Mandela Effect [TERMINÉE]

CHAPITRE 7

       Internet peut être un endroit magique, nous pouvons avoir des renseignements élucidant un phénomène qui ne nous atteignait pas, ayant lieu à une date précise, dans un pays précis, dans une ville précise. Cela ne nous concerne pas, jusqu'au jour où ces informations sont utiles pour nous éclaircir, pour mettre en lumière une situation dite irréelle par notre Raison. Sans ce merveilleux outil, je serais restée dans l'ignorance, dans l'obscurité jusqu'aujourd'hui...

Les cours avaient très vite repris, Michael était rentré chez lui. Je trouvais mes journées beaucoup moins amusantes, intéressantes et productives depuis qu'il m'avait quittée. Dès le premier jour, je me suis ennuyée de lui. Sa voix, son physique, ses blagues et sa bonne humeur me manquaient à tel point que je ne suivais pas en cours.

La dure semaine de reprise passée, j'avais cessé ma nostalgie pour retourner à mes préoccupations, plongeant dans mes cahiers et cours, plongeant dans ma routine. Mais pour être honnête, son absence m'avait motivée à continuer mon enquête sur cet étrange phénomème qui l'avait pour cible, au lieu de travailler pour avoir mon année.

        J'ai donc utilisé l'ordinateur de la bibliothèque alors que j'étais de service pour taper quelques titres de musiques de l'ancien Michael Jackson qui me venaient à l'esprit. Or, elles n'existaient pas non plus. Je ne pouvais continuer d'une traite mes recherches car j'étais au travail, et quelques enfants étaient venus me demander l'emplacement d'un livre défini. De plus, je ne pouvais pas profiter de ce moment pour régler mes affaires, je ne pouvais pas éviter les représailles : être virée.

Alors, je l'avais poursuivie chez Michael, quand je lui ai rendu visite pendant les vacances de Noël. Parce que oui, j'en avais parlé avec ma mère, et elle avait accepté que je paye le train pour aller le voir. Je ne lui en avais pas parlé, dans le but de garder ma surprise jusqu'à ce que je me présente à la porte d'entrée. Malheureusement, elle ne s'est pas passée comme prévue...

« Chadna ?! Je suis tellement content de te revoir ! »

Il avait son sourire habituel de garçon heureux, et pourtant, je sentais que quelque chose n'allait pas... Du moins, ce n'était pas une sensation négative pour lui, mais ça l'était pour moi.

Il s'était précipité vers ma valise pour la mettre dans sa chambre, puis, il m'avait posé d'innombrables questions concernant mes dernières semaines. Seulement, je n'étais pas aussi enthousiaste que lui, je n'évacuais rien de positif, simplement de la peine et de la jalousie face à une jeune fille se trouvant à ses côtés, paraissant fort amoureuse. Blonde, grande, avec un corps de rêve... Elle s'appelait Tantria.

« Ça ne va pas ? »

J'étais beaucoup trop pensive pour ne pas l'inquiéter. Mon comportement pouvait s'expliquer par le fait que Michael ne serait plus le Michael qu'il était, soit, mon meilleur ami. Je savais que les gens changeaient en fonction de leurs fréquentations, amitiés ou relations amoureuses. J'en avais souvent vu dans mon camps, ils devenaient des personnes qu'ils n'étaient pas, et étaient parfois indifférents envers leurs amis.

Alors, si j'agissais ainsi, c'est parce que j'étais jalouse, certes, mais aussi parce que j'avais peur qu'ils deviennent comme ceux décrits, c'est-à-dire, détaché de moi. Mes doutes s'étaient confirmés depuis une semaine parce que Michael n'avait jamais pris l'initiative de m'appeler par lui-même comme il le faisait auparavant. Je faisais donc sans cesse le premier pas, et pour le retenir, je devais trouver maintes choses à raconter, parce qu'il ne disait rien, il ne tentait jamais de rester plus longtemps en ligne avec moi, utilisant des réponses fermées. Il ne m'écoutait presque pas et attendait qu'une chose, que je raccroche.

        Toutes ces pensées m'ont traversé l'esprit en un rien de temps, ce qui me mirent les larmes aux yeux. Ils devaient probablement me fixer, impatients que j'ouvre la bouche, ce que je ne fis pas. Quand j'avais enfin relevé la tête pour leur faire face, Tantria était au pied de la porte, prête à partir. C'était comme une délivrance pour moi mais je ne voulais en aucun cas lui dire ce que j'avais sur le coeur après qu'il me l'a demandé gentiment.

« Bon dis-moi ce qui ne va pas, je l'ai fait partir pour que tu me parles, et tu ne me parles toujours pas... »

Il était désolé, alarmé, attristé, peiné... Je n'aimais pas le voir comme cela, et lui n'aimait pas me voir ainsi. Donc, je pris mon courage à deux mains pour parler, sans pour autant trouver de bons arguments qui expliqueraient ma façon d'être depuis que je l'avais revu.

« Rien, tu m'as l'air occupé en ce moment... »

Il avait froncé les sourcils, intrigué par ma prise de parole soudaine qui ne justifiait en rien mon comportement. Puis, il s'est exprimé avec un sourire timide et attendrissant.

« Si tu fais référence aux appels téléphoniques, oui, j'étais occupé avec mes cours... Désolé
- Et elle... »

Sans lui laisser une chance de continuer la discussion, je lui ai directement demandé s'il était possible d'emprunter son ordinateur pendant quelques temps. Il a simplement hoché la tête, embêté que je change de sujet aussi vite. Ainsi, je m'y suis dirigée d'un pas lent, la tête basse.

C'est de cette manière que mon investigation a commencé, quand j'ai tapé 25 juin 2009 sur internet. Sa mort ne figurait pas, en revanche, un forum m'a tapé l'oeil. En cliquant dessus, une personne anonyme avait écrit :

« Bonjour, comme certains le savent peut-être, une perturbation a eu lieu le 25 juin 2009. Un mini tremblement s'est manifesté aux Etats-Unis, aux alentours de 2h pM pendant trois secondes. Quelques personnes lambdas ont alors travaillé sur ce phénomène étrange qui n'a pas été annoncé aux infos, ni expliqué par des scientifiques. [...] »

Et c'est à partir de ce moment que j'ai pris l'initiative d'écrire tout ce que je trouvais d'inhabituel dans un petit carnet. J'ai dans un premier temps commencé à raconter ma rencontre avec ce jeune homme étrange, puis, mes hypothèses, doutes et recherches sur lui... Si ça ne tenait qu'à moi, je pourrais écrire des pages sur ce que j'ai avancé et trouvé dans ce cahier. Mais je suppose que rien de tout ça n'est utile pour vous, qui lisez ce livre afin de connaître la vérité. À présent, je sais de quoi il s'agit, alors, je ferai en sorte que mon histoire fasse une ligne droite, en énumérant les seules preuves qui nous feront avancer jusqu'atteindre l'authenticité.

        Après cette lecture, j'ai dû rapidement éteindre l'ordinateur car Michael s'était incrusté en se positionnant derrière moi, analysant tous mes faits et gestes.

« 25 juin 2009 ? J'avais douze ans, mais je ne me souviens pas de ce tremblement... En tout cas, je me rappelle que nous sommes allés à la plage le 28, c'était merveilleux ! »

Il avait pouffé et de mon côté, je me demandais comment cela était possible qu'il ressorte une date précise alors qu'il ne se rappelait soi disant de rien avant ses douze ans.

« Je pensais que rien ne t'évoquait avant tes douze ans...
- Si, enfin non, mais peut-être que cette journée m'a marqué »

Je lui ai alors demandé s'il pouvait se remémorer d'autre chose, et il m'avait parlé de plusieurs autres journées qui étaient, à en juger ses yeux brillants, de bons souvenirs. Une chose était sûre, Michael n'était pas amnésique, ses descriptions étaient presque parfaites comme s'il revivait ces moments. Alors, je me suis demandé pendant un temps s'il n'avait pas menti ou s'il avait bizarrement retrouvé la mémoire.

        J'étais plus confuse qu'autrefois, car ça ne concernait plus seulement moi mais le monde entier... Il y a eu une turbulence en ce jour et je devais approfondir mes recherches pour comprendre de quoi il était réellement question.

        Une autre hypothèse était enfin vérifiée, ce n'était pas mon imagination qui me jouait de mauvais tours, Michael Jackson a bien été victime d'un phénomème anormal, donnant naissance à ce Michael, qui était mon ami.