L'autre a pleuré hier soir. La fille qui n'existe pas, celle qui n'est pas moi mais me remplace quand j'ai bu. Elle pleurait, cette conne. Traîtresse.
Pourquoi tu pleures ? Elle ne répondait pas. Je crois bien qu'elle ne savait pas. Elle pleurait, suite de larmes ininterrompue. Je ne voulais pas qu'on la voie, je voulais juste qu'elle danse jusqu'au bout de la nuit, sans s'arrêter et sans pleurer.
Mais pourquoi tu pleures, merde !! Tu bois, tu devrais être heureuse ! Tu DOIS être heureuse à ma place.
Mais elle pleurait, elle ne s'arrêtait plus, sanglots muets et grosses larmes qui roulent plus qu'elles ne coulent.
Va te faire foutre. Danse, et ferme-la. Serre les dents, souris. Et BOIS.
Je devais être assez pathétique à voir, dansant plus ou moins en rythme, les larmes coulant sur mes joues et le sourire aux lèvres. D'où les questions
Qu'est-ce qu'il y a ?
Tu pleures ?
Ça va pas ?
Je vais bien, laissez-moi danser, tout va bien. Je veux t'embrasser, les embrasser, vous embrasser. Je vous aime.
Est-ce que je sais, moi, pourquoi cette fille pleurait ? Ce n'est pas moi. Elle n'existe pas. On aura qu'à dire qu'elle ne pleurait pas.
VOUS LISEZ
Constellation
Random"Le rêve, c'est la roue libre de l'esprit." Pierre Reverdy Quand mon esprit part en roue libre, ça donne ça : une constellation de rêves, de fantasmes, d'idées, de fragments d'une vie imaginaire qui correspond plus ou moins à la mienne ; des choses...
