Chapitre 4

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Le trajet se déroula plutôt calmement, mais je n'osais pas parler. M. Van Blood me vantait les qualités de son école tandis que je regardais le paysage défiler par la fenêtre en ne l'écoutant qu'à moitié.

Nous étions arrivés une trentaine de minutes plus tard. Cela dit, je n'arrivais pas à reconnaître les paysages qui nous entouraient : c'étaient des plaines, certes, mais des plaines semblant venir d'un autre pays. Je n'avais jamais vu de tels paysages autour de la ville où j'habitais, bien que j'ai eu l'occasion de visiter les alentours à minimum une heure de route de chez moi...

On arriva à ce qui semblait être le coeur de l'endroit.

« Voilà, dit M. Van Blood, nous y sommes. L'école de l'Olympe. »

Un immense bâtiment se dressait devant nous. Il me faisait penser au Parthénon, ce grand temple d'Athènes. Le marbre couleur ivoire se découpait dans le ciel d'un bleu parfait et sans nuage. Le soleil éclairait de ses rayons délicats les chemins de pavés entourant ce bâtiment. L'herbe était belle et verte, avec encore quelques gouttes de rosée dessus. Je fus vraiment émerveillée par cette perfection. M. Van Blood reprit ses explications :

« Ce bâtiment est le bâtiment principal. On y retrouve le secrétariat, mon bureau, celui de mon adjoint, les salles d'examen, la cantine, ainsi que des chambres pour les nouveaux arrivants tels que toi...

- Mais... Si c'est un lycée, alors où sont les salles de classe ?

- Et bien, ma chère Raven, figure toi qu'il y a ici différents internats. On retrouve au nord, vers l'étoile polaire, celle la plus importante du firmament nocturne, la classe Z, Z pour Zeus. On y retrouve les leaders nés, ceux qui sont faits pour s'occuper des affaires. À l'ouest, vers le soleil levant, on retrouve la classe P pour Apollon ; ce sont les beaux parleurs, les dragueurs. Il peuvent user de leurs charmes pour manipuler les gens et arriver à leur fin.

- Pourquoi pas la classe A ?

- Pour la différencier de la classe T pour Athéna, vois-tu. C'est au sud, vers la chaleur pour les oliviers. Les élèves les plus sages et dont l'intelligence est leur plus grande qualité y vont pour devenir chercheurs, grandes personnes de lettres ou ce genre de choses. Aussi, on peut retrouver 4 parcs dans l'enceinte de l'établissement. La fraîcheur hivernale se trouve au nord-est, la douceur printanière est au sud-est, la chaleur estivale est au sud-ouest, et les brises automnales sont au nord-ouest. As-tu d'autres questions sur cet établissement ?

- Mais, demandai-je timidement, n'y a-t-il pas une classe à l'ouest ? »

Le colosse se mit à rire fort. Il me regarda ensuite de sa grande hauteur, un grand sourire aux lèvres.

« Et bien, et bien, ajouta-t-il, tu es curieuse, j'aime beaucoup cela ! Mais fais attention, car une trop grande curiosité peut t'apporter de nombreux ennuis... Bref, je vais t'emmener à ta chambre provisoire. »

Il me guida jusqu'au premier étage du bâtiment central, devant une porte avec un grand 4 dessus.

« Bon, me dit-il, voilà ta chambre. La porte est ouverte, tu trouveras les clefs rapidement. Tu as également un uniforme dans la penderie. Si tu as besoin de quoi que ce soit, utilise l'interphone. Aller, fais comme chez toi, et bon courage. »

Je n'eus même pas le temps de lui demander ce qui demandait du courage qu'il était déjà parti. Après un léger soupir, j'ouvris la porte et fus surprise de voir ce que ma chambre était en réalité : c'était un petit appartement ! La porte donnait sur le salon avec une grande baie vitrée qui me donnait une vue spectaculaire sur le parc de l'hiver. À gauche, une petit cuisine ouverte, avec un petit frigo et des plaques électriques ; à droite, la salle de bain n'était pas très grande, mais juste la bonne taille, avec toilettes séparées ; ma chambre se trouvait à gauche aussi, mais près de la porte : j'avais droit à un lit deux places pour moi toute seule ! La penderie se trouvait dans ma chambre. Il y avait cinq vestes bleu marine, identiques. Il n'y avait rien de spécial dessus, c'était uniforme. Je ne trouvai ni pantalons assortis ni chemises assorties, je supposai donc qu'on était plutôt libre sur notre choix vestimentaire.

Je me sentais très bien, mais je décidai de faire connaissance des lieux. Je mis donc une veste et sortis de ma chambre en fermant à clef. Je trouvai une salle de jeux. J'y entrai : il n'y avait pas énormément de monde, ou du moins, c'était l'impression que j'avais, car la salle était très grande.

Les élèves possédaient une veste comme la mienne mais ils avaient des différences : ils avaient tous un motif sur leur dos. Je distinguais un soleil, une chouette ou un éclair. Je supposai donc qu'il s'agissait respectivement des classes P, T et Z. Il n'y avait que très peu d'élèves d'Athéna, mais vu qu'ils ont un caractère plus studieux et sérieux, ce n'est pas vraiment étonnant.

Je ressortis de la salle de jeu en soupirant pour sortir me promener, je peux me faire des amis plus tard. Je sortis dehors pour me promener dans la section automnale ; j'avais toujours aimé quand un vent léger soufflait dans l'air.

Je m'assis sur un banc en regardant les feuilles d'or et de carmin voler dans les airs au gré de la valse du vent.

Cependant, d'un coup, la douce valse se transforma en salsa endiablée : les feuilles virevoltaient maladroitement dans toutes les directions et le vent devint froid et tranchant. Je dus me mettre entre deux arbres pour un peu m'abriter.

Je regardai un peu partout, et je vis la source de cette tempête : un garçon me regardait, presque apeuré, et quand il remarqua que je le regardais également, il disparut dans une sorte de tourbillon de ténèbres.

J'eus le temps de faire attention à son physique : il était grand, avait l'air musclé. Il avait de très longs cheveux d'un roux flamboyant qui lui arrivaient jusqu'en dessous de la taille. Ses yeux vert émeraude me transperçaient encore l'âme, et une cicatrice barrait sa joue droite.

Je connaissais ce jeune homme.

Je ne sais plus d'où, mais je le connais, j'en suis absolument certaine.

Je restais figée tandis que le vent reprit sa valse comme si de rien n'était.

Personne d'autre n'était présent, mais je vis un morceau de papier accroché à un arbre. Je m'approchais, toujours en regardant s'il y avait quelqu'un dans les parages, mais toujours personne. Je pris le papier.

Dessus, il n'y avait qu'un simple message :

« Grand test d'entrée : tous les élèves n'ayant pas été assignés à une classe sont demandés à l'arène, au sous-sol du bâtiment principal »

Pourquoi passer un test dans une arène ? Enfin bon... pourquoi pas, peut-être je reverrai ce jeune homme.

Je pris une grande inspiration et me dirigeai vers le bâtiment principal. J'aperçus d'autres élèves avec une veste vierge y aller aussi. J'ai hâte. Pas vraiment, mais bon, c'est pour la forme.

L'école de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant