CHAPITRE 4

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 Quand il fut dehors, il resta un moment devant sa hutte a pensé à la jeune femme qui dormait dans son lit. Bien que ce ne soit pas la première qu’il libère, et non plus qui se débattait avec vigueur pour sa vie, elle restait une exception et surpassait toutes les femmes qu’il ait connu jusque-là, qu’elles soient affranchies ou non.

L’année de son dix-huitième anniversaire, comme tous les jeunes hommes de son âge, il avait eu pour mission d’aller libérer la jeune femme du mois. Pour les hommes de son clan, c’était autant un privilège qu’une responsabilité, qu’il avait été honoré d’endosser.

Cependant, ce jour-là, ce n’était pas une mais deux jeunes femmes qu’il avait trouvé suspendu par les poignets à cette arche. L’une d’elle avait eu une coupure qui parcourait toute la largeur de son abdomen, immaculant le bout de tissu blanc qui lui servait de robe d’une certaine quantité de sang qui l’avait d’abord inquiété.

Mais en examinant la blessure, il avait pu constater que la blessure n’était pas assez profonde pour attenter à sa vie, bien qu’elle en gardait encore aujourd’hui la cicatrice. Les membres de la secte s’étaient surement imaginés que cela les aiderait à avoir une meilleure culture.

L’autre avait été consciente dès sa venue et fulminait encore de colère suite à ce qu’elle et sa camarade avaient endurées. Il l’avait également examiné, inquiet qu’elle porte les mêmes blessures que l’autre jeune femme, mais n’y avait découvert qu’un hématome au beau milieu du front en plus des blessures qu’elles avaient toujours. Et lorsqu’il lui avait demandé comme elle l’avait eu, elle avait répondu sans détour : « En cassant le nez d’un de ses batards qui s’était approché de trop près et qui avait voulu me toucher », un léger sourire satisfait au coin des lèvres malgré sa peur. Dès lors, il avait apprécié la jeune femme.

De retour au village, il avait demandé l’autorisation de donner la plus faible à sa sœur, lui disant qu’il n’avait pas besoin de deux esclaves, afin qu’elle lui prodigue les soins que lui n’aurait pu lui donner et qu’elle prenne soin d’elle. Ainsi, il garda la plus forte des deux et ce fit un devoir de la rende encore plus forte.

Il regrettait qu’Alice soit reparti lorsqu’elle avait gagné sa liberté, même si elle avait précisé qu’elle aurait bien voulu rester. Mais elle avait une jeune sœur qu’elle devait retrouver. Cependant, après réflexions, elle lui avait demandé si elle pouvait revenir avec cette dernière si elle le souhaitait. Sans hésiter, il avait donné son accord, et le chef, qui estimait également la jeune femme, avait été de son avis.

Aujourd’hui, il espérait qu’elle ait retrouver sa sœur, bien qu’elle ne soit jamais revenue. Cela dit, à l’époque, il n’avait pas ressenti la même chose pour elle que pour celle qu’il avait libéré aujourd’hui, si ce n’était le même respect qu’il avait à l’égard des deux femmes.

Quant à l’autre jeune femme, Ivy, elle était restée et était devenue sage-femme. Elle était la gentillesse et le calme personnifié, et n’avait pas plus changer de comportement après sa libération que lord de son état d’esclave. La seule condition qu’elle avait posée à ce moment avait été qu’on ne l’oblige pas à prodiguer les soins du aux blessures graves. Son empathie profonde la faisait trop souffrir et elle avait estimé, et il était d’accord, qu’elle avait assez souffert ainsi. Malgré ça, si elle était la seule à pouvoir intervenir, elle ne refusait pas ses services à ceux dans le besoin.

Aux yeux de Tekoa, elle était parmi toute celle qui avait le moins mérité son sort, bien qu’aucune de l’ait vraiment mérité. Cela dit, elle l’avait acceptée et avait trouvé le moyen d’y trouver le bonheur, ce qui, selon lui, faisait d’elle une personne aussi forte qu’Alice, à sa manière.

Shapeshifters : The WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant