Chapitre 4

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Hey ! 👋🏻
Nous re-voilà ! Avec un peu de retard...
Is it too late now to say sorry ?
Voici le chapitre tant attendu ! :)
Bonne lecture !!📖

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Je cours à en perdre haleine. Ma gorge me brûle et mon chignon, parfaitement symétrique il y a quelques minutes, voltige désormais dans tous les sens, laissant échapper de nombreuses mèches rebelles.
J'arrive au bout de la rue. Avec une vitesse fulgurante digne d'un film d'action, je saute par dessus une poubelle renversée, tourne brusquement dans une petite ruelle, débouche sur le boulevard et, armée de mes dernières forces, saute dans le bus.

Je m'écroule sur un siège vide et souffle le peu d'air qu'il me reste dans les poumons. Cette fois-ci, nous sommes bien lundi et je ne compte pas arriver une fois de plus en retard au lycée.

Le bus roule lentement, tanguant comme un bateau et sifflant comme une soupape, laissant derrière lui une traînée de fumée noire -bravo l'écologie-. Je prie intérieurement pour qu'il n'y ait pas d'embouteillages sur la route, sinon je vais encore me faire sermonner par la CPE.

Je prends mes aises -c'est à dire que je m'étale sur le siège-, enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et démarre ma playlist. Alors que les octaves délicieuses de Shawn Mendes me font vibrer toute entière -oui il faut se le dire-, je remarque, au fond du bus, une silhouette me paraissant familière. Je plisse les yeux et la regarde attentivement. Plus que familière. En fait, il faudrait être aveugle pour ne pas la remarquer.

C'est l'homme qui a sonné à ma porte, hier. L'étrange personnage, toujours habillé de rose et taillé comme un roseau, semble anxieux. Ses longs doigts triturent ses genoux tandis que ses talons frappent le sol. Il regarde dans le vide, comme si il comptait le nombre de chewing-gum agglutinés sur le sol poussiéreux.

L'odeur nauséabonde du pétrole me sort soudainement de mon observation. Je jette un coup d'œil à travers la vitre et, voyant que le lycée n'est qu'à quelques mètres, mets les deux bandoulières de mon sac sur les épaules avant de me traîner vers la porte coulissante du véhicule sordide. Le pied à terre, je me dirige rapidement vers les grilles noires de monde.

Les élèves s'agglutinent et se bousculent, formant une masse difforme et compacte. De temps à autre, des visages familiers émergent de la foule mais, avant que je ne puisse faire un geste, disparaissent. J'ai l'impression d'être devant une cuniculiculture, c'est-à-dire un élevage de lapins domestiques. Tout le monde cherche sa carotte, autrement dit sa bande de potes.

Je ne trouve pas la mienne.

Je pousse un soupir, le premier d'une longue série, avant de foncer dans le tas. À force de jouer des coudes, je finis par me frayer un chemin parmi les élèves mais malheureusement pour moi, pas de traces de mes amis.

Je déteste cet endroit. À chaque fois que je me retrouve ici, j'ai l'impression d'être une pierre engloutie au milieu d'un océan.

Je manque d'air -et, oui, une pierre peut manquer d'air... RESPECTEZ LES PIERRES !-.

Je regarde de nouveau autour de moi. Je ne connais personne. Un groupe de filles à ma droite ne cesse de jacasser comme des oies tout en se vantant de choses matérielles inutiles. Chacune veut avoir plus que l'autre, c'est réellement insupportable.

Soudain, mon épaule se fait heurter violemment. Alors que je m'apprêtais à aller dire deux mots à l'imbécile complètement irrespectueux, je perds l'équilibre.

Décidément, je ne serais jamais funambule.

Je ferme les yeux et me prépare psychologiquement à la honte intergalactique que je vais subir mais une main puissante me rattrape juste avant que je ne touche le sol et m'entraîne hors de la foule.

Immarcescible [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant