CHAPITRE 9

60 18 3
                                    

Quand un ami se rend compte de la réalité, quand il prend conscience de sa vraie nature, c'est parfois dur d'anticiper ses émotions et sentiments. Se sentir perdu, se sentir extérieur à son corps, c'est ce que Michael ressentait constamment depuis ce jour. Depuis ce jour où il avait pris conscience qu'il se tramait quelque chose, quelque chose qui pouvait le faire basculer, qui pouvait désorienter toute sa vie. On ne peut être heureux qu'en se connaissant soi-même, fallait-il qu'il comprenne qui il était réellement pour redevenir joyeux ? C'était presque impossible, on ne pouvait le comprendre nous-même. On avait besoin d'autres personnes, parce que c'était une histoire qui sortait de la norme, qui sortait de tout ce que l'on pouvait imaginer. Une histoire qui sortait de toute moralité, de toute vérité.

        J'avais repris les cours, et j'étais de plus en plus à l'aise dans cette ville et école. J'étais enthousiaste à l'idée de peindre, discuter, et me faire de nouveaux amis. J'avais cessé de penser au lien de Michael pour me concentrer sur ma vie. J'avais cessé de le faire jusqu'au jour où Michael avait sonné chez moi, presque fatigué et désespéré. À peine avais-je ouvert la porte qu'il m'avait directement prise dans ses bras, ayant un grand besoin de réconfort.

        Cela me rendit compte d'à quel point il était mal en point. Au début, je pensais que lui et sa copine avaient rompu, mais ça n'avait rien à voir. Je le pensais jusqu'au moment où il m'avait tirée vers sa valise pour me montrer quelques fresques qui étaient soigneusement posées dedans.

        Je devais avoir la bouche bée, choquée de voir ce qui se présentait à moi : Il avait parfaitement peint Michael Jackson comme s'il le connaissait depuis toujours.

« Je l'ai peint en ayant des images qui survenaient en moi, et chaque fois que je finissais une peinture, j'avais un flash. Je le voyais sur scène, face à des millions de gens, dans un stade de foot, je crois. C'était de plus en plus clair... Il dansait, il était en sueur... Puis, je l'ai vu sur un lit, il était en train de mourir, et après, c'est flou, il y avait comme une lumière blanche... »

Je ne l'avais jamais vu aussi abattu qu'en ce jour, et si j'en crois mes souvenirs, je ne l'avais jamais vu abattu depuis ce jour. Je ne savais tout simplement quoi lui dire parce qu'il était en train de se souvenir... Il était en train de réaliser, même s'il ne s'en rendait pas vraiment compte.

Je l'ai donc invité chez moi pour boire un lait chaud. Je me sentais enfin prête à lui dire ce que je savais, ou du moins, ce que je connaissais déjà. Je lui ai donc proposé de lui décrire ce personnage qui nous liait. Il s'est empressé de me répondre par la positive.

« C'était un homme formidable... Le genre de personne irréprochable... Il chantait, dansait, et jouait merveilleusement bien. En plus d'être tout ça, il dessinait des fois, comme je te l'ai déjà dit. C'était l'homme le plus connu de l'époque, il est mort le 25 juin 2009. Il s'habillait différemment des autres, mais ça lui allait tout aussi bien. Il était un peu enfantin, il aimait les enfants plus que tout au monde, et de par cela, il s'est fait accuser... Il s'est fait traiter de pédophile, parce qu'il invitait des enfants dans son propre parc simplement pour qu'ils s'amusent le moment d'un instant »

Il semblait se fondre dans l'histoire, il semblait la vivre, les yeux fermés. Sa respiration auparavant paisible commençait à s'accélérer, supposant qu'il en était de même pour les battements de son coeur. Il fermait les yeux fortement, et soudainement, il me suppliait d'arrêter de parler de lui. Il avait les larmes aux yeux, comme s'il souffrait à travers cette description.

Mandela Effect [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant