🇰🇵En Corée du Nord🇰🇵

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Annyeong!

Je devais absolument vous parler de la Corée du Nord, mais je trouve qu'on entend déjà trop souvent des définitions toutes faites sur le pays, et je trouve ça mieux de vous mettre 3 récits différents de Nord Coréens, Jun et Kwon, et d'une Nord coréene Hyang.

L'histoire de Kwon et de Hyang

Kwon Chol-Nam, un réfugié nord-coréen de 45 ans, ici chez lui en février 2018, dans un quartier populaire de Séoul "Mon corps est en Corée du Sud, mais mon esprit est dans mon pays natal" : le blues des réfugiés nord-coréens

Selon l'enquête d'une ONG, près d'un quart des réfugiés nord-coréens en Corée du Sud souhaiteraient repartir au Nord. franceinfo les a rencontrés.

Leur parole est rare. Leur "blues", d'autant plus méconnu. On compte aujourd'hui 31 000 Nord-Coréens réfugiés au Sud. Selon une enquête, publiée en janvier par l'ONG Database center for North Korean human rights, auprès de 415 réfugiés, près de 23 % d'entre eux disent vouloir repartir en Corée du Nord. Le plus souvent, c'est pour retrouver leur famille, mais il y a aussi le mal du pays.

Alors que les Jeux olympiques d'hiver entrent dans leur ultime semaine dans la station sud-coréenne de Pyeongchang et que les signes de détente entre les deux Corées se multiplient, des hommes et des femmes réfugiés à Séoul ont raconté à franceinfo leur difficile adaptation à la société sud-coréenne, mais aussi les discriminations dont ils sont victimes.

Séoul est une mégapole de 10 millions d'habitant et symbole d'une société capitaliste très compétitive qui abrite les sièges sociaux des grandes multinationales sud-coréennes, comme Samsung, LG, Hyundai Motors. Ici, le métro est bondé. La foule pressée et la K-pop (pop coréenne) est crachée à chaque coin de rue par les haut-parleurs des magasins. Pour ceux qui vivaient derrière la zone démilitarisée (DMZ), dernier vestige du rideau de fer, c'est souvent un choc à l'arrivée.

Hyang, 26 ans, vit dans un quartier résidentiel de la capitale. Elle nous reçoit en toute discrétion. On ne connaîtra pas son nom de famille car elle veut garder l'anonymat pour la sécurité de sa famille éloignée et restée au Nord. Hyang est arrivée de Corée du Nord en 2009 avec ses proches. Elle se souvient d'un voyage éprouvant : quatre mois sur les routes, un fleuve à traverser pour rejoindre la Chine, des semaines dans un camp de rétention au Laos puis la Birmanie, la Thaïlande et, enfin, Séoul.

Chute sociale et discrimination

La jeune femme a démarré une nouvelle vie : elle sera bientôt diplômée en chimie biomoléculaire. Mais, les débuts ont été difficiles. "Après notre arrivée, je n'ai pas adressé la parole à mon père pendant un an, confie-t-elle. Au Nord, j'étais la meilleure élève à l'école et je considérais que tout allait bien dans ma vie."

Ici, j'ai touché le fond. Je devais tout recommencer à zéro. Je suis devenue quelqu'un d'insignifiant. Hyang, 26 ans, réfugiée nord-coréenne

"J'en voulais à mon père. Je lui demandais tout le temps pourquoi il nous avait fait venir ici !", raconte-t-elle encore. Hyang affirme avoir subi des discriminations et s'être sentie "blessée". Elle raconte qu'un jour, quelqu'un lui a assuré que les Sud-Coréens devaient payer beaucoup d'impôts à cause des réfugiés qu'il fallait entretenir. Elle a aussi connue des discriminations dans le monde professionnel. "Quand je me suis mise à chercher un travail à temps partiel et que je disais que je venais du Nord, les employeurs préféraient toujours les Sud-Coréens", dit la jeune femme.

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