Stress

19 3 0
                                    

Je n'ai pas dormis de la nuit. Tout le temps, je cogitais et pensais à Thomas. Sa façon de se comporter, de me regarder, de me parler...
Alors j'ai fermer les yeux et je me suis allongée dans mon lit. Puis j'ai attendu.
Une heure.
Deux heures.
Trois heures.
Sans jamais réussir à m'endormir.

Quand je vis qu'il était cinq heures du matin, je me leva et partis dans la cuisine. Je pris mon petit déjeuner, prépara mes affaires et sortis.

Je marchais dans les rues silencieuses. Mon sac sur les épaules, en direction du Grand Stade.

J'allais faire des tours de pistes. Juste pour évacuer cette sensation étrange en moi.

J'arriva au Stade, je déposa mes affaires et commença. Je ne me fixais pas de temps, j'allais juste courir jusqu'à ce qu'il soit l'heure d'aller en cours. Ce qui me laissait deux heures environs.

Cela faisait déjà le cinquième tour que j'entamais. J'accéléra. Désormais à un rythme un peu plus soutenue, je continuais de courir et encore de courir.

Au bout du dixième tours j'arrêta. Je pris une corde à sauter dans la réserve et en fis pendant trois minutes sans m'arrêtais.
Puis je mis mes pointes et fis des sprints.
Pris un poids et le lança.
Un javelot et l'envoya loin.
Pris une course d'élan et atterris dans le sable.
Fis trois sauts avant d'atterrir treize mètres plus loin.
Franchis cinq haies sans les faire tomber.
Couru cents mètres à fond.
Planta ma perche et m'envola au dessus de la barre.
Et enfin, sauta un mètre soixante -dix.

Et tout cela sur une matinée. Je n'étais pas allée en cours. Je n'avais prévenu personne.

Alors, je repartis chez moi. Mes parents étaient, depuis deux jours, à leur travail. Me laissant seule sans prendre aucune nouvelle.
Je ne savais même pas s'ils étaient au courant pour samedi. De toute façon ils ne voudront pas venir. Ils n'aiment pas le sport. Il compare ça à "une perte de temps".

En tout cas, pas pour moi.

J'arriva chez moi et vis sur mon téléphone :

Thomas : 4 appels manqués
                       6 messages non lus.

Un sourire se dessina sur mes lèvres sans que je ne sache pourquoi et je lus les messages :

Thomas :

Hey t'es où ?

Tu viens pas en cours ?

Eh Ayl ? T'es malade ?

T'es ou répond bordel !

Je prends tes devoirs

T'habites ou ? Je te dépose tes devoirs.

Au moment où j'allais répondre, quelqu'un frappa à la porte. J'ouvris et vis Thomas sur le seuil, des feuilles à la main.

- Je... désolé je viens de voir tes messages et...
- T'étais ou ce matin ?! Me coupa-t-il.
- Au stade...murmurais-je
- Mais tu faisais quoi la bas ?
- Je m'entraînais...
- Mais Ayl ! Tu y vas tous les soirs et tu veux encore y aller la journée ?
- Mais, j'ai peur pour samedi...

Sans le vouloir, une larme s'est mise à couler le long de ma joue et Thomas l'essuya d'un geste de la main. 

- Tu vas y arriver, t'es la meilleure...

DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant