CHAPITRE VII : UNE NOUVELLE MAISON

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La nouvelle maison que le père avait acheté n'avait rien en commun avec l'appartement qu'il venait de quitter, déjà, beaucoup de travaux étaient prévus, le père étant maçon cela facilitait la tâche.  Les deux soeurs partageaient provisoirement la même chambre qui étaient en faite un bureau, où S s'occupait des papiers concernant l'entreprise de maçonnerie du père. Le père lui était en train d'aménager le grenier pour en faire un bureau, des chambres et une salle d'eau. Ce qu'il fit au bout de plusieurs années. Mais durant ces années, il s'est produit pas mal de chose, c'est ce que je vais vous raconter ... ( je tient aussi à préciser que tout ce que je vais raconter ensuite n'est pas dans un ordre précis, je ne peux pas me souvenir de tout non plus ;) )

Je vais commencer par le souvenir le plus douloureux qu'il me reste, comme tout les matins, la petite fille se leva paresseusement de son lit, elle n'entendait aucun bruit dans la maison, elle n'osait pas se lever, pourtant elle savait qu'il lui serait impossible de se rendormir. Alors dans un ultime effort, elle ouvra les yeux d'abord ébloui par un rayon de soleil qui était passé à travers son velux. Le temps que ses yeux s'adaptent à la semi-pénombre qu'il y avait dans sa chambre récemment faite, elle chercha à tâtons l'interrupteur de sa lampe de chevet. Une fois la main dessus, elle alluma la lumière et détailla sa chambre dans tout les sens possibles, comme si elle découvrait cette pièce pour la première fois. Elle se leva alors lentement de son lit, et alla ouvrir son store. Puis elle prit machinalement les premiers vêtements qu'elle trouva sur ses étagères. Elle ne faisait aucun effort vestimentaire. Elle se cachait derrière des vêtements beaucoup trop large pour elle, et elle s'habillait principalement en noir afin de paraître plus mince. Puis elle sortit de sa chambre en prenant soin d'éteindre sa lampe. En ouvrant la porte, elle regarda le bureau et observa nerveusement la personne qui était installé devant celui-ci. Cette personne c'était S, elle regarda à son tour la petite fille, son visage était vide d'expression, rien ne laissait savoir à la fillette si S était de bonne ou de mauvaise humeur. Alors timidement elle alla voir S et lui dit bonjour d'un ton qui se voulait joyeux, S lui dit simplement va au toilette et rejoins moi dans la chambre. Là, la petite fille savait alors ce qui allait se passer par la suite, elle baissa donc la tête la mine déconfite et alla au toilette faire pipi. En remontant, elle remarqua que S était déjà partit dans sa chambre, la porte était ouverte, S lui fît signe de rentrer et referma la porte derrière elle. Alors elle regarda la fillette sévèrement et lui dit :

-"Déshabilles toi !"

Alors la petite fille rouge de honte exécuta l'ordre qu'on venait de lui lancer. Une fois nue, S lui fit signe de monter sur la balance. La petite fille tremblait, elle savait qu'elle avait fait des écarts le weekend précédent chez sa maman, elle pesait 39 kilos le vendredi matin avant de partir chez sa mère, elle monta alors sur cette fameuse balance qui afficha au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, 40 kilos et quelques. La petite fille descendit alors lentement de la balance et regarda honteusement sa marâtre, avant de baisser la tête, S prit alors la robe de chambre de la petite et lui jeta par terre, la petite fille le ramassa et l'enfila, elle savait ce qui allait se passer. Elle sortit donc de la chambre son pyjama dans les bras et descendit rapidement l'escalier, suivi de S. Alors, cette dernière attrapa la fillette par les cheveux et la tira ainsi jusqu'au frigo sur lequel était accroché la courbe de poids et la courbe de taille de la petite fille, S l'avait photocopié dans le carnet de santé de l'enfant. Elle prit alors un stylo et fit faire une croix à la petite fille sur les 40 kilos, tandis qu'elle lui répéta inlassablement, qu'elle était grosse, moche, que si elle continuait sur cette lancée, elle finirait obèse, qu'elle était bien partit pour devenir un gros tas, un cas social. Alors la petite fille qui pleurait à chaudes larmes demandait pardon, encore et encore, tout les jours, elle devait monter sur cette balance qui était devenu son pire cauchemar, elle savait pourtant très bien que si elle prenait ne serait ce que 0,500kg chez sa mère elle se faisait insultée, pourtant quand elle rentrait chez son père, elle ne pouvait s'empêcher de manger, même en cachette, elle prenait des morceaux de sucre et les cachaient dans sa poche pour les manger dans sa chambre, à l'abri des regards. Et comme à chaque fois, une fois ses morceaux de sucres ingurgités, elle s'en voulait terriblement, seulement elle ne pouvait s'en empêcher, la nourriture était devenu sa dose d'héroïne, elle ne pouvait s'en passer, elle mangeait pour compenser toute la nourriture que sa belle-mère lui empêchait de manger. Effectivement sa belle-mère lui autorisait comme repas le soir, un demi sachet de soupe en poudre, qu'elle devait partager avec sa soeur ainsi qu'une pom'pote ou un petit filou, il n'y avait que ça, ou alors si elles avaient été sages selon S, elles avait le droit à une vache qui rit mais sans pain, car oui c'est bien connu le pain fait énormément grossir... Et comme les petites mangeaient avant que leur père ne rentre du travail, il n'était pas au courant. Il arrivait souvent d'ailleurs que la petite fille vole du gruyère râpé dans le frigo la nuit, pour pas se faire prendre. Bref, la matinée se poursuivit et aucun autre incident se produisit si ce n'est le  fait que quand elle prit sa douche, la petite fille fût à nouveau observée. Le repas du midi fût bref, S se fît réchauffer un plat qui restait dans le frigo et les deux petites prirent un petit déjeuner qui fut composer de céréales aux fruits rouges spécial K, de yaourts aux morceaux de fraises Activia, d'une briquette de jus de fruit chacune, et d'une pom'pote encore une fois. Une fois la vaisselle du midi débarrassée, la table et la cuisine lavée par les deux enfants, la plus âgée des deux descendit dans la buanderie s'occuper du linge de S qu'il fallait mettre en machine, la petite retira avec dégoût toutes les protections hygiéniques collés dans les sous vêtements de sa belle-mère, comme à chaque fois qu'elle s'occupait de son linge. Une fois la lessive mise et la machine à laver en route, elle vida le sèche linge et alla chercher S pour que celle-ci lui dise ce qu'il faut mettre ou pas à sécher. Elle laissa S faire et remonta à la salle à manger afin de plier le linge que S allait remonter. D'ailleurs elle remarqua en remontant que toutes les chaises de la salle à manger étaient posées sur la table et que le seau ménager était rempli non loin de là, d'un décapant pour sol sani-floor de la marque Stanhome et d'eau bouillante, un balai espagnol au manche vert et aux franges violettes était dans le seau. La petite fille se dit dans sa tête que si S avait pris la peine de mettre les chaises lourdes sur la table et qu'elle avait rempli le seau, c'est qu'elle l'aimait quand même un peu, alors dans un élan de compassion pour sa belle-mère, elle descendit une chaise de la table pour que quand elle remonte, S puisse directement poser le panier de linge quand elle remonterait avec. S remonta effectivement le panier de linge débordant, et referma la porte derrière elle, elle arriva dans la salle à manger, et vit qu'une des chaises était descendu, en voyant cela, sa réaction ne fût pas du tout celle escomptée, elle posa le panier violemment et se rua vers la petite fille et hurla :

-"POURQUOI T'AS DESCENDU CETTE PUTAIN DE CHAISE ? JE ME SUIS FAIT MAL A LES METTRE SUR LA TABLE C'EST PAS POUR QUE TU LES RETIRES !!!!"

Puis elle enchaîna les gifles sur la petite fille, elle l'attrapa et la secoua dans tout les sens, en lui criant dessus, elle crachait en même temps, à ce moment précis, la petite fille la détestait, qu'avait elle encore fait qui méritait tel châtiment ? A ce moment précis, elle regarda S dans les yeux et vit à quel point sa fureur l'enlaidissait, qu'est ce que son père faisait avec un monstre pareil, S était à la fois terrifiante et grotesque. Grotesque de par sa faiblesse, effectivement, il faut vraiment être faible et mal quelque part pour s'en prendre à un enfant, qui ne peut pas se défendre contre un adulte. Alors essayant de ne pas se laisser faire, elle essaya d'esquiver les gifles, ce qui rendit encore plus furieuse S qui attrapa alors la gorge de la petite, toujours sans l'étrangler mais en appuyant bien de façon à ce que ça lui coupe le souffle, d'ailleurs sa petite soeur interpellée par les cris descendit les escaliers et vit avec horreur ce qui était en train de se passer, et même si elle avait l'habitude de ce genre de violence, ce qui allait se produire dépassait tout ce qu'elle avait vu. Tandis que la jeune fille essayait de retirer les mains de S qui était autour de son cou, elle espérait au fond d'elle que cette fois ci, S réussirait à la tuer, enfin pourrait-elle peut-être être heureuse. Mais non, la vie n'en avait pas fini avec elle, alors S poussa la petite fille de façon à ce qu'elle tombe par terre, alors elle s'allongea par terre en pleurant et gémissant, S retira un chausson puis posa son pied sur la poitrine de la petite fille qui peinait à respirer, ainsi elle s'appuya encore et encore, ce qui était douloureux, pendant qu'elle faisait ça, elle hurla à la plus petite qui assistait en pleurant impuissante à cette scène :

-"RAMENE MOI LA SERPILLERE QUE JE LA NOIE AVEC !!!"

La petite hurlait inlassablement non s'il te plait fait pas ça, S arrête, au risque de se faire frapper elle aussi. Seulement S retira son pied et remis son chausson, elle attrapa les cheveux de la jeune fille et la tira vers le seau, la petite sentait déjà les odeurs d'ammoniaque caresser ses narines, alors elle se dégagea avec force de S, elle se leva péniblement, S lui dit alors :

-"DEGAGE AVANT QUE JE TE TUE !!!"

La petite ne se fit pas prier et courra pour regagner sa chambre dans laquelle elle s'enferma à double tour, elle s'installa sur son lit et se mit à pleurer, silencieusement en implorant le ciel. Elles avaient besoin d'aide, elle et sa soeur. Ce fût alors la journée la plus violente qu'elle ai vécu, et qu'elle ne cesse de ressasser maintenant, ce souvenir hante ses nuits et la fait encore cauchemarder. Elle regrette tant de ne pas avoir parler, pas pour elle mais surtout pour sa soeur qu'elle aime plus que tout.

C'est les larmes aux yeux que je viens de finir d'écrire le passage le plus douloureux de ma vie, personne n'a à vivre tant d'horreurs, certains diront, oh ça va t'est pas morte non plus il y a pire dans la vie, certes il y a bien pire et je peux m'estimer heureuse de ne pas avoir succombé sous ses coups, mais ce que beaucoup ne comprennent pas c'est qu'outre la douleur physique, les bleus, ... il y a la douleur psychologique qui reste à vie et qui est bien plus dévastatrice que les coups, ça vous détruit mentalement, vous finissez par croire que vous n'êtes rien d'autre qu'une merde, que vous êtes laids, gros, bêtes, et tout un tas d'autres arguments péjoratifs qui existent uniquement dans le but de vous faire vous sentir mal, vous finissez même par vous sentir coupable d'exister, vous vous dégoutez, le miroir devient alors votre pire ennemie et vous tombez peu à peu dans les abysses de la dépression, décocher un sourire pour faire croire que tout va bien vous déchire le coeur, et quand les gens vous demande si vous allez bien, vous mourrez d'envie de vous laisser aller, de tout déballer, mais la peur de représailles est si importante que vous n'en faite rien et comme à l'habitude vous mentez, vous dites que oui tout va bien, comment pourrait il en être autrement ?

Voici le produit utilisé que j'ai mentionné précédemment :

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ViolentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant