Un certain jour. Une certaine heure. Cette fille.
De nouveau cet endroit. Ce cabinet qui sent le bois des chalet à la montagne. Cet homme bizarre qui la toise. Plus à l'aise que la première fois où elle est entrée dans ce cabinet, ils parlaient de tout et de rien. Il se leva et alla chercher une guitare. Pour l'anniversaire de cette fille, il lui joua la plus belle chanson qu'elle n'ait jamais entendue. Nothing Else Matters de Metallica. Elle s'est senti légère quand elle l'entendit pour la première fois. Les airs la fesaient voyager en Espagne, les paroles la transportait. Elle est magnifique. Elle fût presque déçue quand la chanson se termina. Elle était boulversée par un simple morceau de musique. Il alla se rassoir. Cette fille attendait qu'il parle. Il ne disait rien. Après un long moment de blanc, il pris la parole et lui dit une prase qui la représente parfaitement bien "Enfait chez toi, il y a un bouton on/off. Quand c'est pour parler de sujets banals, tu es très sociable mais dès que je dévie sur des sujets un peu plus personnels, tu appuies sur le bouton off et te renferme". Bravo sherlock. Ce psy est très gentil mais n'aide en rien cette fille à avancer, à se sortir de la merde dans laquelle elle s'est mise. Je dois dire qu'elle ne l'aide pas beaucoup non plus. Sortie de cette pièce, elle rejoint sa mère qui l'attendait dans la salle d'attente. Un bref au revoir et ce fût la fin. Rentrée chez elle, cette fille eut un déclic. Jamais elle ne continuerait à vivre comme ça. Elle voulait que ses jambes redeviennent belles, que les cicatrices disparaissent, faire ce qu'elle veut de sa vie, la vivre à fond, faire toutes les choses qu'elle n'avait pas fait, reprendre confiance en elle, éradiquer cette haine intense de soi, croire en elle. Malheureusement, ces mots sont plus faciles à dire qu'à faire. Sa confiance n'allait pas s'installer toute seule, sa haine portée contre elle-même n'allait pas disparaitre comme cela. Considérant l'étendue du travail qu'elle avait à faire sur elle, elle se trouva découragée et épuisée de ses efforts à faire sans cesse. Elle alla se coucher et réécouta des musiques qu'elle aimait dans son enfance, elle s'endormit enfin à quatre heures.
Le lendemain, cette fille avait un cours de conduite à effectuer. La conduite est la chose qui effraye le plus cette fille (après les grottes et les mines, sa phobie absolue). Les dangers surviennent de partout, elle est dépassée pas cette histoire de vitesses à changer toutes les trentes secondes. Après cette épreuve de prise sur soi pour ne pas frapper le moniteur qui lui demandait toujours d'aller plus vite, elle rentra chez elle. Sa mère était là, son frère porté disparu (est-il chez la voisine? surement.), son père était à Paris pour changer... Cette fille se colla derrière son téléphone et s'isola, encore une fois la musique dans les oreilles. Soudain, sa grand-mère appela. Se déroula une bonne dizaine de minutes de discution avec la mère de cette fille. Voyant la tête de sa mère, cette fille compris tout de suite que la nouvelle n'était pas très joyeuse. Sa mère raccrocha. Elle s'adressa à cette fille "Ton grand-père va être hospitalisé. Les corticoïdes qu'il prends pour soigner sa polyartrite sont allée toucher la colonne vertebrale". Cette fille alla se coucher. Un silence de plomb reignait dans sa maison. Le sort s'acharne vraiment sur elle et sa famille et elle en avait plus qu'assez. Pour se changer les idées, elle alla discuter avec ses ami(e)s sur wattsapp mais ca ne passait pas. Elle se sentait mal. Encore une fois, nouvelles coupures, et le sang qui coule le long de sa jambe... la guerre contre elle-même est loin d'être terminée.