais jamais connu l'existence, et qu'elle s'était relâchée d'un coup sec. Un sentiment de liberté s'éleva en moi, une liberté que je n'avais plus jamais connue depuis mon entrée dans l'Epreuve.

Le portail déboucha sur une immense prairie. Je me sentais en sécurité, je me sentais... libre !

Je suis tombé à genoux, dans l'herbe tendre. Je me sentais faible, par rapport à ce que je ressentais durant l'épreuve. Je m'en fichais. On entendait les oiseaux chanter, le vent glissait sur les plumes de mes ailes et sur ma peau blanche aux motifs bleu céleste, il y avait en plus un temps magnifique. Finis les dangers, finies les embrouilles avec des sorciers étranges, finis les paysages ravagés par les flammes ! Enfin... C'était mon ressenti avant que Xenthores me coupe dans mon élan de liberté :

-Euh... Gars ? dit-il en pointant du doigt un endroit que je n'avais pas vu.

J'eus à peine le temps de voir une armée, commandée par une sorte de général chevauchant un cheval. Toujours en un temps record à mes yeux, celui-ci abaissa le bras en criant "FEU !"

Par réflexe, j'ai invoqué un barrage électromagnétique afin de contrer les deux projectiles qui venaient vers nous. Ils rebondirent dessus, mais d'un coup je me suis senti affreusement faible. J'étais tellement fatigué que j'avais l'impression que j'avais piqué un sprint de deux ou trois kilomètres et que toute la fatigue que j'avais accumulée s'était abattue sur moi d'un coup. Je suis tombé à terre, essoufflé.

Exécuteurs du Nexus, tome 1 : L'épreuve (en cours de réédition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant