Amis

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Il fait nuit. Le jour a emporté avec lui les bruits symbolisant la vie. Ces sons comblant le silence et caractéristiques de la ville.

Dans la nuit doucement éclairée par la lune, je sors à m'assois sur le balcon. J'aurai pu me détendre en fumant, en chantonnant et observant la lune accompagnée de ses amies les étoiles. Distinguer les nuages dans le ciel noir et penser à autre chose. Laisser mon esprit vagabonder autour de moi comme un Patronus. Scintillant et créant une source de lumière aussi brillante et douce que la lune.

Mais je choisis de me contenter de la lune. C'est sans sourire que je regarde le ciel, soupirant doucement et silencieusement. C'est toujours le soir que nous réfléchissons le plus. La nuit que nous trouvons les meilleurs et les pires idées. Les plus sombres et tristes ou au contraire, les plus joyeuse et communes aux autres.

Je tourne la tête vers le balcon du voisin. Aucune lumière indique qu'il est réveillé. À vrai dire, mes lumières ne sont pas allumé non plus. Peut-être que je ne suis pas le seul à cette heure. Pas le seul à réfléchir de tout et de rien. De me lamenter sur moi-même tout en m'encourageant à lever la tête. Peut-être que tout le monde fait ça sans en parler aux autres. Honteux de penser ceci. C'est pourquoi tout le monde le ferai la nuit, à l'abris du soleil dévoilant tout le monde. Préférant la lune conciliante au soleil trop bavard.

Je n'ai jamais été aussi, perdu. Découvrir que je ne suis pas le seul me rend encore plus perdu... cette solitude qui m'accablait. Elle est d'autant plus présente maintenant que je sais qu'il y a quelqu'un dans le même état que moi. Je passe une main sur mon avant-bras décoré et lève les sourcils de tristesse. Je n peux pas rester comme ça. Non, certainement pas. Je devrais l'aider. L'épauler et l'assister pour qu'elle aille mieux. Si pour moi c'est terminé, je pourrais au moins faire en sorte de la voir sourire.

Je tourne la tête vers l'intérieur de l'appartement et fronce légèrement les sourcils. Lydia a l'esprit de sacrifice. Moi pas tellement. Pourquoi suis-je ainsi?

-J'aimerai bien entendre ce que tu te dis.

Je sursaute et pose une main sur mon cœur abîmé en tournant la tête. Lydia?

-Que fais-tu ici? Je lui demande en calmant mon cœur.

-Jack, Āsā se pose des questions. Et nous aussi.

Je la regarde. Elle a l'air vraiment inquiète. C'est sans doute vrai, vous devriez vous inquiéter. Mais ce n'est pas mon genre de dire ça. Ni le sien. J'ai un objectif. Je me lève et m'approche d'elle. Je la serre dans mes bras, me courbant un peu face à elle qui est plus petite que moi. Dans un soupire, je ferme les yeux et sens son cœur battre. Sa joie et son inquiétude se mêler dans son sang, dans ses yeux et faisant trembler ses mains.

-Que t'arrives t-il? Demanda t-elle d'une voix brisée.

Je la lâche et la regarde. Sans sourire, la lumière frappant seulement une partie de mon visage, je peux voir ses yeux briller dans les ténèbres de la nuit et son inquiétude ses traduire par ses mains se posant sur mes bras.

-Elle ne le supporterai pas, ajoute t-elle.

-Tu sais lire dans le cœur des gens, Lydia, je réponds en retour. Mais sache que ce n'est pas de Diana que je parles. Je parles en son nom pour une autre personne.

-E-et toi?

-Nous sommes tous la traduction de ses nuances. Je ne suis qu'un messager.

Je garde mon expression neutre, bien que je sens ma façade se briser petit à petit. Elle sera la seule. Elle serre mes mains dans les siennes, fines, petites et fragile. Je baisse le regard et elle passe l'une de ses mains sur mes joues en voyant une larme couler. Juste une seule.

Je me courbe en avant, serrant à mon tour ses mains dans les miennes et pose me tête contre son épaule. Pourquoi doit-elle être ainsi. Pourquoi doivent elles être ainsi? Lydia passe une main dans mon dos et tente de me réconforter doucement.

-Nous avons tous un rôle important. Le tiens et de relier, dit elle calmement.

Je soupire longuement et me redresse, passant une main sur mon visage. Elle a raison. J'ai un rôle et je dois m'y tenir. Elle me sourit doucement et je lui en rends un. Très léger mais sûrement prometteur vu ces yeux remplis de joie.

-Comment fais-tu pour être ainsi? Je demande en passant une main dans mes cheveux.

-Je ne vois pas de quoi tu parles. Je suis moi-même comme elle est nous.

Elle agrandit encore un peu son sourire avant de toucher mon nez comme une mère le ferai.

-Aller! On va dormir et tu feras ton travail!

-Mais-

-Pas de mais! J'ai crée, à toi de relies! Tu feras ça à la perfection, comme Lolita le fait si bien. D'une manière différente mais bien mieux j'en suis sûre.

Elle s'éloigne joyeusement et finis par bailler de fatigue vu l'heure tardive. Je passe une nouvelle fois ma main dans mes cheveux et lève la tête vers la lune. D'accord. Je les aiderais. Épaulant Diana et l'aidant pour son amie. Ses amies. Je regarde encore un peu le ciel avant de sentir ma main se faire agripper. Lydia me tire vers ma chambre.

-Tu vois que tu t'y prend très bien, dit elle joyeusement. Et puis ce pyjama te vas à merveille!

Je ne réponds rien, plutôt amusé par cette femme. J'entre dans ma chambre et la retiens encore un instant.

-Tu es pourtant la dépression, non?

-Nous le sommes quasiment tous. Mais je suis aussi l'espoir. Toi aussi. Bonne nuit Jack!

Sur ces mots elle s'en va, retournant dans sa chambre. Je souris un peu et ferme la porte.

Change the skyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant