Après leur petit-déjeuner, les trois amis se rendirent chez M.Raymond, un vieil homme plutôt calme et gentil. Il leur confia sa bourse ainsi qu'une liste de ce qu'ils devaient acheter. Les enfants n'avaient pas fait trois pas devant la porte qu'Angélica s'écria :
- Sept tokas et 3 mazis ! Il est richissime !
- Je sais à quoi tu penses, hors de question qu'on lui vole de l'argent ! protesta Simon.
- Mais enfin ! Il remarquera même pas ! On a qu'a prendre un toka chacun ! Il est riche de toute façon !
- Non ! On a dit qu'on travaillerait ! Pas qu'on volerait de l'argent ! Manon, dit quelque chose !
Il était vrai que voler quelques pièces dans la bourse de M.Raymond était assez tentant, mais Manon savait que le vieil homme leur donnerait une récompense de toute façon et puis Simon avait raison : ils étaient là pour rendre service après tout !Après avoir fini les courses, ils obtinrent 1 toka et 3 mazis chacun pour leur labeur. Simon ne manqua d'ailleurs pas de faire remarquer à Angélica que, comme il l'avait dit, "l'entraide et l'honnêteté prime toujours sur la cupidité et l'escroquerie". Ce à quoi elle avait répondu qu'il ne savait même pas ce que signifiait le mot "cupidité". Les trois amis ne s'attardèrent pas en ville et rentrèrent à l'orphelinat. Pendant que ses deux camarades continuaient leurs chamailleries Manon remontait les escaliers pour se rendre aux dortoirs à l'étage quand Simon lui attrapa le bras et désigna la porte du salon. Elle était entrouverte, hors, le salon était une pièce interdite aux enfants, sauf en cas de rares exceptions. Miss Brown fermait toujours la porte et veillait à ce que personne n'entre. Ils allèrent regarder dans entrebâillement de la porte et virent Mallory, monté sur les épaules d'Eliott en train d'essayer d'attraper quelque chose en haut d'une armoire, au fond de la pièce. Talys les regardait d'un air inquiet et coupable.
Angélica n'hésita pas un instant, elle ouvrit grand la porte et déclara :
- Quand Miss Brown va savoir que vous êtes allés dans le salon pour voler un truc, elle va pé-ter-un-câble !
Mallory sauta sur le sol.
- Si tu cafte, on te refait le portrait.
Par "on", il voulait bien sûr dire "Eliott". En effet, Mallory était un garçon maigrichon qui faisait bien une tête de moins qu'Angélica. Il avait les yeux d'un bleu froid, dénués de toute empathie et était toujours accompagnés de ses deux acolytes, Eliott, un grand brun aux yeux cachés sous sa frange et Talys une petite brune aux cheveux courts et bouclés.
- Ah ! Qu'est-ce que j'ai peur ! Le petit Mallory va me taper ! Ahaha ! pouffa Angélica.
- Si j'étais toi, je rigolerais pas ! prévint Talys.
Angélica fit craquer ses doigts avec un sourire.
- Ben alors, Mallory tu te dégonfles ? Je croyais que t'allais me refaire le portrait ?
Ce dernier jeta un coup d'œil entendu à Eliott, qui s'avança lentement vers Angélica. Cette fois, c'était elle qui faisait une tête de moins. Mais elle ne se défila pas, elle regarda avec un air décidé les yeux, ou plutôt la frange, d'Eliott.Manon observait la scène, consternée. Si Angélica se battait, elle allait aussi être punie, c'était complètement stupide ! Mais Manon savait très bien que quand son amie était dans cet état, il était inutile d'essayer de la raisonner. Elle se cachait donc les yeux, certaine que la situation allait mal tourner quand elle entendit la voix familière de Miss Brown derrière elle :
- Vous trois ! elle désigna Mallory, Eliott et Talys. Vous n'avez pas honte ? Profiter de mon absence pour voler quelque chose dans le salon ! C'est inacceptable !
Manon jeta un coup d'œil derrière elle et vit Simon. Il avait profité du bavardage de Mallory et Angélica pour aller prévenir Miss Brown !
- Dans mon bureau ! Nous allons avoir une petite conversation tous les quatre ! continua-t-elle.
Les concernés la suivirent sans un mot mais Mallory se retourna pour leur lancer un regard lourd de représailles : la guerre était déclarée.
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Massakota
FantasyPourquoi ne se rappelle t-elle d'aucun éléments de son passé ? Pourquoi la seule personne sensée avoir un lien avec celui-ci s'obstine à ne rien lui dire ? Et par-dessus tout qu'est-ce qui a bien pu pousser son oncle à les laisser ici, dans cet orp...