Dernier instant

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Tu es là, je le sais. Je sens ta présence et je pense. Tous ces mots que tu me murmures à l'oreille résonnent entre les paroies de mon crâne. La douceur de ta peau contre la mienne me fait frissonner. Tes petites attentions me font chavirer. Ton sourire charmeur et légèrement narquois cause la confusion et le désordre dans mon esprit. Tout mon être devient instable lorsque tu es près de moi. Et tout ce que je souhaite, c'est que le moment présent que nous vivons dure une éternité.

Tu étais là, je le savais. Je sentais ta présence et je pensais. La chaleur de ton corps me manque, creusant un vide impossible à reboucher. Mon corps repousse toute la lumière qui se présente à moi. Quand je revoit ton visage au fond de mon esprit, celui-ci la fait disparaître aussitôt. Tous les jours, j'entends les gens parler, mais je n'entend plus ta voix. Mes yeux n'ont que de la tristesse dans leur faible lueur. Mon âme n'est devenu que les ruines d'un passé lointain. Les ruines du passé où tu étais là.

Tu ne sera plus là, je le saurai. Je sentirai ta présence et je penserai. Les bons et les mauvais souvenirs que nous aurions pu avoir dans un futur rayonnant. Je t'observe et je vois notre avenir s'éloigner de plus en plus loin de nous. Tu restes là, tout sourire. Cependant, ce sourire qui me faisait fondre me fait désormais ressentir de la peine et provoque dans mon coeur, une immense douleur. Je continu de scruter tes yeux, cherchant une once de désespoir. Mais il n'y a rien... et cela me fait d'autant plus souffrir car je le sais, moi. Je ne le sais que trop bien... Tu ne t'en sortira pas vivant.

Je passerai le reste de mes jours à me repasser en boucle cette image de toi, allongé par terre. Les yeux faiblement ouverts, mais dégageant un espoir si grand que ça me rendait malade. Ton corps collé au sol, tes membres ne pouvant plus bouger. Ta peau si blanche et taché de rouge foncé presque noir. Tes faibles murmures qui tentaient de me rassurer alors que mes larmes brûlaient mes joues. Tu as rassemblés le peu de force qu'il te restait pour me murmurer ces quelques mots avant que l'ambulance n'arrive en trombe à côté de nous. Ces simples mots qui ont complètement détruit mon existence. Je t'ai vu embarquer sur la civière et rouler jusque dans le camion lumineux. Les portes arrières du véhicule se fermèrent et les ambulanciers se rendirent sur leur siège, claquant leur portes. Je les ai vu t'emmener et je suis resté là, immobile. J'avais posé une main sur mon coeur en ce fut en étouffant un sanglot que je murmurai faiblement les derniers mots que tu m'avais adressé.

《 Je t'aime... 》

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