Exécuteurs du Nexus, tome 1 : L'épreuve (en cours de réédition)

14 - Alliance

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-Qu'est-ce que tu fous, gars ? me demanda Xenthores, intrigué.

En effet, j'étais juste en train de quitter le camp. Il faisait nuit sur les braises de notre campement, et les rayons de lune semblaient se concentrer, telle une lumière divine, sur le cadavre de notre plus grand ennemi. Le Fourbe commençait déjà à pourrir. Était-ce possible ? Je n'en savais rien. Ce soir, les signes des Gardiens étaient bien visibles, et je ne voulais pas rater une occasion de tenter de parler avec la Végétale. Elle semblait se situer à une centaine de mètres de notre campement, et elle était seule. Le symbole le plus proche était celui du Geleur, qui était au moins à un kilomètre de rayon.

-T'inquiètes, mec, lui répondis-je. Je reviendrai le matin, au plus tard.

-Euh... OK, d'acc... Essaye juste de pas te faire tuer, ce serait trop con. Oublie pas que les Golems du Seigneur et les robots du Scientifique sont pas visibles, eux. Essaie de pas de faire prendre en embuscade.

-Te fais pas de bile pour ça, les robots je les détectes à des lieues à la ronde, par électrolocalisation. Bon, OK, c'est difficile de voir les golems, mais... Bref, ciao !

Et je partis, tranquillement, vers le E boisé de la Végétale. J'ai fait jaillir de la lumière de ma main et me suis engouffré dans la forêt, à pied ; je savais qu'elle était craintive face à ma foudre.

Quelle belle nuit ! S'il n'y avait pas les arbres, on y verrait comme en plein jour. J'ai entraperçu des chauves-souris chassant les malheureux insectes qui oseraient se promener la nuit. Ma lumière attirait les moustiques, les papillons et autres petites créatures. Bien souvent, ces mammifères volants repéraient leurs proies près de moi et venaient profiter du festin que je leur offrais. J'ai eu plusieurs fois la chance qu'une chauve-souris se pose sur moi, et j'en profitai pour les observer. Comment des créatures aussi ténébreuses que les chauves-souris pouvaient être aussi mignonnes ? Pendant que je marchai, des chouettes ont commencé à hululer. Les cris d'oiseaux m'étaient toujours doux ! Autant les gazouillis de ces animaux diurnes que les hululements de leurs cousins nocturnes. Je me délectai du silence de la nuit mêlée à toute cette faune en action. Je poussai un soupir ; ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi proche de la nature !

Quelques mètres plus loin, j'ai essayé de repérer le signe de la Végétale, à travers les feuilles. Mon T fulgurique était tout juste à côté de lui. Au lieu de chercher du regard la Végétale, j'ai préféré éteindre doucement ma lumière et m'agenouiller, afin de mieux profiter de l'harmonie sylvestre. Une chouette effraie s'est posée sur mon épaule, après quelques minutes. J'ai toujours adoré ces chouettes-là. Tout doucement, j'ai approché ma main amicalement... et je l'ai caressée. Retenant un cri de victoire, je promenai ma main sur ses plumes en me délectant de l'instant présent.

-Athéna t'aime bien, à ce que je vois.

C'était une voix féminine, juste derrière moi. Je me suis relevé rapidement et ai fait volte-face. La chouette a à peine bronché : elle s'est envolée deux secondes, avant de se reposer sur mon épaule.

-Euh... qui ça ? ai-je demandé.

-Athéna, c'est elle, dit la femme, en pointant tendrement son doigt vers le rapace nocturne sur mon épaule. C'est ma chouette effraie.