À la fin du discours de la directrice, Angelica prit Manon par le bras, et l'entraîna vers le couloir de droite au premier étage.
- C'est les dortoirs des garçons ! On est sensé aller se coucher, non ?! Qu'est-ce que tu fais ?!
- Mallory ! Il est resté pendant l'incendie ! Je l'ai vu chialer pendant le discours !
- Et alors ?! Si il a vu les flammes c'est pas étonnant, ça doit être traumatisant. Aller, viens on va se coucher...
En réalité, c'était plus la gêne d'être dans le couloir des garçons que l'empathie pour Mallory qui la poussaient à vouloir dormir.
- Oh arrête ! Je te connais très bien : fait pas comme si t'avais pitié de lui ! T'as juste trop honte d'être chez les gars parce que t'es qu'une coincée rabat-joie comme Simon !
Angelica avait touché un point sensible. Manon détestait qu'on la pense coincée.
- C'est pas vrai ! s'exclama t-elle.
Mais Angelica n'y prêtait déjà plus attention : elle avait vu Mallory sortir de la salle de bain. Elle entraîna directement Manon dans sa direction et le plaqua contre le mur.Ses yeux rougis témoignaient de ce qu'Angelica venait de dire : il avait pleuré. Cette dernière, elle, arborait un sourire victorieux.
- Aha ! Alors, tu fais moins le fier sans tes deux chienchiens, hein ?!
- Fout moi la paix toi !
Même les larmes aux yeux et le visage bouffi, il conservait encore son expression condescendante et supérieure. Manon avait elle aussi plus envie de lui mettre des baffes que de le prendre en pitié.
- Oooooh non ! articula Angelica. Je vais pas te foutre la paix, non ! Tu passes ton temps à nous faire chier, tu crois vraiment que je vais laisser passer cette occasion ?!
- Dégage !
- Oh ! C'est mignon : il essaye de se rebeller ! J'vais te calmer moi, tu vas voir !
Elle finit sa phrase en envoyant son poing dans l'œil du garçon qui poussa un cri de douleur. Manon n'avait pas compris que son amie comptait le taper, l'intimider oui, pourquoi pas, mais le taper, non, Manon l'aurait eu sur la conscience. Elle essaya de la calmer.
- Bon, aller, viens Angé, on y va...
Mais elle ne parut même pas entendre la phrase et asséna un second coup à Mallory. Il commença à pleurer.
- Laissez-moi, laissez-moi... sanglota t-il
Loin de se laisser attendrir, Angelica avait l'air plutôt amusée. Manon tenta une nouvelle fois de la raisonner.
- Aller, arrête, on va avoir des ennuis...
Cela ne semblait pas marcher, elle essaya un autre argument.
- C'est mon cousin...
Angelica se tourna vers elle et lui jeta un regard méprisant.
- J'en ai rien à foutre... et toi non plus, tu l'aimes pas. Essaye encore une fois de m'arrêter et c'est toi que je tape !
Aïe. Manon ne comptait pas se faire taper pour sauver un garçon aussi exécrable que Mallory, qu'il soit son cousin ou non. Ce dernier continuait de sangloter.
- Lâche-moi, s'il te plaît... Arrête de me taper... Je... je peux...
- Tu peux quoi ?!
- Je peux... il y a... je... Manon... Kura... essaya t-il d'articuler entre deux sanglots.
- Accouche bordel ! s'énerva Angelica en lui donnant un nouveau coup de poing, dans le ventre cette fois.
C'était idiot. Mallory avait maintenant le souffle coupé et il lui fallut quelques secondes pour reprendre sa respiration.
- Arrête de me taper. Manon... je peux l'aider...
Cette fois, il avait réussi à piquer leur curiosité, à toutes les deux.
- M'aider à quoi ? demanda Manon.
- Une lettre, il y a une lettre dans le meuble de la chambre de Miss Brown. Pour Manon.
- Il est toujours fermé à clé ce meuble ! remarqua Angelica.
- La clé est sur le dessus de l'armoire du salon. Lâche-moi maintenant.
Angelica obtempéra, Mallory ne se fit pas prier pour partir. Et les deux amies se retrouvèrent toutes les deux seules avec leurs questions.

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Massakota
FantasyPourquoi ne se rappelle t-elle d'aucun éléments de son passé ? Pourquoi la seule personne sensée avoir un lien avec celui-ci s'obstine à ne rien lui dire ? Et par-dessus tout qu'est-ce qui a bien pu pousser son oncle à les laisser ici, dans cet orp...