Mettre en scène le corps fut assez plaisant, malgré le manque de coopération de la fille vers la fin. Je décida de placer le corps au sol, bras écartés, tel un Jésus sur sa croix. Puis, le démon provocateur pris possession de mon esprit, et je commença à tracer un pentagramme avec le sang de la jeune fille. Le travail fut fastidieux, car la majeure partie du sang était par terre, mais en plongeant les doigts dans ses genoux, je pu en extraire assez de fluides pour obtenir un résultat satisfaisant. Bien évidemment, je dû me débarrasser des preuves, donc, chaise, barres, aiguilles, briquet, mais pas mes gants, car c'était MES gants, mes si jolis gants. Ceux qui m'accompagnent depuis la mort de mon père.
La nuit était froide, la lune n'était pas encore couchée -ce monde appartient encore au crime-, ma voiture m'attendais devant, cet bonne vieille 306, que j'ai hérité de ma mère -si seulement elle était encore de ce monde-. On était pas loin de Melun, là où j'habitais. La route était calme, presque personne, juste quelque employés qui travaillent sur la capitale. La radio me souhaitais un bon réveil, une bonne journée de taf, et pensais me motiver avec du dancefloor. Moi, ce qu'il me fallait, ma drogue quotidienne, c'était du Classique, du Haendel, du Wagner, du Mozart. Brancher mon téléphone à l'autoradio ne fut pas facile. Il fallait surveiller la route, ne pas me tromper de fil ni de trou, une vraie galère. Une fois branché, je mis Sarabande. Le clavecin et les violons m'emportèrent, loin, loin, loin de cette route, loin de la ville, me libéra, de tout ce sang, me rendis plus léger. Ma maison sembla, comme, apparaître devant moi, preuve le temps passe plus vite en musique. La voiture fut rangée, les chaussures jetée sur le côté, les vêtements, pareil, et le lit m'aspira. Elle revint hanter mes rêves, cette Déesse du feu, ce petit oiseau aux jambes brisées. Tout repassa, de la séduction dans le bar, jusqu'à la mise en scène.
Comme toujours après mes chasses nocturnes, le réveil fut accompagné par une érection sévère. Le bol de céréales, le jus d'orange, manquait plus que les infos. Sur BFM, on parlait d'un corps retrouvé dans son un hangar -je crois qu'on parle de moi-, un corps horriblement mutilé, d'une manière inhumaine. Ils parlaient aussi d'un possible "rite satanique". D'après le commissaire interviewé, il n'avait jamais vu ça en 40 ans de carrière, mais qu'ils feraient tout pour me coincer avant que je ne reprenne mes activités. Rien d'autre ne fut ajouté, et je parti donc à mon boulot, barman dans un bar-café du centre. Il était sympa, tout aussi sympa que le travail. On m'accueillit avec un "salut, on ouvre dans 10 minutes, grouille ton cul" auquel je ne pu qu'obéir.
Le temps que je me change, on venait d'ouvrir. Les premiers clients, était toujours des employés de bureau et des polchtrons. La sempiternelle pression et l'indémodable café noir sans sucre occupèrent ma matinée et mon après midi. Puis vint le soir, vers 16 heures. Elle franchit la porte, avec ses cheveux blonds, son rouge à lèvres noir, son tailleur et son sourire, éclatant. Je ne l'avais jamais vu ici, mais, dès le premier regard, je l'avais su, elle crirai pour moi.
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Oiseau De Nuit
Mystery / ThrillerFaire saigner, frapper, lacérer, telle sont mes passions. Je me considère comme un oiseau de nuit. Un chasseur. Un rapace.