Un certain jour. Une certaine heure. Cette fille.
Les cours avaient repris et elle ne travaillait plus. Elle était figurante dans une classe d'élèves dont elle avait oublié les prénoms. Elle pensait à mourir de plus en plus alors que l'opération de sa grand-mère s'était bien passée, que sa tante n'était plus en grand danger et réapprenait à parler, et que ses parents s'étaient calmés. La vie reprenait son cours et avec, cette épuisante routine. Elle était dans sa bulle. Nouvel établissement... elle s'est fait de très bonnes amies mais elle se sent à part. Elle ne communique plus, reste silencieuse à côté d'elles qui discutent du prochain contrôle qu'elles vont surement rater. Elle affiche un grand sourire. Elle ne ressent plus rien. Elle se sent finie, putrifiée de l'intérieur. Cette éternelle boule dans la gorge et son éternelle envie de vomir ses tripes. Lorsqu'elle rentre chez elle, elle fait tout sauf ses devoirs. La vérité c'est qu'elle n'en a plus rien à faire. Plus tard, elle voudrait devenir graphiste. Elle aime dessiner. Elle est persuadée qu'il y a plus de dessins que de cours dans son trieur. Le vérité c'est que sa place n'est pas à l'école et pas à sa maison. Elle n'a pas de place. Elle ne se voit nulle part plus tard mis à part dans un petit studio avec une équipe de 5 à 6 personnes (gentilles de préférence) à dessiner toute la journée ses gens qu'elle voit apparaitre en même temps dans son imagination et sur la feuille de papier. Mais voila. Elle est là. Dans son nouvel établissement, avec ses nouvelles amies, ses nouveaux profs. Et elle est paumée, noyée au milieu de tout ce nouveau monde auquel elle n'appartient pas. Elle devrait être heureuse pourtant. Elle n'est pas à la rue, elle a des amies et elle fait ce qu'elle aime au final puisqu'elle dessine pendant les cours. Mais elle n'est pas heureuse. Il lui faut cette personne qui pourrait changer sa vie. Ce petit rien qui saurait lui montrer une bonne raison de vivre. C'est lorsque ces paroles raisonnent dans sa tête qu'elle repense à lui. Il n'était pas spécialement beau, pas spécialement fort, mais il avait ce truc. Ce petit je ne sais quoi qui avait fait chavirer son coeur. Ils étaient sortis ensemble pendant un bon bout de temps puis elle l'avait quitté. Elle l'aimait beaucoup mais elle se sentait trop mal à ce moment là alors elle l'a largué trouvant des prétextes ridicules. Bien sur, elle le regrette amèrement mais elle ne se sent plus capable d'être heureuse avec quelqu'un. Son coeur a été brisé par elle même. Elle s'est détruite seule mais n'arrive plus a se reconstruire. Comme à chaque fois qu'elle repense à ça, elle ressortit sa lame dont le métal était à présent tâché de sang. Sa jambe était charcutée de toutes parts. Une vraie boucherie ambulante. Et ça ne lui faisait plus rien. Cette pratique ne lui apportait plus aucun bonheur mais elle continuait, par habitude.