PROLOGUE

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Elle se trouvait désormais dans une petite clairière entourée d’arbres touffus qui avaient déjà pris leurs couleurs d’automne, les deux mains au-dessus de la tête accrochées par les poignets au rondin supérieur d’une arche haute de plusieurs mètres. Les deux autres qui soutenaient celui-ci étaient recouverts de symboles que la jeune femme n’avait pas reconnu. Aussi, il ne lui fut pas difficile de comprendre ce qu’elle faisait là. Ceux qui l’avait capturé l’offrais en sacrifice.  

Tout avait commencée par un emploi plus que bienvenue qu’elle avait acceptée. Il s’agissait de cueillir des pommes dans un immense verger. La jeune femme n’avait pas l’habitude des travaux aussi physique mais il était dur aujourd’hui de trouver quelque chose, et ce travail n’était pas ce que l’on faisait de pire. De loin. Alors elle avait accepté, fait sa valise et était parti habiter dans les logements vétustes et décatis du verger réservés aux employés.

Cela ne l’avait pas dérangé outre mesure. Son appartement en ville n’était pas tellement mieux. Aussi, tant qu’elle avait de quoi manger, se laver et dormir, peu lui importait. Elle savait se satisfaire du nécessaire et n’avait aucune propension pour le luxe.

Elle y avait travaillé deux semaines avant qu’elle ne soit attachée à cette arche simplement composée. Elle avait entendu quelques rumeurs qui se propageaient au sein des employées qui disaient que, tous les mois, une fille disparaissait pour être offerte en sacrifice à un dieu qui se transformait en bête. La jeune femme leur avait ri au nez, affirmant que ce n’était que des fables de grand-mère, et qu’elles s’inquiétaient pour rien. C’était un travail difficile et ça n’aurait eu rien d’étonnant que l’une d’elles démissionne avant la fin du mois.

Lorsqu’un des fils du propriétaire s’était infiltré discrètement dans sa chambre pour l’enlever, et qu’elle s’était réveillée dans cette cage, elle avait trouvé la situation d’une sombre ironie. Elle avait été lavée et habillée, si l’on pouvait dire. En réalité, la « robe » qu’on lui avait affutée n’était rien de plus que plusieurs voiles blancs qui tombaient à l’avant et à l’arrière de ses épaules, maintenu simplement par un long ruban de la même couleur qui devais faire trois fois le tour de sa taille.  

C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée dans une cage étroite, si petite qu’elle avait dût replier ses jambes contre son torse bien qu’elle ne soit elle-même pas très grande. Les personnes qui se trouvaient autour d’elle dans le grand salon de la maison des propriétaires, un verre de cidre à la main, l’avaient regardés étrangement lorsqu’elle avait soufflée un rire amer en repensant à la discussion qu’elle avait eu avec les autres filles du verger.

Un peu avant minuit, ils l’avaient conduite dans la clairière, qui se trouvait de l’autre côté du verger. Le propriétaire ainsi que ses deux fils et un de ses neveux avaient transportés sa cage à l’aide de deux grands bâtons épais jusque là-bas, ce qui avait été très désagréable pour la jeune femme, suivis de toute leur secte.

Lorsqu’ils étaient arrivés devant l’arche, ils avaient posé la cage avant de l’en sortir, non sans difficulté car elle s’était débattue comme une lionne, et avaient finis par accrocher ses poignets à l’épaisse corde jaune qui était accroché à l’édifice au rondin supérieur.

Durant la demi-heure qui avait suivi, chacun s’était coupé la paume de la main avant de verser leur sang sur son visage, parsemant ce dernier ainsi que sa poitrine d’innombrable tâches rouges. Ils avaient dû s’y prendre à plusieurs pour l’empêcher de donner des coups de pieds et des coups de tête. Après quelques mots, dont elle n’avait pas compris le langage, ils s’en étaient allé avec la cage et elle s’était retrouvée là, seule au beau milieu de la forêt.

Shapeshifters : The WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant