Assise seule sur un banc, près de la Seine, à observer les gens. Je les regarde passer devant moi, je les observe, les compare, les détailles. Au fond, se sont tous les mêmes. Ils rentrent dans des cases pour paraître normaux aux yeux de la société. Certains me lancent de brefs regards, parfois de dégoût. Ils sont tous pressés, tous dans leur petite bulle. Certains pensent qu'ils vont arriver en retard au travail, d'autres pensent à leurs propres enfants, qui les attendent impatiemment chez eux.
Ils ont tous leurs problèmes, leurs défauts, mais ils les cachent. Ils les recouvrent avec du maquillage, quitte à paraître superficiels. Qu'est-ce que ces personnes feraient, pour que leurs secrets restent secrets?
Cette femme en tailleur, par exemple, peut-être que le soir, son mari rentre totalement ivre et la frappe, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. Peut-être que le matin, elle doit se lever une heure plus tôt, pour essayer de masquer les dégâts causé la veille, sur son triste visage.
Cette homme avec le regard baissé, les mains dans les poches et l'allure traînante, peut-être que sa femme le trompe depuis des années, mais peut-être est-il trop accroché et bien trop amoureux d'elle pour lui reprocher quoi que se soit. Peut-être que sa femme le trompe avec son meilleur ami, mais qu'il ne le sait pas. Peut-être se dit-il que ça va lui passer, peut-être espère-t-il qu'elle change.
Cette petite fille, tenant la main à un adolescent, peut-être que c'est son frère, et peut-être qu'il lui a promit un bonbon si elle se tenait tranquille. Peut-être que cette petite fille va pleurer ce soir, parce qu'elle entendra ses parents se hurler dessus, pour la énième fois. Peut-être que son frère entrera dans sa chambre et la bercera doucement, jusqu'à ce qu'elle s'endorme.
Peut-être que ce vieil homme va se recueillir sur la tombe de sa défunte femme, peut-être était elle son premier amour. Peut-être s'aimaient-ils comme des fous, peut-être se tenaient-ils la main comme des enfants. Peut-être a-t-elle sourit avant de mourir. Peut-être veut-il mourir aussi, maintenant, dans l'espoir de la rejoindre.
Assise seule sur ce banc, près de la Seine, je me demande si un jour je serai comme ça, comme eux. Je suis sûre que non, mais j'ai quand même une petite appréhension.
Et eux, me remarquent-ils? Me voient-ils comme une fille qui s'affirme? Peut-être ne me remarquent-ils pas, tout simplement.
En faite, je n'en sais rien. Mais je sais que je suis assise, seule près de la Seine, à observer les passants, à me questionner sur leurs vies et leurs secrets.
Ocexne🥀
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In My Mind.
PoésieJe passe ma vie à faire rimer des mots pour en faire de tristes poèmes. "Dans cette chambre sans vie, Écrire est ma seule envie. Dans cette chambre, dénuée de couleur, J'attends impatiemment mon heure." #34 dans la catégorie "POÉSIE" le 20/01/18