Loveness without Happiness

I

Non. Pars. J'm'en fou. Casse-toi. Vite. Je ne veux plus te voir. Jamais. Oui, adieu. Bouge de là. Vite. Loin. Reviens jamais. Je t'en supplie. J'ai peur. Je tremble. Je suis seul. J'ai froid. Mon cœur me fait mal. J'ai besoin d'aide. S'il te plaît. Je suis désolé. Ne ... me laisse pas.

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Un mal de tête me transperce, et j'en souffre énormément. L'air me manque tellement que je suffoque. Mon esprit est envahi par les souvenirs de ce cauchemar. Je monte ma main sur mon front et essuie la sueur présente sur celui-ci. Ce cauchemar. Encore et toujours le même en boucle. Il m'est déjà arrivé de l'avoir deux fois en une même nuit, avec une pause de deux heures d'insomnie entre. Malgré le fait que je le connaisse par cœur et que toujours la même chose apparaisse dans mon esprit, cela me hante. Quoi que j'y fasse. Je me tourne pour m'allonger sur le côté, en espérant pouvoir chasser ses images de mon esprit. Alors que je veux récupérer mon portable pour vérifier l'heure, je me rends compte de quelque chose de troublant. Pour une raison que j'ignore, je sens le tissue doux et léger du drap se frotter directement contre ma peau. Toute ma peau. J'analyse mon corps et constate deux choses qui me déconcerte. Premièrement, mon pyjama a disparu. Je suis entièrement nu. Et alors que je pourrais penser que rien de plus bizarre ne puisse arriver, je réalise que ce corps me paraît beaucoup trop petit et musclé pour être le miens. Je ris jaune. La situation que m'offre ma vie en ce moment me rend tellement fou, que j'ai des hallucina-

Je me fige totalement. Autant physiquement que mentalement. C'est le vide dans mon esprit perdu.

Un bras nu vient de se poser par dessus mon corps au niveau de mon ventre. Je déglutis et essaye de jeter un coup d'œil derrière moi, comme je le peux. Dans la position dans laquelle je suis, il m'est impossible de voir son visage. Je peux cependant apercevoir une bonne partie de son corps... Qui semble être aussi habillé que moi.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Comment il est arrivé là ?

Ou plutôt, pourquoi je suis là ?

Je tremble et me repositionne dos à lui. Il faut que je sorte de ce lit avant de devenir fou. Mon regard s'attarde sur son bras qui m'emprisonne. Je soupire discrètement et avance ma main de la sienne, doucement. Je la prends prudemment entre mes doigts pour me libérer de son emprise. Je repose son bras juste à côté de son corps, délicatement. Il se met a bouger et marmonner. Je panique intérieurement mais ne le laisse pas transparaître. J'attends. Quelques secondes, une éternité. Le temps qu'il se calme, j'en profite pour détailler l'inconnu. Ce n'est définitivement pas mon frère, et ses cheveux blonds ne me rappel personne que je ne connaisse. Je sors du lit dans un calme trompeur, et ouvre la première porte que je vois avant de la refermer rapidement.

La panique revient au galop.

La nouvelle pièce dans laquelle je me trouve est une salle de bain. Il fait sombre, seule la lumière provenant d'une petite fenêtre pénètre dans la pièce. Les faibles rayons du soleil m'éclairent suffisamment pour que je puisse voir mon reflet dans le miroir juste en face.

Qui est-ce ?

Qui suis-je ?

Je m'avance, tremblant, et pose ma main sur la vitre. Je ne sais pas pourquoi mon esprit gardait espoir, pour se protéger peut être ? Se retrouver nu avec un inconnu dans son lit, cela n'a rien de surnaturel. Ça arrive parfois quand on a trop bu, non ? Je ne sais pas, après tout je n'ai jamais bu. Mais mon esprit c'est dit : « Mais si tu as bu, tu ne te souviens pas ? C'est ce qu'il y a de plus logique pourtant ! ». Malheureusement, je dois me rendre à l'évidence, rien de logique ne peut expliquer cette situation. Je ne connais pas ce corps. Je ne connais pas cet homme qui se trouve être mon reflet. Je baisse la tête, ferme les yeux, au bord de la crise d'angoisse.