Ceci est un texte écrit pour un travail de français. Nous avions un nombre limité de mots, donc il n'est pas long.
Bonne lecture!
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- Attends, quoi?!
- Tu as bien entendu. Ne me fais pas répéter.
Elle me regardait, les yeux écarquillés de surprise, depuis déjà deux bonnes minutes, et cela avait le don de m'agacer profondément. Je lui avais pourtant déjà annoncé mon départ, il y a trois semaines.
- Non. Je refuse que tu partes!
Je pris un instant pour respirer avant de lui répondre sèchement que, peu importe son avis, je n'allais pas changer d'idée. Elle serra les poings sous la colère et sortit de ma chambre, puis de la maison.
Je profitai de son absence pour souffler. J'avais beau savoir qu'elle allait réagir de la sorte, cela restait difficile. Je voulais vraiment qu'elle accepte ma décision, mais, en même temps, je ne peux m'empêcher de la comprendre. Nous avons passé tellement d'années dans cette maison, ensemble.
Je soupirai.
Refermant ma valise, je fis une dernière fois le point sur tout ce dont j'avais besoin pour mon départ. Je quittai ensuite la demeure et allai poser mon bagage sur le siège passager de mon 4x4, le tout sous le regard courroucé de ma compagne qui observait chacun de mes faits et gestes depuis le balcon extérieur. Quand j'eus refermé la porte du véhicule, je me dirigeai vers elle, mais m'arrêtai en bas des quelques marches séparant le sol du petit balcon. Nous nous fixâmes dans les yeux durant ce qui me sembla être un long moment, sans un mot, avant qu'elle ne brise le silence en premier.
- Il n'y a vraiment rien que je puisse faire pour t'empêcher de partir, n'est-ce pas?
Je souris malgré moi.
- Non. Rien du tout.
Elle lâcha un soupir légèrement exagéré pour se donner un côté dramatique.
- Tout ça à cause d'une passerelle, se désespéra-t-elle.
- Eh oui! Que veux-tu? Même dans cette ville, il y a des lieux qui peuvent nous marquer.
- Je n'ai jamais compris pourquoi cet endroit. C'est juste une passerelle qui nous relie à l'arrondissement juste à côté.
- Je te l'ai expliqué des milliers de fois, déjà.
- Une fois de plus ne te fera pas de mal, répliqua-t-elle avec désinvolture.
Je savais très bien qu'elle faisait cela pour gagner du temps, mais j'acceptai d'entrer dans son manège.
- Pour aller sur cette passerelle, on doit monter une espèce de couloir en colimaçon. Tout au long de la montée, il y a des artistes qui viennent exercer leur talent et nous offrent des illustrations agréables à admirer. Chaque fois que je monte ce chemin, je regarde les murs et le béton à mes pieds pour voir ces graffitis colorés. En haut de la passerelle, on peut apercevoir des lignes de chemins de fers et des trains passer de temps en temps. Ça donne envie de voyager, tu ne trouves pas? En tout cas, depuis que je vais sur cette passerelle, j'adore imaginer un voyage. Aujourd'hui, c'est le jour J. Je passe en mode Jack de Volkswagen Blues.
- Si tu veux des références littéraires, je dois avouer que je me sens comme Claudine dans « Le Torrent » à te retenir ainsi.
D'un regard attendri, je la rassurai et un sourire se dessina sur ses lèvres.
- Allez. Dégage avant que je ne t'assomme avec un trousseau de clefs.
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Une plume pour écrire...
RandomPetit recueil de OS qui vise à pratiquer mon écriture et à m'améliorer. Un avis ne serait pas de refus si quelqu'un passait par ici. Ça m'aiderait beaucoup. Bonne lecture!